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À quoi sert le baguage des oiseaux ?
Utilisé depuis plus d’un siècle, le baguage est une méthode scientifique d’étude du devenir des oiseaux, aidant à répondre à des questions telles que : « Où vont-ils ? », « Lesquels survivent ? », « Lesquels se reproduisent ? » Professionnels et bénévoles peuvent participer à ces études, à condition d’être dûment formés.
Qu’est-ce que le baguage des oiseaux ?
Comme son nom le laisse entendre, le baguage consiste à poser un anneau en métal (aluminium, acier ou monel) sur la patte de l’oiseau, plus précisément sur le tarse ou le tibia. Sur l’anneau sont gravés le code de sa centrale de baguage, qui a supervisé l’opération, et un numéro unique, l’identifiant de l’oiseau. Chaque pays dispose d’une centrale de baguage. En France, c’est le Muséum national d’Histoire naturelle qui assume ce rôle. Le système de baguage, lui, est international.
Les anneaux posés sur les oiseaux sont très légers. Ils pèsent environ 30 milligrammes pour les plus petits oiseaux (15 à 20 g), soit moins de 0,2 % de son poids. Cela équivaut à un poids de 120 g pour un humain de 60 kg.
À quoi sert le baguage ?
Le baguage est la principale méthode pour suivre les oiseaux dans leur environnement naturel. Il permet d’étudier les mouvements des populations, leur évolution démographique, leurs voies de migration, leurs zones de nidification et celles d’hivernage, ainsi que leur longévité. Pour cela, quand les oiseaux bagués sont recapturés ou lorsqu’ils sont retrouvés morts, les informations (espèce, sexe, âge, mensurations, lieu de la capture…) sont communiquées à la centrale qui les fait suivre aux scientifiques étudiant l’espèce.
Le baguage est aujourd’hui utilisé dans treize programmes scientifiques portés par le Centre de Recherches sur la Biologie des Populations d’Oiseaux (CRBPO) du Muséum, ainsi que dans 150 programmes portés par d’autres organismes en France. Toutes les espèces d’oiseaux peuvent ainsi être suivies. Le baguage a notamment permis de constater qu’avec le changement climatique, certaines espèces se sont arrêtées de migrer, alors que d’autres migrent plus tôt que par le passé.
De nos jours, l’étude des migrations des oiseaux est complétée par un système de marquage électronique permettant la géolocalisation à distance des oiseaux marqués.
Depuis quand bague-t-on les oiseaux ?
Le premier oiseau a été bagué en 1899. C’est le fait du zoologiste danois Hans Christian Cornelius Mortensen. Le volatil était un étourneau sansonnet et le petit anneau fixé à sa patte était en aluminium.
En France, le premier suivi d’oiseaux par baguage date de 1923. Nous célébrons cette année ses 100 ans. Depuis, plus de 6,3 millions d’oiseaux ont été bagués en France. Aujourd’hui, plus de 350 000 oiseaux sont ainsi identifiés chaque année dans l’Hexagone et dans les territoires d’outre-mer.
Tout le monde peut-il baguer des oiseaux ?
Capturer, baguer puis relâcher les oiseaux ne s’improvise pas. Ce sont des gestes qui nécessitent des compétences techniques, tout d’abord pour ne pas blesser les animaux. Seules des personnes formées peuvent réaliser ces captures d’oiseaux pour les marquer. Cela concerne des scientifiques, mais aussi des bénévoles qui souhaitent contribuer à la recherche scientifique.
Devenir bénévole implique de suivre un parcours de formation précis, sur 1 à 3 ans. Un prérequis est de savoir parfaitement identifier les espèces communes en France métropolitaine. La première étape de formation au baguage consiste alors à assister des bagueurs titulaires pour apprendre la méthode. Un carnet de formation est délivré avec des items à faire valider. Il faut ensuite participer à un stage de formation théorique dispensé à Paris par le Muséum puis, enfin, à un stage de qualification de bagueur. À l’issue de celui-ci, le bénévole reçoit l’autorisation de capture et de marquage d’oiseaux à but scientifique. Il peut alors participer aux programmes scientifiques existants, voire en créer de nouveaux.
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J’ai trouvé un oiseau bagué
Vous avez trouvé un oiseau portant une bague ? S’il est vivant et en bonne santé, ne le capturez pas (cela nécessite une autorisation spéciale).
S’il est vivant mais que vous devez le manipuler (par exemple, pour le libérer d’un lien, ou le transférer vers un centre de sauvegarde de la faune sauvage car il est blessé), relevez la totalité des inscriptions sur la bague pour en informer le CRBPO.
S’il est mort, prélevez l’anneau, aplatissez-le et envoyez-le par courrier au CRBPO. Joignez les informations suivantes : le code et le numéro gravés sur la bague, la date, l’heure, le lieu exact (et coordonnées GPS) et les conditions de la découverte, l’état du cadavre, l’espèce, le sexe et l’âge si vous les connaissez, ainsi que vos coordonnées pour le retour d’informations. Vous pouvez également envoyer ces données par mail à bagues [@] mnhn.fr.
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Article rédigé en janvier 2023. Remerciements à Pierre-Yves Henry, directeur du Centre de Recherches sur la Biologie des Populations d’Oiseaux (CRBPO) du Muséum national d’Histoire naturelle.
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