Les plésiosaures et les pliosaures

Les plésiosaures et les pliosaures sont de grands reptiles marins disparus. Ces prédateurs aquatiques au corps large se déplacent à l’aide de leurs quatre nageoires allongées. Ils se distinguent par un long cou chez les plésiosaures, ou une grande mâchoire chez les pliosaures.

Des reptiles marins emblématiques de l'ère Mésozoïque

Un plésiosaureavec une grand mâchoire attaque un plésiosaure avec un long cou et une petite tête

Représentation d'une scène du Jurassique : un plésiosaure, reconnaissable à son long cou, chassé par un pliosaure au cou court et à la très grande mâchoire. 

© D. Tyborowski

Plésiosaures et pliosaures vivent à l’ère Mésozoïque. À cette époque, les dinosaures dominent les écosystèmes terrestres, alors que d’autres reptiles, ainsi que les ammonites, sont présents dans les écosystèmes marins.

Ces grands reptiles marins, au corps large et dotés de 4 longues nageoires, sont apparus à la fin du Trias, il y a plus de 200 millions d’années, et ont peuplé toutes les mers et tous les océans du globe du Jurassique jusqu’à la fin du Crétacé il y a 66 millions d'années.

Les plésiosauriens regroupent les rhomaléosauridés, les pliosaures et les plésiosaures, ces deux derniers sont plus proche entre eux qu'avec les rhomaléosaures.

Cladogramme partiel de l’ordre des plésiosauriens. Plus d’une centaine d’espèces différentes sont aujourd’hui connues au sein de cet ordre.

© MNHN - V. Briand

Deux groupes frères aux morphologies singulières

Les plésiosaures et les pliosaures appartiennent tous deux à l’ordre des plésiosauriens (Plesiosauria), ils en constituent chacun un groupe distinct : les plésiosaures (Plesiosauroidea) d’une part, et les pliosaures (Pliosauridae) d’autre part. On dit alors qu’il s’agit de deux groupes frères. D’autres groupes, plus restreints, existent parmi les plésiosauriens, comme par exemple les rhomaléosaures (Rhomaleosauridae). 

Il est à noter que le terme « plésiosaure », ou l’expression « plésiosaure au sens large », sont parfois employés par simplification pour désigner tous les plésiosauriens (Plesiosauria), plutôt que les seuls plésiosaures au sens strict (les Plesiosauroidea).

Malgré de nombreux traits communs, un plésiosaure et un pliosaure se différencient généralement par leur morphologie et leur mode de vie.

Le long cou des plésiosaures

Illustration présentant un reptile marin aux membres allongés en forme de nageoires, au long cou et doté de dents longues adaptées à un régime piscivore

Reconstitution de Cryptoclidus eurymerus à partir du spécimen exposé en Galerie de Paléontologie. Son long cou et sa petite tête sont caractéristiques des plésiosaures au sens strict.

© J-F Dejouannet AIS/UAR2700 2AD CNRS MNHN

Dans la plupart des cas, notamment les plus connus du grand public, un plésiosaure possède un long cou, parfois plus long que le reste de son corps, et une petite tête munie de dents pointues.

Cette anatomie très particulière est source de confusion car elle peut rappeler le cou de grands dinosaures sauropodes, comme le Diplodocus, alors qu'un plésiosaure n'est pas un dinosaure

Les légendes autour du monstre du Loch Ness lui prêtent les traits d'un plésiosaure, alors que ces reptiles marins se sont éteints il y a 66 millions d’années.

Plésiosaure avec le cou plus long que le reste de son corps

Les élasmosaures pouvaient mesurer plus de 10 mètres de long, et leur cou comporter pas moins de 72 vertèbres ! Le genre Elasmosaurus est l’un des plus célèbres parmi les plésiosaures. 

© D. Eskridge - stock.adobe.com

Malgré leur taille parfois impressionnante, qui peut excéder les 10 mètres, les plésiosaures ne chassent pas de grandes proies : leur petite tête et leurs dents de taille modeste et de forme conique leur permettent uniquement de se nourrir de petites proies comme des poissons, des céphalopodes ou des invertébrés vivant sur les fonds marins (bivalves, crustacés, gastéropodes...).

Si le long cou est un trait répandu et généralement caractéristique des plésiosaures, il existe quelques exceptions telles que les polycotylidés, des plésiosaures apparus tardivement au Crétacé et possédant un cou bien plus court.

