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La notion de « race humaine » n’a aucun sens sur le plan scientifique. Encore présentes idéologiquement, les distinctions raciales sont du ressort des obscurantistes qui veulent introduire des discriminations entre les humains.
Une classification difficilement justifiable
L’une des dernières classifications raciales en France date de 1944. Henri Vallois distinguait la race noire africaine, la race jaune asiatique, la race noire australienne, et la race blanche européenne. Mais depuis les années 1960, les généticiens ont constaté que la notion de races humaines ne permet pas d’expliquer notre évolution.
Tous les Hommes partagent 99,9 % de leur ADN en commun, ce qui montre l’homogénéité génétique de notre espèce. Et sur les 0,1 % de différences, seulement 5 %, en moyenne, sont liées à des différences entre populations parfois très éloignées géographiquement. Ce n’est donc qu’une poignée de mutations qui différencient en moyenne les populations humaines, l’immense majorité des mutations se trouvant entre individus à l’intérieur de la même population ! Ainsi, lorsqu’on classe les hommes par couleurs de peau et qu’on regarde la diversité génétique entre ces catégories, on trouve ce que l’on cherche : une partie du déterminisme génétique des différentes couleurs de peau. Et on ne trouve qu’une poignée de mutations (au plus quelques dizaines) qui expliquent ces différentes couleurs, parmi plusieurs millions qui différencient deux êtres.
Choisir de classer les Hommes en fonction de leur couleur de peau a finalement autant de sens que de le faire en fonction de la couleur des yeux, des groupes sanguins, ou de la taille des oreilles !
Groupe d’amis de toutes origines
© A. Biascioli - stock.adobe.comUne grille de lecture périmée
Ainsi, les catégories raciales historiques sont tout simplement inefficaces pour expliquer nos nombreuses différences génétiques, qui sont elles-mêmes le produit de notre histoire évolutive. C’est pourquoi les biologistes et anthropologues ont depuis longtemps abandonné cette grille de lecture périmée.
Si elles sont encore présentes idéologiquement, les soi-disant « races humaines » servent surtout de prétexte aux racistes, dont l’unique but est de justifier une hiérarchisation culturelle et une discrimination entre les hommes sur la base de différences physiques bien réelles, mais souvent mal comprises voire même n’ayant aucune base génétique.
Paul Verdu, éco-anthropologue et ethnobiologiste, spécialiste de la génétique des populations humaines - Musée de l’Homme