Faire expertiser une météorite

Apprenez les critères de reconnaissance des météorites. Si vous avez trouvé une roche qui pourrait y satisfaire, vous pourrez demander une expertise au Muséum national d’Histoire naturelle à la fin de cette page, si vous l’avez bien lue. Mais en France, il est plus probable de gagner au Loto que de trouver une météorite !

Est-ce vraiment une météorite ?

Vous pensez avoir potentiellement trouvé une météorite ? Sachez que les probabilités sont contre vous. Les météorites étant des objets rarissimes, il est généralement largement plus vraisemblable d’avoir trouvé une roche terrestre inhabituelle. Ne croyez pas pouvoir devenir un expert en géologie ou en météorites en quelques recherches sur la Toile. La géologie terrestre est bien plus variée que les météorites qui sont issues de corps assez primitifs, sans parler des artéfacts humains qui peuvent se retrouver dans la nature. À l’échelle des temps géologiques, et a fortiori si l’homme s’en mêle, les pierres peuvent d’ailleurs voyager loin de leur zone d’origine et trancher avec leur environnement immédiat actuel. Aussi n’y a-t-il pas une pierre sur mille soumises à notre expertise qui soit réellement météoritique (et ce quand bien même quelque tradition familiale la réputerait tombée du ciel). En France, il y a plus de chances de trouver une météorite en rejoignant le programme Vigie-Ciel qu’au hasard des promenades, mais là encore il faut compter sur des conditions exceptionnelles. Toutes époques confondues, la France, dont le climat majoritairement tempéré contrarie la conservation ou la visibilité des météorites, n’en compte pas une par département en moyenne.

Comment reconnaître une météorite ?

Un premier critère est la croûte de fusion, due à la traversée atmosphérique. C’est une pellicule vitreuse lisse, souvent noire, de moins d’un millimètre d’épaisseur. Elle peut être craquelée (sans pour autant peler) et receler des « traces de pouce » (regmaglyptes). Les arêtes des pierres sont un peu émoussées.

Pierres de la météorite de Pultusk, recouvertes de croûte de fusion noire. Des cassures révèlent par endroit l’intérieur plus clair.

© MNHN - J.-C. Domenech

Un autre critère est la présence de métal. La majorité des météorites comportent du fer-nickel, soit disséminé en grenaille (le plus souvent), soit massif. Ceci se traduit par une densité supérieure à la moyenne de la croûte terrestre. Mais aussi une aimantation qui peut dévier l’aiguille d’une boussole si on fait passer la pierre à proximité (on s’abstiendra d’utiliser un aimant ordinaire pour ne pas perturber les propriétés magnétiques d’une météorite potentielle).

Fragment de la météorite de Galapian. La croûte de fusion noire apparaît encore sur la face de gauche, et les deux autres faces visibles cassées montrent des grains de métal sous différents angles, entourés de petits halos de rouille.

© MNHN - J.-C. Domenech

Mais ces critères sont loin d’être si décisifs en pratique. Il est trop commun de confondre une croûte de fusion avec une simple altération de surface, un revêtement d’hématite, le vernis du désert (causé par une pellicule micrométrique d’argile) ou parfois simplement la surface usée d’un caillou roulé dans les torrents. Aussi, tout ce qui brille n’est pas métal, et une forte densité n’est pas exclusive aux météorites. Une aimantation peut ne tenir qu’à la présence, même accessoire, de magnétite, un oxyde de fer répandu dans les roches terrestres. Ce n’est évidemment pas en quelques recherches sur Internet, y compris cette page, qu’on s’improvise connaisseur en roches terrestres ou extraterrestres. Voyons quelques méprises courantes.

Quelques imposteurs classiques

La marcassite

La marcassite est un sulfure de fer (de même chimie que la pyrite) répandu notamment dans les terrains calcaires. Elle se présente souvent sous forme de rognons sphéroïdaux, plus ou moins mamelonnés en surface, et dont l’intérieur est formé de fibres radiales argentées, mais facilement altérables.