Le tête-à-queue historique de l’élasmosaure

Le genre Elasmosaurus a été décrit en 1868 par le paléontologue Edward Drinker Cope. Mais celui-ci fit une erreur en reconstruisant l’anatomie de ce grand plésiosaure, plaçant la tête au bout de la queue, plutôt qu’au bout du cou. Les dimensions du cou de l’animal étaient en effet trompeuses. Un autre paléontologue américain, Othniel Charles Marsh, s’attribua la correction de cette erreur. Une querelle démarra entre les deux hommes : elle fut à l'origine d'un épisode appelé la « Guerre des Os », sans doute le plus fameux conflit de l’histoire de la paléontologie.

La photographie est peu détaillée et montre ce qui peut s'apparenter à un cou avec une forte courbure puis une petite tête sortant de l'eau

Photographie réalisée en 1934, censée montrer un monstre marin habitant le Loch Ness.

© Le Petit Parisien - 1934

Le monstre du Loch Ness : un plésiosaure actuel ?

Nessie, le fameux « monstre du Loch Ness », est supposé être un animal aquatique, vivant en Écosse et possédant un long cou et une petite tête.

La plus célèbre photographie supposée de cet animal a poussé certains de ses adeptes à le considérer comme un plésiosaure encore vivant aujourd’hui.

Cependant, ladite photographie montre une courbure de cou qu’on sait aujourd’hui impossible pour les vertèbres d’un plésiosaure. Il n’y a par ailleurs plus aucune trace du moindre plésiosaure vivant sur Terre depuis 66 millions d’années : une telle lignée survivante aurait forcément laissé des traces fossiles. Les connaissances du registre fossile rendent impensable la survie des plésiosaures jusqu'à nos jours. Par ailleurs, aucun ADN environnemental d'animal inconnu n'a été trouvé dans le lac, malgré les recherches effectuées.

L’auteur de la photographie a par ailleurs avoué qu’il s’agissait d’un canular.

Les « Presque lézards » ?

Le premier plésiosaure décrit, Plesiosaurus dolichodeirus, a été nommé en 1824 par William D. Conybeare. Ce fut l’un des premiers reptiles marins disparus à être découverts. Le nom « Plesiosaurus » provient des termes grecs « Plesio » et « Sauros » signifiant « presque lézard ». Il fut décrit à partir de fossiles découverts par la célèbre paléontologue Mary Anning.

Le crâne massif des pliosaures

Reptile marin avec une grande mâchoire et des dents massives

Vue de face du pliosaure Kronosaurus. Ce prédateur de plus de 9 mètres de long possède un crâne pouvant dépasser les 2 mètres, et des dents, plus longues à l’avant du crâne, mesurant jusqu'à 30 centimètres de hauteur (en incluant la racine).

© M. Rosskothen - stock.adobe.com

Un pliosaure est caractérisé par un crâne long et triangulaire, de larges dents et un cou bien plus court que celui des plésiosaures. Chez certaines espèces de pliosaures, le crâne peut mesurer plus d’un mètre de long, dépassant même les 2 mètres chez les espèces Kronosaurus queenslandicus et Pliosaurus kevani

Des études récentes du crâne de Pliosaurus kevani indiquent que la puissance de sa mâchoire est équivalente à celle de Tyrannosaurus rex et largement supérieure à celle de tous les animaux actuels, grand requin blanc et crocodile marin inclus, notamment en raison de la grande taille de la mâchoire du pliosaure.

D’autres animaux disparus possèdent cependant une mâchoire plus puissante, comme le crocodile géant Deinosuchus, contemporain de certains pliosaures, ou encore le requin géant Megalodon, qui apparaîtra plus de 50 millions d'années après la disparition des derniers pliosaures.

Pliosaure sortant la tête pour respirer hors de l'eau

Les pliosaures devaient accéder à la surface pour respirer à la manière des crocodiles.

© M. Rosskothen - stock.adobe.com

Avec leur museau triangulaire, leur silhouette hydrodynamique indique qu’ils peuvent se déplacer rapidement, notamment dans le cadre de la prédation.

Les pliosaures étaient donc des mégaprédateurs, ce qui signifie que les plus grands d'entre eux n'étaient chassés par aucun autre animal. Ils s’attaquaient probablement à de grands poissons et céphalopodes, mais également à d'autres reptiles marins de taille inférieure à la leur, tels que certains plésiosaures.

