Exploration scientifique

La Planète Revisitée à Santo

L'exploration Santo 2006, menée d'août à décembre 2006 sur l'île d'Espiritu Santo, la plus grande et la plus haute de l'archipel du Vanuatu, est en quelque sorte le prélude des explorations de La Planète Revisitée.

L’exploration

Grande de près de 4 000 km², Espiritu Santo est la plus grande île de l’archipel de Vanuatu. Elle renferme un extraordinaire microcosme géographique et culturel, et une occupation humaine qui remonte à 3 500 ans. Elle avait ainsi « un peu de tout » à offrir à des naturalistes curieux de découvertes.

À l'initiative du Muséum national d'Histoire naturelle, de l'Institut de recherche pour le développement (IRD) et de Pro-Natura International, l'exploration Santon 2006 a mobilisé sur le terrain plus de 150 scientifiques, bénévoles et étudiants de 25 pays, et près de 100 personnels de soutien et accompagnateurs des médias et de l'enseignement. Tous les milieux, depuis les grands fonds marins au large de l'île, à bord de l'Alis, navire océanographique de l'IRD, jusqu'au sommet des montagnes ont été inventoriés.

Premiers résultats

Emoia impar - Vanuatu, Espiritu Santo, 2006 - Expédition Santo 2006
© MNHN - I. INEICH

Plus de 115 publications de recherche fondées en partie ou en totalité sur les spécimens recueillis pendant l'exploration sont déjà parues. Parmi celles-ci, les descriptions scientifiques formelles de 99 nouvelles espèces publiées dans 25 périodiques scientifiques. Manifestation de ce réseau international d'experts post-exploration : les articles sont signés de pas moins de 172 auteurs et co-auteurs, dont un tiers seulement était sur le terrain à Santo.

Parmi cette ménagerie de découvertes, il faut signaler un petit lézard (gecko) décrit à partir d'un œuf incubé en terrarium ; une limace marine vivant dans les résurgences d'eau douce ; une étoile de mer ; un éphémère ; des grillons ; des moucherons ; un corail, etc.

Lorsqu'ils décrivent une espèce nouvelle, les scientifiques ont le privilège de pouvoir choisir son nom ; la faune de Santo compte donc désormais Lobiferodesmus vanuatu [un mille-pattes], Lychas santoensis [un scorpion], Vanuatubasis santoensis [une libellule] ou encore Pseudunela espiritusanta [une limace de mer]. Le navigateur portugais Pedro Quiros, « découvreur » européen de Santo, est honoré d'un Exosphaeroides quirosi [un crustacé d'eau douce] ; Fluviopupa walterlinii a reçu son nom de Walter Lini, le « père de l'indépendance » du Vanuatu ; et Brevizacla melissae celui de Crace Melissa, la première femme vanuataise diplômée de l'Université du Pacifique Sud.