Recherche scientifique

Sixième extinction de masse : la disparition des espèces a été largement sous-estimée

Si l’on comptabilise les invertébrés, 170 à 300 fois plus d’espèces auraient déjà disparu.

Les vertébrés représentent environ 3 % de la biodiversité connue. Ils sont pourtant sur-représentés dans la mesure de la sixième crise d’extinction de masse. En prenant en compte les mollusques terrestres (escargots et limaces), 7,5 à 13 % des espèces animales et végétales auraient disparues dans le monde depuis l’an 1500, au lieu des 0,04 % estimées jusqu’alors. Appliqué à l’ensemble des êtres vivants, ceci représente 150 000 à 260 000 espèces éteintes.

Publiée en anglais dans Biological Reviews, cette étude est réalisée par une équipe de recherche internationale, incluant des scientifiques de l’Institut de Systématique, Évolution, Biodiversité (ISYEB) et PatriNat. Dans leurs calculs, les auteurs relèvent un pourcentage d’espèces éteintes bien plus important que celui proposé par les listes rouges de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature, fondé majoritairement sur l’état des populations d’oiseaux et de mammifères.

Tous les écosystèmes ne sont pas égaux face à la sixième extinction, aussi appelée « entrée dans l’anthropocène ». Bien que les espèces marines subissent des menaces significatives, notamment en raison de la surpêche, le phénomène d’extinction touche moins les océans que les terres émergées. En revanche, la crise concerne davantage les espèces insulaires que les espèces continentales.

Face à cette crise de la biodiversité, les scientifiques en appellent à une prise de conscience générale pour que des actions continuent d’être menées en faveur de l’environnement. Il est indispensable de poursuivre les actions de préservation, de lutter contre les pressions que subit l'environnement, de cultiver l’émerveillement pour la nature et de documenter la biodiversité.

Référence

Cowie, R.H., Bouchet, P., Fontaine, B. In press. The Sixth Mass Extinction: fact, fiction or speculation? Biological Reviews, DOI : http://doi.org/10.1111/brv.12816