Des reptiles adaptés à la vie aquatique

À l'exception de leur tête et de leur cou, plésiosaures et pliosaures sont très proches sur le plan anatomique. Leur corps large, en forme de tonneau, est moins fuselé que celui des « poissons » ou des ichthyosaures, mais leurs nageoires allongées et plates sont fortement adaptées à la locomotion en milieu aquatique.

Deux illustrations de palettes natatoires, la ressemblance avec les os des mains est notable mais les os de la paume sont réduits et les phalanges sont plus nombreuses. Les doigts sont rapprochés.

Palettes natatoires du pliosaure Peloneustes philarchus, comptant jusque 15 phalanges par doigt.

© British Museum - C. W. Andrews

Voler sous l'eau : le vol subaquatique

Contrairement à la majorité des vertébrés aquatiques, les plésiosaures et les pliosaures possèdent une queue courte et peu puissante, probablement pas utilisée pour la propulsion.

Les plésiosaures et les pliosaures se propulsent à l’aide de leurs quatre membres modifiés en palettes natatoires très allongées, qui font office de nageoires. Ces palettes natatoires correspondent aux quatre pattes de leurs ancêtres terrestres.

Ce type de nage, proche de celui qu'effectuent les tortues marines avec leurs nageoires antérieures, rappelle les mouvements d’ailes de certains oiseaux et insectes, mais implique l'utilisation des 4 membres, vraisemblablement battus de manière alternée. Ce type de locomotion est appelé « vol subaquatique ». 

Pliosaure nageant en utilisant ses 4 longues palettes natatoires

Le plésiosaure Liopleurodon ferox vivait au Jurassique et pouvait mesurer plus de 8 mètres de long, soit la longueur d’un autocar. 

© Sebastian Kaulitzki - stock.adobe.com

Parmi les espèces actuelles qui pratiquent une autre forme de vol subaquatique, avec seulement deux nageoires principales, se trouvent les tortues marines, les lions de mer ou encore les manchots.

Afin de se propulser avec ces grandes nageoires, plésiosaures et pliosaures sont munis de muscles très puissants au niveau de la ceinture scapulaire (qui comprend les omoplates et les clavicules) et de leur bassin.

Comment respirent les plésiosaures et les pliosaures ?

Comme tous les reptiles marins du Mésozoïque (ichthyosaures, mosasaures...) et d'aujourd'hui (crocodiles marins, tortues marines...), et à la manière des mammifères marins actuels, les plésiosaures et les pliosaures respirent hors de l’eau. Ils doivent donc régulièrement remonter à la surface, et peuvent probablement retenir leur respiration pendant un long moment.

Des reptiles marins de grande taille

Bien que la taille des plésiosauriens varie d’une espèce à l’autre, tous sont de grands animaux. Même les plus petites espèces connues dépassent 1,5 mètre à l'âge adulte. Dès le Jurassique, plusieurs espèces atteignent des tailles remarquables. Certains spécimens de plésiosaures et de pliosaures découverts en très bon état mesurent plus de 10 mètres de long :

  • Plusieurs plésiosaures peuvent atteindre les 12 mètres notamment au sein des genres Elasmosaurus, Albertonectes et Thalassomedon.
  • Les pliosaures du genre Pliosaurus peuvent dépasser les 10 mètres.
  • Chez les pliosaures comme chez les plésiosaures, des restes fragmentaires semblent correspondre à des individus atteignant les 13 mètres de long.
Plésiosaure mettant bas, le petit fait près de 40% de la taille de l'adulte et sort la queue la première

Reconstitution d'une femelle Polycotylus latippinus mettant bas. Cette illustration accompagne l'étude d'un fossile exceptionnel composé d'une femelle portant un embryon.

© NHM - S. Abramowicz

Une preuve de viviparité chez les plésiosaures

Pendant près de deux siècles, aucune preuve fossile n’a renseigné les scientifiques sur la naissance des plésiosaures et pliosaures : pondaient-ils des œufs ? Avaient-ils des portées de nombreux petits ?

En 2011, l’examen approfondi d’un fossile de l’espèce Polycotylus latippinus, une espèce de plésiosaures de la fin de l’ère Mésozoïque, a révélé qu’il s’agissait d’une mère gestante. L’embryon qu’elle portait était déjà en bonne partie formé, proche de sa naissance. 

