Poisson perciforme
Exellia velifer
Il y a environ 50 millions d’années, dans ce qui est aujourd’hui l’Italie du Nord, existait une mer profonde avec des parties lagunaires.
Dans le milieu lagunaire de ce qui aujourd’hui l’Italie du Nord, vivaient des plantes et des animaux, très abondants, en nombre, et très diversifiés, en espèces (plus de 250 espèces identifiées). Ils constituaient ce que l’on appelle aujourd’hui un « point chaud » de la biodiversité.
Quand les organismes mouraient, ils tombaient au fond de l’eau qui y était dépourvue d’oxygène, tellement celle-ci était consommée, captée par la vie exubérante de la surface. Les cadavres n’étaient ni mangés par des nécrophages qui ne pouvaient y vivre faute d’oxygène, ni décomposés par des bactéries, absentes pour les mêmes raisons. Ils tombaient, reposaient sur le fond, jusqu’à ce qu’ils soient recouverts par une boue fine. Le sédiment recouvrant leur linceul était si fin qu’il moulait le moindre détail.
Aujourd’hui, ces poissons nous livrent leur squelette mais aussi, ce qui est beaucoup plus rare, les détails de l’anatomie de leur chair, leurs écailles, leurs muscles, leurs organes internes. Ces conservations exceptionnelles sont appelées des couches lagerstätte, ou couches de stockage, constituant une véritable « fossilothèque » de la vie passée ; pas celle du déluge de la Bible, mais une plus de mille fois plus ancienne : il y a 50 millions d’années !
Patrick De Wever