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La biodiversité, c’est ce qu’il y a de vivant et qui s'observe à toutes les échelles : au sein d’une même espèce, entre différentes espèces et entre communautés d’espèces d’un milieu donné. Parler de biodiversité implique de caractériser ce vivant (décrire, nommer, rassembler) à travers les diverses formes qu’il peut prendre ainsi que ses évolutions.
À l’origine, le terme de biodiversité a été créé par le biologiste américain Walter G. Rosen, lors d’un colloque aux États-Unis en 1985. Puis la Convention sur la diversité biologique (CBD) adoptée lors du sommet de la Terre de Rio, en 1992, a conceptualisé le terme, défini comme « la variabilité des êtres vivants de toute origine […] cela comprend la diversité au sein des espèces, ainsi que celle des écosystèmes ».
Derrière ce concept se cachent donc aussi bien la notion de nombre d’espèces présente dans un milieu que celle de leur diversité (combien d'espèces différentes s’y trouve), d’abondance (nombre d’individus de chaque espèce) ainsi que leur variabilité, c’est-à-dire les évolutions constantes de tous ces éléments.
Il ne faut pas confondre « biodiversité » et « écosystème », deux notions bien distinctes et qui ne s’englobent pas. Si la biodiversité caractérise ce qu’il y a, les écosystèmes caractérisent ce que ça fait : les échanges que produit cette biodiversité, autrement dit, les interactions entre les êtres vivants et celles avec leur milieu.
« La biodiversité serait ce qu’on examine lorsqu’on caractérise ce que les organismes ont (leurs structures) et sont (comment on les désigne), à toutes les échelles, de l’individu à la population, de la population à l’espèce, de l’espèce aux assemblages d’espèces… »
Guillaume Lecointre, professeur du Muséum national d’Histoire naturelle
Diversité à tous les étages
La diversité du vivant se caractérise sur trois niveaux interdépendants :
Du plus gros au plus petit
Bactéries Escherichia coli colorisées observées au microscope
© NIAID / Flickr, CC BY-SAAppréhender la biodiversité réclame donc un regard global sur les éléments du vivant et l’évolution de sa composition. Cela implique également une attention détaillée à toutes les échelles. Car la vie microscopique, complexe et foisonnante compose la majeure partie du vivant : un litre d’eau de mer compte jusqu’à 10 milliards de bactéries (plus que la population humaine de la Terre) et 10 à 100 milliards de virus. De la même façon, un humain héberge un microbiote composé de milliers de bactéries, levures, champignons, etc.
Préserver l’inconnu
Les insectes des prairies
© Mardi8 - Sensory Odyssey - MNHNLe terme de biodiversité est né avec la conscience de la nécessité de préserver le vivant dans son ensemble. Alors que notre regard se pose en priorité sur le visible, les gros mammifères en particulier, nous négligeons l’importance des petits organismes tels que les insectes qui ont subi un important déclin en 30 ans. Ils représentent pourtant les ¾ des espèces animales connues et une grande part des 6 à 18 millions d’espèces qui restent à découvrir. Nous pouvons ainsi ignorer ou sous-estimer les menaces qui pèsent sur une biodiversité peu visible ou méconnue.
Adaptation et évolution permanentes
On sait que la biodiversité évolue sans cesse : les espèces s’adaptent aux évolutions de leur lieu de vie (biotope), modifient en conséquence leurs caractéristiques, leurs relations avec leur biotope et sa biocénose, c’est-à-dire l’ensemble des espèces qui le composent.
Il est impossible de savoir à l’avance comment les variations de la biodiversité constatées aujourd’hui vont impacter son évolution globale. Mais nous savons que les extinctions de masse créent d’important changements, parfois brutaux, de la biodiversité. Or les extinctions d’espèces sont souvent le fruit d’une lente diminution de leur abondance et de leur répartition. C’est pourquoi des scientifiques alertent sur la menace d’une 6e extinction de masse dont nous négligerions les signaux.