Cette étude a permis de confirmer que l’espèce était vivipare : c’est à dire que l’embryon se développait dans le ventre de sa mère et non dans un œuf. 

Par ailleurs, la taille du petit à la naissance, pour l’espèce étudiée, a été estimée à environ 60% de la taille d’un adulte. Cela renseigne sur la stratégie reproductive de ces plésiosaures, qui semblaient donner naissance à un seul petit de grande taille (à la manière des Cétacés), plutôt qu’à une portée de nombreux petits de taille moins importante (à la manière des Ichthyosaures).

De nombreux fossiles de femelles portant des petits seront bien sûr nécessaires avant de pouvoir généraliser ces conjectures à l’ensemble des plésiosaures, ou encore aux pliosaures.

Des reptiles présents sous toutes les latitudes

Les plésiosaures et les pliosaures sont endothermes, autrement dit « à sang chaud » : leur corps est capable de produire de la chaleur et de maintenir constante sa température, plutôt que d'être contraint par la température de l'environnement.

L'endothermie a permis à de nombreuses espèces de se diversifier à des latitudes et des climats différents, qu'il s'agisse de zones intertropicales ou de régions situées à proximité des pôles.

Pourquoi trouve-t-on des fossiles de plésiosaures sur les continents ?

Aujourd'hui, les découvertes de fossiles de reptiles marins se font notamment sur les côtes, mais aussi à l'intérieur des terres. Comment ces fossiles d'animaux marins se sont-ils retrouvés en surface ?

Au Mésozoïque, il y a plus de 66 millions d'années, le climat était bien plus chaud qu’aujourd’hui, et le niveau de la mer était élevé. De nombreuses régions aujourd’hui émergées se trouvaient alors sous l’eau : l'Europe était par exemple un archipel

Dans le cas des plésiosaures, de rares fossiles sont également retrouvés dans des régions qui étaient déjà émergées au Mésozoïque : il s’agissait de fleuves, où ces grands reptiles marins seraient parfois remontés au cours de leur vie. La raison de leur présence dans ces eaux n'est pas connue aujourd'hui, mais sera probablement discutée dans des recherches à venir...

Où voir des plésiosaures et des pliosaures à Paris ?

Fossile de plésiosaure exposé en galerie de paléontologie

Fossile du plésiosaure Cryptoclidus eurymerus, exposé dans la Galerie de Paléontologie et d'Anatomie Comparée

© MNHN - B. Faye
Vitrine comportant des squelettes de crânes et des fossiles quasiment complets

Vitrine présentant la diversité des reptiles marins, en Galerie de Paléontologie et d'Anatomie Comparée.

© MNHN - N. Cellier

Le fossile ci-dessus est exposé dans la Galerie de Paléontologie, au Jardin des Plantes de Paris.

Les visiteurs peuvent également découvrir de nombreux fossiles de reptiles marins du Mésozoïque, incluant des fossiles de plésiosaures, de pliosaures, d’ichthyosaures ou encore de mosasaures.

Relecture et contribution

Peggy Vincent

Paléontologue spécialiste des reptiles marins mésozoïques, chargée de recherche au Centre de Recherche en paléontologie - Paris (CR2P, UMR 7207).

Bibliographie

Ouvrage grand public :

 

Publications scientifiques :

