L'humain domine-t-il vraiment son environnement ?

L’Homme a parfois l’impression de dominer son environnement, comme s’il était « en haut de l’échelle ». Mais cette idée est fausse. L’Homme reste très dépendant de son environnement et est aussi dominé par beaucoup d’êtres vivants bien plus petits que lui.

L’Homme domine-t-il réellement son environnement ?

Certes il impacte massivement à une vitesse incroyable tous les milieux de vie, même ceux où il n’habite pas, et parfois sans se soucier de la faune et de la flore. Mais il est loin de pouvoir vivre indépendamment de son environnement ! Lorsque les actions de l’Homme ont un effet croissant sur la mortalité des abeilles, il risque de voir la pollinisation baisser, de ne plus avoir de fruits et de graines, et bientôt de ne plus avoir de quoi se nourrir ! Rappelons que l’Homme est lui aussi dominé par nombre d’êtres vivants : les micro-organismes ! Les épidémies de peste qui ont touché l’Europe au XIVe ou XVe siècle ont décimé parfois la moitié de la population d’un pays. En 1918 et 1919, la « grippe espagnole » fait 20 millions de morts dans le monde.

Plus récemment, le paludisme, les virus du Sida, ou d’Ebola pour ne citer qu’eux, tuent des milliers voire des millions de personnes chaque année. L’Homme ne domine pas totalement son environnement, même s’il est parfois capable de produire des traitements pour se protéger des attaques microbiennes.

Bactéries Escherichia coli colorisées observées au microscope

Bactéries Escherichia coli colorisées observées au microscope

© NIAID / Flickr, CC BY-SA

Des micro-organismes parfois utiles

Mais les micro-organismes nous sont aussi bénéfiques. La flore intestinale qui nous permet de digérer et d’absorber les nutriments contient plus de micro-organismes que nous n’avons de cellules dans notre corps ! Un à deux kilos de bactéries et levures constituent notre microbiote intestinal. Un parfait exemple de mutualisme, une coopération entre différents organismes, chacun en tirant un avantage. Certains avancent même que l’Homme ne serait qu’un moyen de transport pour ces différentes bactéries, et que c’est finalement ce qu’il y a dans notre ventre qui nous domine ! L’Homme est donc finalement loin de dominer. D’ailleurs, aucun être vivant n’est sûrement capable de le faire totalement.

Paul Verdu, éco-anthropologue et ethnobiologiste au Musée de l’Homme

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