Quelles seront les maladies de demain ?

Virus recombinants, bactéries résistantes aux antibiotiques connus, les microbes évoluent et de nouvelles maladies apparaîtront irrémédiablement. Mais la menace n’est pas qu’extérieure, nos modes de vie sédentaire et une alimentation trop riche menacent tout autant la santé humaine.

Permanence et renouvellement des maladies

Les maladies infectieuses ont toujours existé et existeront toujours, il faut les considérer un peu comme des espèces animales, qui apparaissent, évoluent et peuvent disparaître.

Aussi demain de nouvelles maladies émergentes frapperont, à n’en pas douter, l’Homme. « Il y a une crainte de voir de nouveaux virus recombinants, issus d’une hybridation entre plusieurs virus, qui pourraient être très agressifs », explique Alain Froment, anthropologue au Musée de l’Homme.

Par exemple un virus qui infecte des animaux (chimpanzés, porcs, oiseaux…), et qui est transmis à l’Homme. C’est par exemple ce qui s’est passé avec la rougeole, Ebola ou le virus du Sida. Un facteur de risque supplémentaire pour l’Homme : la mondialisation, qui fait que la diffusion des microbes est accrue, et la dispersion très rapide.

Mieux connaître pour mieux soigner

Bactéries Escherichia coli colorisées observées au microscope

Bactéries Escherichia coli colorisées observées au microscope

© NIAID / Flickr, CC BY-SA

Des bactéries également, qui existent depuis la nuit des temps, causeront sûrement d’autres tracas, à l’exemple des colibacilles très agressifs, ou au bacille de la tuberculose, résistants aux antibiotiques actuels.

L’Homme risque également de souffrir de davantage de maladies chroniques : obésité, maladies cardio-vasculaires, diabète… Des maladies dites « de civilisation », poussées par une alimentation trop riche et des modes de vie urbains trop sédentaires.

Le cancer enfin, risque de ne jamais disparaître. « On ne peut pas dire si les cancers sont plus nombreux chez l’Homme de nos jours, précise Alain Froment. On en découvre plus parce que l’on sait mieux les dépister ». Les progrès du dépistage devraient continuer, ce qui permettra de les diagnostiquer plus précocement, et souvent de mieux les soigner. « On peut imaginer grâce aux progrès de la pharmacogénétique connaître les facteurs de risque d’apparition de maladies chroniques ou de cancer. Chacun pourra alors mieux s’en protéger ». Car si de nouvelles maladies ne cessent d’apparaître, l’Homme invente en permanence des outils pour les combattre et les guérir.

Article rédigé en 2015. Alain Froment, Associé au Muséum d’histoire naturelle (UMR 7206, Éco-anthropologie)

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