  • P. Martin Sander, Plesiosaurs, Current Biology, Volume 33, Issue 10, 2023, Pages R389-R394, ISSN 0960-9822, 10.1016/j.cub.2023.04.018
  • P. Vincent, A.-S. Grosjean, D. Bert, J. Ferreira, B. Suchéras-Marx, G. Suan, G. Guinot, V. Perrier, K. Janneau, J.-M. Brazier, E. Sarroca, M. Guiomar and J.E. Martin. 2020. « Paleoenvironmental Context and Significance of a Partial Elasmosaurid Skeleton from the Albian of Haute-Provence, France ». Cretaceous Research 108 (janvier): 104293. doi:10.1016/j.cretres.2019.104293
  • Peggy Vincent, Nathalie Bardet, Alexandra Houssaye, Mbarek Amaghzaz and Saïd Meslouh. 2013. « New Plesiosaur Specimens from the Maastrichtian Phosphates of Morocco and Their Implications for the Ecology of the Latest Cretaceous Marine Apex Predators ». Gondwana Research 24 (janvier): 796-805. doi:10.1016/j.gr.2012.11.011
  • Foffa, D., Cuff, A.R., Sassoon, J., Rayfield, E.J., Mavrogordato, M.N. and Benton, M.J. (2014), Functional anatomy and feeding biomechanics of a giant Upper Jurassic pliosaur (Reptilia: Sauropterygia) from Weymouth Bay, Dorset, UK. J. Anat., 225: 209-219. 10.1111/joa.12200
  • F. R. O’Keefe and L. M. Chiappe. 2011. « Viviparity and K-Selected Life History in a Mesozoic Marine Plesiosaur (Reptilia, Sauropterygia) ». Science 333 (janvier): 870-73. doi:10.1126/science.1205689. https://www.science.org/doi/10.1126/science.1205689
  • Aurélien Bernard, Christophe Lécuyer, Peggy Vincent, Romain Amiot, Nathalie Bardet, Eric Buffetaut, Gilles Cuny, François Fourel, François Martineau, Jean-Michel Mazin and Abel Prieur. 2010. « Regulation of Body Temperature by Some Mesozoic Marine Reptiles ». Science 328 (janvier): 1379-82. doi: 10.1126/science.1187443

Le Mésozoïque dans l'histoire de la vie

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Hadéen

Hadéen

Il y a 4,6 milliards d’années, la Terre achève sa formation. Débute alors la première ère géologique : l'Hadéen. Le noyau de notre planète se forme et la lune apparait, probablement à la suite d'un impact entre la Terre et une proto-planète nommée Théia.

La croûte terrestre commence sa formation, et la température à la surface de la planète baisse progressivement. Il y a 4 milliards d’années, à la fin de l'Hadéen, les conditions nécessaires à l'émergence de la vie sur Terre seront réunies.

Notre dossier sur l'Hadéen
Archéen

Archéen

Il y a 4 à 2,5 milliards d'années, la croûte terrestre continue de se former sous l’action d'un volcanisme intense. Plus tard, dans les océans très chauds, les premières bactéries et algues apparaissent. Leur photosynthèse produit alors du dioxygène, déchet toxique auquel le reste du vivant s'adaptera par la suite.

Certaines colonies de cyanobactéries sont organisées en tapis microbiens qui forment de grandes structure minérales appelées stromatolites. Ces structures sont les plus anciennes traces de vie connues.

Sur la frise : un stromatolite et une colonie d'algues, productrices d'oxygène.

Notre dossier sur l'Archéen
Protérozoïque

Protérozoïque

Au protérozoïque, du grec signifiant « avant l'animal », l'atmosphère se charge de l'oxygène produit dans les océans. A la suite d'un brusque refroidissement, les algues se diversifient sur les fonds marins et les animaux pluricellulaires apparaissent, tels que les méduses et des petits animaux munis de coquilles.

Sur la frise : un Dickinsonia (animal à corps mou) un Cloudinidae (animal à coquille) et une méduse.

Paléozoïque

L'ère Paléozoïque

Au paléozoïque, de nombreuses groupes d'espèces animales et végétales apparaissent et conquièrent tous les milieux. L’apparition d’animaux pourvus de squelettes minéralisés internes ou externes a facilité leur fossilisation et donc la préservation de spécimens jusqu’à nos jours.

Nos dossiers sur l'ère Paléozoïque
Cambrien

Cambrien

Au Cambrien, la formidable diversification de la vie démarrée au Protérozoïque se poursuit et s’accélère avec le développement de structures minéralisées, telles que les squelettes externes des arthropodes. Les fonds marins se peuplent d’animaux aux formes souvent très différentes des faunes actuelles. De nombreux groupes d’arthropodes, de vers, d’éponges ou de mollusques apparaissent.

Sur la frise : un Anomalocaris (arthropode) un trilobite (arthropode) et un Pirania (éponge tubulaire).

Notre dossier sur le Cambrien
Ordovicien
Extinction
Ordovicien-Silurien

Ordovicien

À l'Ordovicien, la vie animale se propage hors des fonds marins et gagne la colonne d'eau. Des vertébrés et des céphalopodes nagent en eaux libres alors que les brachiopodes et trilobites sont très fréquents sur les fonds marins. Les premières plantes terrestres colonisent les milieux humides continentaux. A la fin de l'Ordovicien, un refroidissement du climat entraîne la première des cinq grandes crises de la biodiversité.

