Définition

Qu’est-ce qu’un désert ?

Un désert est un espace durablement très sec, car l’eau sous forme liquide y est très rare en surface, en raison de l’intensité de l’évaporation et/ou de la faiblesse des précipitations. Qu’ils soient chauds ou froids, les déserts sont des espaces arides avec des écosystèmes et des paysages très spécifiques.

Cinq grands types de déserts

Désert de l'Atacama

Désert de l'Atacama (Chili)

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Les déserts couvrent 1/3 des surfaces émergées du globe, soit presque 100 fois la superficie de la France. On en retrouve sur tous les continents, sous toutes les latitudes, et sous des formes très diverses.

Pour décrire la diversité des déserts, on se fonde notamment sur les contextes à l’origine de l’aridité qui conduit à leur formation et à leur maintien. Ainsi, on distingue 5 grands types de déserts.

Les déserts zonaux

Situés en zone intertropicale, les déserts zonaux résultent de la présence d’une ceinture presque permanente d’anticyclones. Ceux-ci repoussent les nuages porteurs de précipitations. Les températures de jour y sont très chaudes. Le Sahara (Nord de l'Afrique), le Chihuahua (Mexique et Sud-Est des États-Unis) ou encore le Kalahari (Afrique Sud-Ouest) sont des exemples de déserts zonaux.

Les déserts continentaux

Les déserts continentaux sont formés à la suite d'un assèchement progressif de l’air lorsqu’il s’éloigne des masses d’eaux de surface. Il est dû à l’éloignement de la mer et des océans : l’air marin chargé d’humidité s’assèche progressivement avant d’atteindre ces zones au cœur des continents. De ce fait, les intervalles de températures augmentent, les étés deviennent plus chauds et les hivers plus froids, tandis que de fortes pressions atmosphériques repoussent les nuages chargés de pluie. On retrouve ces déserts en Asie et en Amérique du Nord, comme les déserts de Karakoum (Turkménistan) ou de Kubuqi (Chine).

Les déserts d’abri

Ces déserts se forment à proximité de chaînes de montagnes qui forment des barrières empêchant les masses d’air humide de passer.

Lorsque l’air humide monte le long de cet obstacle, il se refroidit jusqu'à atteindre un point de condensation provoquant la pluie. En redescendant de l’autre côté, l’air se réchauffe et son déplacement s’accélère, créant ainsi un vent chaud et sec. Ce phénomène, que l’on nomme l’effet de foehn, mène à la formation d’un désert d’abri. Cela explique que le long d’une chaîne de montagne, deux climats très différents puissent s’observer : le sud et l’ouest de l’Himalaya sont arrosés par la mousson, tandis que le nord et l’est (plateau tibétain) reçoivent très peu de précipitations. La même situation se retrouve dans le désert Mojave (Californie), ou encore autour de la sierra Nevada (Espagne).

Les déserts littoraux (ou côtiers)

Ces déserts, situés sur les côtes de continents, sont la conséquence de courants océaniques froids. Ceux-ci empêchent l’air de s’élever et donc d’atteindre le point de condensation provoquant la pluie. En revanche, les épisodes de brouillard y sont fréquents. Le désert de l’Atacama (Chili) ou ceux des côtes ouest-africaines sont de bons exemples de déserts littoraux.

Les déserts polaires

Véritables spécificités parmi les déserts, les déserts polaires ont une évaporation bien plus faible car il y fait froid. Ce sont justement ces températures très basses qui font que les précipitations y sont rares, et que l’eau n’y est presque jamais liquide mais solide. Parmi les déserts polaires, on compte l’Arctique, au Nord, et l’Antarctique, au Sud.

Pour autant, certains déserts résultent de la conjonction de divers facteurs. Ces 5 catégories n’englobent ainsi pas l’infinie complexité de ces espaces. Par exemple, le désert du Namib (Namibie) est à la fois zonal et littoral, tandis que le Taklamakan (Chine) est continental et d’abri.

Maintenir des conditions désertiques

Généralement, les déserts entretiennent en partie eux-mêmes leurs conditions arides. La végétation y est trop rare pour freiner ou stopper les vents, et la nudité des sols induit à une réflexion intense du rayonnement solaire (albédo). Le vent et le soleil permettent ainsi le réchauffement et l’assèchement des sols et de l’air, et donc les conditions climatiques nécessaires à la formation de milieux désertiques.

Les déserts : des zones arides

Glacier Shackleton, Antarctique désert

Glacier Shackleton, Antarctique

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Parmi cette grande diversité, certaines caractéristiques physiques sont communes à tous les déserts. Parmi celles-ci, l’aridité est la plus importante. Cela signifie que l’on y trouve très peu d’eau liquide.

Des pluies très rares

Tout d’abord, si ces espaces sont considérés comme des milieux arides, c'est parce qu’il n’y pleut presque pas, et que le manque d’eau liquide y est considérable. En effet, la plupart des déserts reçoivent moins de 200 millimètres d’eau par an. Par exemple, le désert du Sahara capte moins de 20 mm d’eau par an dans sa grande majorité, tandis que des zones du nord du Canada avoisinent les 25 mm d’eau par an.