Rognons de marcassite, le dernier coupé pour révéler l’intérieur.

© MNHN - J.-C. Domenech

Rognons de marcassite, le dernier coupé pour révéler l’intérieur.

© MNHN - J.-C. Domenech

Rognon de marcassite

© MNHN - J.-C. Domenech

Les nodules ou concrétions d’oxydes

Les nodules ou concrétions d’oxydes (et/ou hydroxydes) de fer se forment souvent par précipitation dans les terrains sédimentaires (mais pas seulement). Elles ont souvent une couleur uniforme entre l’intérieur et l’extérieur, avec parfois un lustre quasi-métallique. L’hématite se trahit par sa rayure rouge (par exemple contre de la porcelaine non émaillée), la magnétite par une rayure noire, la limonite par du jaune-brun (une météorite ne laisserait pas de trace).

Hématite

© C. Brillatz

Oxyde de fer

© DR

Les scories métallurgiques

Les scories métallurgiques sont des résidus de réductions artificielles de minerais (de fer notamment) opérées depuis l’avènement de l’Âge du Fer il y a trois millénaires. On les reconnaît à leur texture bulleuse, même si l’extérieur peut être plus lisse et cordé. Une météorite ne contient que fort rarement des bulles. Certaines scories ne contiennent pas de fer et leur couleur plus claire leur vaut le nom de laitiers. A l’inverse, on peut aussi trouver du métal artificiel pur (qui différera de l’alliage fer-nickel météoritique). 

Scorie métallurgique

© C. Brillatz

Scorie métallurgique

© C. Attelé

Si vous conservez des raisons de penser que votre pierre pourrait être une météorite, vous pouvez demander une expertise selon les instructions ci-dessous. N’en faites rien si votre pierre peut rentrer dans les classes de pseudométéorites classiques ci-dessus, de peur de contribuer à une submersion de notre service.

Demande d'expertise

Avertissement

Si vous envisagez de demander une expertise, gardez à l’esprit que votre échantillon conserve plus de 99 % de chance d’être terrestre, selon notre expérience des demandes effectivement soumises. Vous devez même considérer cette éventualité comme notre réponse par défaut, car, submergés de demandes, nous ne vous contacterons en retour que s’il y a doute légitime.

Prérequis

Toute demande d’expertise devra systématiquement suivre les instructions qui suivent et intégrées dans le formulaire (y compris le quizz préalable à venir). Elles doivent assurer une information suffisante pour un premier filtrage des demandes autrement en trop grand nombre. Ne cherchez pas à contacter directement les chercheurs ou à venir les rencontrer sans rendez-vous. Personne ne sera reçu sans rendez-vous. Chaque demande ne doit concerner qu’une seule pierre, et chaque demandeur ne peut formuler au plus qu’une demande par an. Si vous avez trouvé plusieurs pierres suspectes, documentez donc la « meilleure », la plus « typique » (si elles paraissent trop différentes les unes des autres pour choisir, cela augure mal du critère de sélection initial). Le formulaire doit être rempli en français et est destiné aux nationaux et résidents du territoire français. Hors de France, les particuliers sont invités à se rapprocher des spécialistes de leurs pays respectifs. En tout état de cause, le service n’a pas vocation à travailler sur des spécimens importés sans certificat d’exportation (à joindre à la demande le cas échéant) ou achetés dans le commerce. Il ne délivre aucun certificat d’authenticité et encore moins d’estimation monétaire.