Sur la frise : un Sacabambaspis (vertébré), un orthocône (céphalopode) et un brachiopode.

Extinction
Ordovicien-Silurien

La Terre connaît une première grande crise à la fin de l’Ordovicien, alors que la vie est exclusivement marine. Cette crise serait due à un intense épisode de glaciation et aurait provoqué la disparition de 60 à 70% des espèces.

Les cinq grandes crises du vivant
Silurien

Silurien

Au Silurien, les arthropodes et les vertébrés poursuivent leur diversification dans les océans. Dans les milieux humides continentaux, les plantes terrestres continuent de se diversifier avec l'apparition des plantes vasculaires (qui possèdent des tiges et de la sève). Elles sont accompagnées de certains arthropodes tels que les myriapodes et les arachnides.

Sur la frise : un euryptéride (ou scorpion de mer), un mille-pattes et l'une des premières plantes vasculaires, Cooksonia.

Dévonien
Extinction
du Dévonien

Dévonien

Au Dévonien, les vertébrés marins sont très diversifiés, en particulier par la présence de nombreux « poissons » cuirassés appelés placodermes. Les tétrapodes apparaissent, ce sont les premiers vertébrés munis de pattes et de doigts mais ils sont encore inféodés aux milieux aquatiques. La végétation du début du Dévonien ne mesure que quelques dizaines de centimètres de haut : elle fait peu à peu place à des forêts d'Archeopteris mesurant jusque 30 mètres.

Sur la frise : un placoderme (prédateur marin), un Calamophyton (arbre) et un Ichtyostega (tétrapode).

Extinction
du Dévonien

D’importantes variations climatiques et la chute de l’oxygénation des mers entraînent, à la fin du Dévonien, une crise qui provoque l'extinction du Dévonien et la disparition de 75% des espèces.

Les cinq grandes crises du vivant
Carbonifère

Carbonifère

Au Carbonifère, de riches écosystèmes forestiers se développent dans les zones humides. Les arbres et insectes volants se diversifient et se spécialisent, alors que débute l'essor des tétrapodes sur le milieu terrestre. C'est à cette période que, de la collision entre deux grands continents, nait le supercontinent de la Pangée.

Sur la frise : un paléodictyoptère (insecte volant), une fougère arborescente et un Hylonomus (reptile).

Notre dossier sur le Carbonifère
Permien
Extinction
Permien-Trias

Permien

À partir du Permien, à la suite suite d'une aridification du climat, la flore change considérablement. Les plantes à graines deviennent dominantes. Les nouvelles chaînes de montagnes subissent une forte érosion. Les amniotes (vertébrés à quatre pattes pondant des œufs) se diversifient sur la terre ferme. Dans les océans, le sommet de la chaîne alimentaire est dominé par des groupes proches des requins actuels.

Sur la frise : un dimétrodon (amniote), un rameau du conifère Walchia et un hélicoprion (proche des requins)

Extinction
Permien-Trias

A la fin du Permien a lieu la crise du Permien-Trias. C'est la plus grande qu’ait jamais connue la Terre. Elle provoque la disparition de plus de 90% des espèces, terrestres comme marines. Cette crise sans précédent aurait été essentiellement causée par deux épisodes volcaniques majeurs.

Les cinq grandes crises du vivant

Mésozoïque

L'ère Mésozoïque

Cette période de grande diversification de la biodiversité, comprise entre deux extinctions massives, dure près de 186 millions d’années. Elle se caractérise par l’émergence et la domination des dinosaures, des reptiles volants et des reptiles marins, ainsi que par l'apparition des mammifères et des plantes à fleurs.

Nos dossiers sur l'ère Mésozoïque

Trias

Extinction
Trias-Jurassique

Trias

Au Trias a lieu une forte diversification des reptiles : crocodiles, tortues ou encore dinosaures apparaissent sur le supercontinent de la Pangée, accompagnés des premiers mammifères. Des reptiles retournent à la vie marine. Les ptérosaures sont les nouveaux grands prédateurs volants. Les groupes dominants d’insectes sont les coléoptères, les diptères et les hyménoptères. Les conifères deviennent les arbres les plus abondants.

