Définition

Qu'est-ce qu'un insecte ?

Un insecte est un petit animal dépourvu de vertèbres, qui se caractérise par un corps en trois segments (tête, thorax, abdomen) et qui possède trois paires de pattes. Les insectes, qui font partie des arthropodes, constituent une immense partie de la biodiversité animale. Attention, les araignées ne sont pas des insectes !

Les insectes et leur corps

Cétoine dorée

Cétoine dorée (Cetonia aurata) aussi appelée "hanneton des roses"

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L'exosquelette

Contrairement aux mammifères, les insectes n’ont pas de squelette interne mais un squelette externe ou "exosquelette", une sorte de carapace. Cela signifie que la partie dure de leur corps est à l’extérieur. Cela n’est pas une spécificité des insectes en soi, car tous les arthropodes sont constitués ainsi. À ce titre, manger des insectes ne serait ainsi pas si loin de la consommation de crustacés puisqu'eux aussi possèdent une carapace !

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Insectes et mini-mondes

Plusieurs cerveaux ?

En plus d’un cerveau principal situé dans la tête, les insectes ont de multiples ganglions cérébraux qui se situent au niveau de chaque segment. Le système principal est ventral, et des "mini-cerveaux" gèrent ainsi chaque membre. Cela leur permet notamment d’être extrêmement réactifs, notamment pour échapper aux prédateurs !

Chrysalide papillon

Papillon monarque (Danaus plexippus) émergeant de sa chrysalide

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La métamorphose des insectes

Beaucoup d’insectes ont pour caractéristique de vivre des métamorphoses, mais elles n’existent pas chez tous. Certains vont connaître une métamorphose "vraie", en passant de l’état de larve à l’état adulte : c’est "l’holométabolisme". Ce changement du tout au tout s’opère pendant une phase "pupale" ou "nymphale" (cocon), durant laquelle se fait la métamorphose. Les mouches, hannetons, abeilles, papillons et libellules fonctionnent ainsi, passant directement de la larve à l’état adulte.

Sauterelle

Sauterelle

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D’autres insectes grandissent uniquement par mues successives. C’est-à-dire qu’à leur naissance, de nombre d'entre eux ont la même apparence qu’à leur état adulte, seulement ils sont bien plus petits ! C’est le cas des sauterelles, des blattes, des punaises ou des criquets par exemple. Accompagné de régulations hormonales, le phénomène de mue permet aux organes de l’insecte de se développer progressivement. Les ailes, par exemple, apparaissent en général trois mues avant leur déploiement, les appareils reproducteurs se mettent en place de façon progressive également.

La richesse sensorielle des insectes

Comme beaucoup d’autres animaux, les insectes perçoivent le monde de manière bien différente de nous. Par exemple, grillons et sauterelles peuvent entendre des ultrasons que nos propres oreilles n’entendent pas, ce qui leur permet de trouver un partenaire ! Certaines espèces, comme les abeilles, perçoivent des radiations du spectre de l’ultraviolet, tandis que les notonectes (des punaises aquatiques) sont capables de détecter la lumière polarisée.

De tout petits insectes...

Les plus petits des insectes sont de minuscules guêpes parasitoïdes qui mesurent à peine un dixième de millimètre. Lorsque vient la période des moissons, on rencontre aussi les Thysanoptères (ou thrips), de minuscules "bêtes d'orages" qui mesurent environ 1 mm de long !

Phasme tropical

Phasme tropical

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Des individus hors normes

Certains phasmes mesurent près de quarante centimètres de long, de quoi bien se fondre parmi les brindilles ! De même certains coléoptères peuvent atteindre des tailles impressionnantes, comme le « titan » (Titanus giganteus) un cérambycidé qui peut mesurer jusqu’à 16 cm de long. Il est cependant rare de trouver des insectes plus grands, on suppose qu’avec une cinquantaine de centimètres ils ont atteint la taille maximale que leur squelette externe peut supporter.

Si l’on connait des "insectes géants" comme les libellules du genre Meganeura, dès le Carbonifère qui mesuraient près de 70 cm, il n’y a pas eu de période propice au gigantisme des insectes, ces espèces-là étaient déjà des exceptions en leur genre !

Des prédateurs à la socialité remarquable

Véritables prédateurs

Sous ses airs de "bête à bon dieu", la coccinelle est redoutable ! La majorité des quelque 6 000 espèces de cette famille de Coléoptères sont de féroces prédateurs. Ce n'est pas pour rien que certaines d’entre-elles sont utilisées en lutte biologique contre les pucerons...

Larve de libellule

Larve de libellule

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De redoutables larves

L’état larvaire de certains insectes n’est pas une entrave à la réalisation de leurs volontés prédatrices… Les libellules, avant d'être matures, ont une phase larvaire aquatique durant laquelle elles se nourrissent d’autres insectes, mais également des têtards de grenouille ou même parfois de petits poissons. Leur mâchoire immense leur permet, même en étant des larves, de s’imposer dans leur environnement comme chasseuses notoires.

Des sociétés uniques en leur genre

Certains insectes ont une socialité très spécifique : ce sont les seuls animaux non-humains à avoir des sociétés presque aussi élaborées que les nôtres. Chez les fourmis et les termites, des colonies peuvent aller de quelques dizaines d’individus à plusieurs millions d’entre-eux ! Il existe par exemple des "super-colonies" de fourmis, c’est-à-dire des ensembles de colonies ayant chacune leur reine et qui sont interconnectées, fonctionnant ensemble presque comme une mégalopole !