Traitement des demandes

En raison de l'afflux de demandes (dont les objets sont en très grande majorité terrestres) et notre temps limité pour leur traitement, nous ne pouvons réagir qu'aux plus prometteuses et mieux documentées. En général, une demande simple (sans échantillon) ne recevra donc pas de réponse explicite, à moins que nous ne suspections une météorite potentielle (pour une demande conforme). Ne cherchez pas à relancer le service. Vous pouvez considérer qu’une absence de réponse au-delà de deux mois signifie que nous ne pensons pas que votre pierre est une météorite. Si votre échantillon n'est pas manifestement une météorite, il n'entre pas dans le cadre et les moyens de notre service d'en préciser davantage la nature. Vous pouvez alors éventuellement consulter des géologues de votre région.

Démarches supplémentaires

Dans le cas où votre pierre nous semblerait potentiellement météoritique, nous pourrons prendre des mesures pour une caractérisation plus poussée (c’est seulement alors que nous pourrions nous intéresser à d’éventuelles trouvailles supplémentaires). Si elle s’avère bien une météorite, un spécimen-type représentant au moins 25 % de la masse totale devra être déposé au Muséum.

Conditions générales

Quelle que soit l’issue de votre demande, vos données seront conservées deux ans à des fins statistiques. Les images que vous fournissez pourront être utilisées à des fins pédagogiques, avec indication de la source.

Les champs marqués d'un astérisque (*) sont obligatoires
Coordonnées
Les particuliers étrangers sont invités à s'adresser à des spécialistes de leur pays.
Une seule demande d'expertise par demandeur et par an sera examinée.
Questions sur votre pierre
Expliquez ici en quelques lignes les circonstances de la découverte de votre pierre (date, lieu), et décrivez-la, en indiquant tout ce qui peut vous laisser penser qu’il s’agit d’une météorite (notamment à la lumière de nos explications ci-dessus).
1 seul fichier.
Limité à 1 Mo.
Types autorisés : gif, jpg, jpeg, png.
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4 fichiers au maximum.
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Envoyez-vous un échantillon ?

Vous envoyez un échantillon

Envoi par voie postale exclusivement (pas de remise en main propre). Inclure une copie et le numéro de la demande remplie en ligne. L’échantillon, qui doit représenter au moins 25 % de la masse de l’objet entier et peser plus de 25 g est considéré comme intégralement donné au service, sans condition recevable sur les mesures qu’il sera amené à prendre, y compris l’élimination si l’échantillon s’avère terrestre. Toutefois, si vous souhaitez le récupérer dans ce dernier cas, vous devrez avoir inclus préalablement dans votre envoi une enveloppe dûment affranchie à votre adresse (votre propre emballage sera utilisé, sans message supplémentaire), mais notre service bénévole n’en décline pas moins toute responsabilité en cas de perte ou de détérioration. Il sera inutile de nous relancer a posteriori à cet égard ou à un autre ; votre message ne sera pas lu. Nous ne répondrons pas aux envois non conformes (échantillons trop petits, formulaire manquant etc.). Nous ne garantissons pas de traiter toutes les demandes en cas d’afflux trop important. L’adresse postale est :

Référent expertise des météorites
IMPMC/MNHN
CP52
57 rue Cuvier
75005 Paris
 

Notez que dans les conditions actuelles d’afflux de demandes, la vôtre ne recevra de réponse explicite qu’en cas de doute légitime (pour une demande conforme). Ne relancez en aucun cas le service, ni un quelconque chercheur du Muséum

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Les informations recueillies sont destinées au Muséum national d’histoire naturelle (MNHN). La base légale du traitement est l'intérêt légitime. Ces informations sont collectées et utilisées dans le cadre de l’activité de tournages et de prises de vues du Muséum. Les référents de l'expertise de météorite de l'Institut de Minéralogie, Physique des Matériaux et Cosmochimie (IMPMC), le Service des contenus numériques du MNHN ainsi que d’éventuels prestataires externes sont destinataires de vos données. Aucun transfert de données hors de l'Union européenne n'est réalisé. Le MNHN conserve vos données pendant une durée de 5 ans après la fin de la relation contractuelle. Si votre demande ne donne pas suite, vos données seront dans ce cas supprimées.

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