Lorsque de la pluie tombe, c’est souvent de façon très irrégulière. Certains déserts, comme celui d’Arica au nord du Chili, peuvent voir plusieurs années passer sans aucune pluie avant que ne tombent de brutales précipitations sous forme d’orages et de tempêtes. Pour autant, même lorsque celles-ci ont lieu, l’évaporation est si grande dans les déserts que la majeure partie de l’eau n’est pas retenue dans le sol.

Mesurer l’aridité

Pour évaluer l’aridité d’un milieu, on utilise un indice xérothermique 1, fondé sur la formule de Gaussen et Bagnouls. Celui-ci se fonde sur l’étude des précipitations et des températures. Échelonné de 0 à 365, nombre maximum de jours où il peut ne pas pleuvoir par an, cet indicateur permet de distinguer trois types de zones :

  • Les zones semi-arides, qui sont des espaces de transition entre zones arides et subhumides, et qui représentent près de 13 % de la surface émergée du globe.
  • Les zones arides, qui représentent près de la moitié des déserts. Parmi celles-ci, on compte le désert de l’Arizona aux États-Unis, une grande partie du Sahara ou encore les déserts d’Iran.
  • Les zones hyper-arides, qui représentent 4 % des terres émergées. Le désert de l’Atacama au Chili et quelques zones du Sahara sont considérés comme hyper-arides.

Plus l’indicateur aura un nombre grand, plus la zone sera considérée comme aride. Ainsi :

  • une zone semi-aride a un indicateur entre 100 et 290 ;
  • une zone aride sera entre 290 et 350 ;
  • une zone hyper-aride aura un indicateur supérieur à 350.

Des températures à l’amplitude très grande

Les déserts sont aussi des lieux où l’on peut observer des amplitudes thermiques particulièrement grandes, ce qui signifie que les écarts de températures peuvent y être conséquents. Ces différences s’observent sur une journée (par exemple 50 °C de jour et proche de 0 °C la nuit) ou dans l’année (une saison froide s’oppose à une saison chaude).

  • 1

    "Xérothermique" est un terme issu du grec ancien "xéros" qui veut dire sec, et "thermos", qui veut dire chaud.

Quel est le plus grand désert chaud ?

C’est le Sahara, s’étendant du littoral Atlantique jusqu’à la mer Rouge au nord de l'Afrique, qui est le plus grand désert chaud sur Terre. En réalité, il est composé de nombreuses zones différentes qui sont autant de paysages et d’environnements singuliers. Pensons par exemple au reg de Tanezrouft, aux montagnes longeant la mer Rouge, ou encore à l’erg du Ténéré. En revanche, ce n’est pas le plus grand désert du monde ! C’est l’Antarctique, un désert froid de 14 millions de km², qui détient ce titre. 

Une diversité de paysages

Les déserts se distinguent également par leurs paysages remarquables et diversifiés qui influencent l’imaginaire collectif. Parmi ces formations géologiques, citons :

  • Les ergs, qui sont des déserts formés par des dunes de sable.
  • Les regs, aussi appelés déserts de pierres, qui sont composés de plaines ou de plateaux de graviers et de roches.
  • Les sebkhas, des dépressions à fond plat où l’on trouve des sels, qui peuvent être des lacs asséchés se remplissant en fonction des intempéries ou bien des zones d’évaporation d’eau du sous-sol qui affleurent dans le fond de la dépression.
  • Les badlands, qui sont des espaces où la roche et les sédiments ont été érodés, formant des ravins et des buttes.
  • Les oasis, zones particulièrement fertiles au sein des déserts, souvent alimentées par des nappes souterraines ou des sources.
Oasis au sud-ouest du Pérou

Oasis au sud-ouest du Pérou

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Tassili n'Ajjer, désert du Sahara, Algérie

© Chao / stock.adobe.com

De plus en plus de déserts ?

Les transformations du climat liées aux activités humaines jouent un grand rôle sur les zones désertiques. En effet, les déserts polaires se réduisent car ils se réchauffent, tandis que l’augmentation des températures permet par endroit l’extension des zones désertiques. C’est le cas par exemple au Sahel ou encore en Australie, où l’on observe une extension de l’aridité. De plus, dans les marges des déserts, mais aussi à distance de ceux-ci lorsque le climat est sec, l’exploitation agricole des sols, en particulier est mécanisée, et le surpâturage, ainsi que l’artificialisation des sols peuvent engendrer des processus de désertification, y compris en Europe.

En résumé, les déserts ou semi-déserts polaires reculent, tandis qu’une partie des déserts chauds s’étendent.

Relecture scientifique

Maël Crépy

Maël Crépy

Géographe, géomorphologue et géoarchéologue au CNRS (HiSoMA)

Désert froid avec renard polaire et désert chaud avec dromadaires
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Carte représentant la répartition des principaux déserts du monde, superposés à la carte des climats désertiques

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