Sur la frise : un Morganucodon (mammifère), un ichthyosaure (reptile marin) et un ptérosaure (reptile volant).

Notre dossier sur le Trias
Extinction
Trias-Jurassique

La crise du Trias-Jurassique s'étend sur près de 17 millions d'années, un record en comparaison aux autres crises qui s’étendent sur des périodes durant de 1 à 2 millions d’années. 

Probablement induite par un intense épisode volcanique en plein cœur d'une Pangée fractionnée, cette crise conduit à la disparition de 70 à 80 % des espèces, alors que commence l'ouverture de l'océan Atlantique.

Les cinq grandes crises du vivant

Jurassique

Jurassique

Au Jurassique, la Pangée n'existe plus, morcelée par les océans Atlantique et Téthys où règnent les reptiles marins. Les dinosaures se diversifient, avec le développement du gigantisme mais aussi l'apparition des premiers oiseaux. Les insectes connaissent également une forte diversification. Côté forêts, les plantes à graines prospèrent mais les fougères restent très présentes dans certains milieux.

Sur la frise : un archéoptéryx (proche des futurs oiseaux), un crabe et un sauropode.

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Crétacé

Extinction
Crétacé-Paléogène

Crétacé

C'est au Crétacé qu'ont vécu de célèbres dinosaures comme le tyrannosaure ou le tricératops. Les ammonites et reptiles marins sont fréquents dans les océans tandis que les espèces d'oiseaux se diversifient. Les plantes à fleurs connaissent un très fort succès évolutif, événement majeur de la formation des écosystèmes à venir. Elles sont accompagnées de nombreux pollinisateurs.

Sur la frise : une ammonite, une abeille sur une fleur, un tyrannosaure.

Notre dossier sur le Crétacé
Extinction
Crétacé-Paléogène

La dernière grande crise du Crétacé-Paléogène est sans doute la plus connue, car elle correspond à l’extinction d’un des groupes d’animaux fossiles les plus célèbres, les dinosaures (à l'exception des oiseaux). Elle concorde avec un épisode volcanique majeur au Dekkan (Inde), auquel s’ajoute la chute d’un astéroïde dans la péninsule du Yucatan (Mexique). Ces deux événements ont impacté toute la planète.

Les cinq grandes crises du vivant
Cénozoïque

L'ère Cénozoïque

Débutant il y a 66 millions d’années, le Cénozoïque se poursuit aujourd'hui. Connu comme « l'ère des mammifères » du fait de la rapide évolution de ces derniers vers de grandes tailles, c'est aussi une période de grandes diversifications parmi les oiseaux, les plantes à fleurs ou encore les « poissons à arêtes ».

Paléogène

Paléogène

Le Paléogène se situe après la disparition des dinosaures non-aviens, des ammonites et de nombreux autres groupes d’espèces. Dans les milieux qu’ils laissent vacants, les mammifères et les oiseaux connaissent une forte diversification, alors que les actinoptérygiens (ou « poissons à nageoires rayonnées ») deviennent abondants dans les océans et en eaux douces. Les plantes à fleurs, notamment les arbres feuillus, poursuivent leur développement et deviennent la flore la plus diversifiée.

Sur la frise : un palmier, un baluchitère (grand mammifère) et un actinoptérygien.

Néogène

Néogène

Au Néogène, le courant de Drake se met en place autour de l’Antarctique et la planète se refroidit progressivement pour s’approcher du climat actuel. Durant le Néogène, l’isthme de Panama se referme et relie les Amériques du Nord et du Sud, formant une séparation entre Atlantique et Pacifique. Sur la terre ferme, les prairies de graminées deviennent fréquentes et la faune s’adapte à de nouveaux écosystèmes proches de ceux que l’on connait aujourd’hui.

Sur la frise : une graminée, une antilope (ruminant) et un Livyathan (odontocène ou « cétacé à dents »).

Quaternaire

Quaternaire

Le Quaternaire est la période géologique actuelle, commençant il y a 2,58 millions d'années. Plusieurs épisodes de glaciation et/ou l’émergence du genre humain amènent à l’extinction de la majorité des espèces de grands mammifères, tels que les paresseux géants ou les mammouths. Plus récemment, en un temps bien plus court que lors des autres périodes géologiques, les activités humaines impactent tous les écosystèmes et provoquent une augmentation globale de la température.

Sur la frise : un fuchsia, un humain et une méduse.