Les socialités s’organisent aussi de façon très complexe, certaines sociétés ont ainsi une reine, d’autres plusieurs reines. Certaines fourmis ont recours à une forme d’agriculture en créant des champignonnières qui sont entretenues pour nourrir une colonie, tandis que d’autres ont des liens étroits avec des pucerons et se nourrissent du miellat qu’ils produisent. On considère ainsi qu’il y a presque autant de diversité dans les systèmes organisationnels de ces insectes que dans ceux des humains.

Oui, les insectes sont des animaux !

Les insectes font partie des invertébrés, dans l'embranchement des arthropodes. Cet embranchement est très ancien, apparu probablement il y a 550 millions d'années.

Une diversité incomparable

Une immense diversité existe chez les insectes, à tel point qu’on considère ne connaître que 20 % des espèces contemporaines ! Même en métropole, on découvre encore de nouvelles espèces de façon régulière. Quant aux expéditions menées sous les tropiques, notamment dans les territoires ultramarins, elles permettent encore aujourd'hui la découverte d’un très grand nombre d’espèces tant la diversité est grande et méconnue.

La diversité proche de nous

Bien sûr, on croise des papillons, sauterelles et coccinelles dans les jardins... Mais en réalité, les insectes sont aussi dans nos habitations ! Il ne faut pas les considérer comme des intrus mais bien comme des habitants de notre environnement, des parties prenantes de notre paysage. De nombreux insectes vivent ainsi avec nous sans que cela n’ait aucune conséquence : beaucoup ne sont ni des nuisibles ni avantageux, ce sont de simples colocataires dont on ignore même l’existence.

Abeille

Abeille sur un framboisier

© MNHN - N. Cellier

Une diversité inconnue en danger

On remarque aujourd’hui un déclin très important des populations d’insectes, et pas seulement pour les espèces étant sur une "liste rouge". De nombreuses études récentes suggèrent ainsi des chutes d’abondance allant jusqu’à 80 % des individus, soit un véritable effondrement des populations, qui s’est opéré au cours des dernières décennies dans les régions dominées par les activités humaines et l’agriculture intensive. 

Cela a un impact important sur leurs perspectives de reproductions et donc leur survie à long terme. Cette perte de biodiversité pourrait avoir de nombreux effets sur la pollinisation, les populations d’oiseaux qui s’en nourrissent, le maintien des écosystèmes dans leur ensemble, et donc sur les humains à très court terme !

Laisser une chance à la biodiversité

Un agriculteur vaporise du produit sur un champ de jeunes pousses.

Pesticides

© PiyawatNandeenoparit - stock.adobe.com

Avec l’urbanisation, l’usage intensif de pesticides et la raréfaction de leurs habitats naturels, beaucoup d’espèces d’insectes existent encore mais ont fui notre environnement. Laisser le gazon pousser au lieu de le couper par pur aspect esthétique, ne pas tuer un insecte qui ne dérange personne au sous-sol, etc., ce sont autant de chances laissées à la biodiversité. Celle-ci est avantageuse pour tous : la diversité dans un jardin permet de réguler ses populations, et très vite quelques espèces de papillons ou de coléoptères qui sont devenues des espèces rares repeuplent notre environnement !

Observer les insectes dans la jardin

Enfants qui observent des insectes dans un jardin

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De plus, lorsqu’une sélection s’opère parmi les insectes car l’humain a fait fuir certaines espèces, on en laisse venir d'autres qui sont plus dangereuses et qui envahissent leurs habitats. Elles sont souvent exotiques, envahissantes, et finissent par remplacer toute la biodiversité locale, tel que le frelon asiatique.

Autre raison de favoriser la biodiversité : les insectes sont très accessibles et représentent un véritable potentiel d’émerveillement ! On peut les découvrir avec une simple loupe, voire à l’œil nu si on leur prête attention.

Des espèces aux vies surprenantes

Certains insectes connaissent une vie adulte très courte ! Les Éphémères par exemple ne vivent que quelques jours, et ils ne mangent même pas durant cette période où ils sont adultes. Pour autant ils connaissent une très longue vie en tant que larve sous terre. La maturité n’est là que pour marquer la période de fin de vie de cet insecte.

Les cigales ont également une très longue période de vie larvaire, elles peuvent vivre jusqu’à 15 ans dans la terre ! Elles deviennent matures et chantent pendant une saison avant de mourir.

Des espèces colorées, parmi bien d'autres...

Graphosome rayé

Le graphosome rayé (Graphosoma lineatum) ou "punaise arlequin"

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mante orchidée

La mante orchidée (Hymenopus coronatus)

© Yulianto - stock.adobe.com
Papillon morpho bleu

Papillon du genre Morpho

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Guêpe-coucou

Guêpe à queue rubis ou "guêpe-coucou" (Chrysididae)

© E. Karits - Pixabay

Dossier rédigé en mai 2023. Remerciements à Tony Robillard, professeur au Muséum national d’Histoire naturelle  (UMR 7205, Institut de Systématique, Évolution, Biodiversité), pour sa relecture et sa contribution.

Notes de bas de page