Expertise

Une aide à la décision

Nos expertises éclairent les acteurs publics ou privés dans leurs prises de décisions. Comment mesurer l’impact d’un projet sur la nature, surveiller la qualité des eaux de baignades, assurer la pérennité des poissons pêchés, ou même assurer un bien ? Le Muséum leur apporte des réponses…

État, collectivités territoriales, ou encore entreprises nous sollicitent afin de connaître l’état de la nature, apprendre à la préserver et à la restaurer sur les territoires qu’ils administrent ou le foncier qu’ils gèrent, en France métropolitaine et Outre-mer. Pour quatre régions françaises (Centre, Champagne-Ardenne, Bourgogne, Île-de-France), nous nous appuyons largement sur les données du Conservatoire botanique national du Bassin parisien (CBNBP), qui a entrepris d’inventorier la flore sauvage ainsi que les habitats naturels et semi-naturels au sein de ces espaces depuis les années 90. Il dispose désormais de plus de 8 millions de données issues d’observations sur le terrain et continue à les enrichir. Devenu incontournable, le conservatoire l’est aussi en cas de contentieux juridiques et jusque dans des affaires pénales. Il a été sollicité pour identifier un rameau sur une scène de crime !

Les sapeurs-pompiers aussi se tournent vers notre expertise. Appelés à la rescousse dans un jardin de la région parisienne à la suite du signalement d’un serpent de plus d’un mètre, ils devaient identifier l’espèce concernée avant de la relâcher. Quelques clics et une photo communiquée à l’un de nos spécialistes du Parc zoologique de Paris leur a permis de poser le diagnostic. Le reptile était une couleuvre d’Amérique du Nord. Sans danger pour l’Homme, ce spécimen exotique introduit illégalement ne pouvait cependant pas rester en liberté en raison d’un risque d’envahissement. Il a été placé chez un éleveur compétent pour la détention en captivité de ces animaux.

Langouste commune, Palinurus elephas

Langouste commune, Palinurus elephas

CC BY-NC-SA G. Parent

Côté préservation des espèces, nous allons jusqu’à recommander des quotas de pêche dans les mers australes. Légines et langoustes sont très goûtées sur les tables au risque d’être surexploitées. Rassurez-vous, nous veillons sur elles. En effet, nos scientifiques observent, mesurent et évaluent, grâce à différents moyens, les populations en mer pour émettre des recommandations à destination des entreprises de pêche. Ils surveillent même les prises à bord pour préserver ces ressources. Encore faudrait-il que les orques et les cachalots ne sèment pas la zizanie ! Dans le sillage des chalutiers, ils dégustent sans peine les poissons accrochés aux lignes. Un « fast-food » de la mer qui inquiète grandement les chercheurs. Et si ces grands mammifères finissaient par en perdre leur « comportement naturel » ? Une expertise en appelle souvent une autre…

Les gestionnaires des milieux aquatiques, eaux douces ou côtières peuvent également nous solliciter. Leur problématique : choisir les méthodes de surveillance à mettre en place pour assurer la qualité des eaux et préserver la biodiversité qu’elles hébergent. Les chercheurs du Muséum travaillent depuis plusieurs années sur le fonctionnement des écosystèmes aquatiques en lien avec les activités humaines. À leur programme aussi, le contrôle du développement des cyanobactéries productrices de toxines, responsables d’irritations, douleurs ou encore diarrhées chez les baigneurs.

Enfin, dans le cadre de projets d’aménagements ou de stratégies de développement, des acteurs privés font de plus en plus appel à nous. C’est le cas pour des compagnies d’assurance qui souhaitent mieux évaluer certains risques. Un rapport d’expertise a notamment été mené en partenariat avec la Fondation d’entreprise SCOR pour la science sur l’érosion de la biodiversité. Imaginez, par exemple, une maison située le long d’une côte tropicale exposée à des tempêtes dévastatrices. Récifs coralliens et mangroves protègent contre le déferlement des vagues et le vent, mais si ceux-ci viennent progressivement à disparaître, le risque grandit de voir un jour l’habitation rayée de la carte. D’autres missions portent sur la préservation de la biodiversité dans le cadre de golfs, carrières, aéroports, ou encore sur des sites de passage de gazoducs.
Le Muséum s’implique donc dans la société civile. Plus que jamais, la préservation de notre environnement a besoin de toutes les énergies !

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