Expertise

La force du réseau

La force de notre expertise va de pair avec celle de notre réseau. À l’interne comme à l’externe, il associe une grande diversité de compétences, de métiers et d’organismes. Explications…

Dans le domaine de la santé publique, par exemple, le Muséum diffuse des connaissances sur les perturbateurs endocriniens, en particulier sur des substances affectant la production d’hormones thyroïdiennes essentielles au développement du cerveau des mammifères ou encore à la métamorphose des amphibiens. En décryptant cette problématique, grâce à nos unités mixtes de recherche associant notamment le CNRS, nous éclairons les décideurs publics et interpellons le grand public sur la nécessité de mieux évaluer certains produits chimiques présents dans l’environnement. Avec, à la clef, une meilleure protection de tous. Ce travail s’inscrit dans une dynamique beaucoup plus large, portée par l’OMS, celle d’une seule santé, ou « One Health » ; une approche validant les interactions homme-animal-écosystème pour le moins pertinente dans le contexte de menaces émergentes comme les pandémies, auxquelles nous devons faire face.

Avec les vingt-sept États européens, nous œuvrons aussi pour une meilleure connaissance de la biodiversité. Ce travail de titan consiste à relever l’état de conservation de la faune, de la flore et de la fonge (champignons) dans chaque pays, les dangers qui pèsent sur elles et les moyens de les protéger à partir de méthodologies ou nomenclatures adaptées.

Chabot commun, Cottus gobio

Chabot commun, Cottus gobio

CC BY-NC-SA Y. Ledoré, FFAL

Prenons l’exemple du Chabot commun (Cottus gobio), un poisson d’eau douce commun très répandu dans les rivières. Cette espèce protégée se décline en plusieurs sous-espèces, peu faciles à différencier. Grâce à notre Centre thématique européen sur la diversité biologique, des spécialistes harmonisent et valident les données pour établir un état des lieux précis sur cet animal, et plus largement sur la biodiversité. Tous les six ans, un rapport général sur la nature en Europe est d’ailleurs finalisé en grande partie au Muséum et publié par l’Agence européenne de l’environnement.

Loup gris, Canis lupus

Loup gris, Canis lupus

CC BY-NC-SA R. Clerc

Autre exemple de mission : deux expertises concernant le loup (Canis lupus), réalisées à la demande de l’État. Dans un cas, associés à l’Office national de la Chasse et de la Faune sauvage (aujourd'hui intégré à l’Office français de la biodiversité) et à des experts pluridisciplinaires, nous avons dressé un état des lieux des aspects écologiques et biologiques de la présence du loup au sein de l'Hexagone, dans un contexte de tensions affectant certaines régions. La seconde expertise collective, sur les aspects sociologiques, culturels et ethnologiques de la question a, elle, mobilisé pas moins de huit scientifiques !
In fine, nos rapports concernant le loup n’ont guère suscité de controverses : un réel gage d’objectivité pour le Muséum et ses partenaires, et des outils pour appuyer l’État dans ses décisions.

Le saviez-vous ?

Le Muséum contribue par ailleurs au contrôle du commerce international des espèces menacées via la CITES, c’est-à-dire la convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction. Dans ce domaine, nos collaborations ont permis la confiscation d’une pièce de 150 kg d’ivoire proposée en salle des ventes. Sollicités par des douaniers, nous avons pu envoyer en urgence un spécialiste sur place, dont le constat fut formel sur l’utilisation de ce matériau pourtant strictement réglementé. Il faut dire que le Muséum est, pour la France, l’autorité scientifique de référence sur le sujet.

Mettre en œuvre des actions pour la conservation des espèces végétales endémiques des Territoires français d’Outre-mer (TOMs) requiert d’autres collaborations encore, pour décrire leur diversité et leur statut. Le projet FEnTOM (Flore Endémique des territoires français d’Outre-mer), né à partir des plantes conservées en herbiers, a mobilisé de nombreux botanistes autour des collections du Muséum et de partenaires ultramarins. Il a permis de réaliser l’inventaire le plus complet à ce jour de ces espèces que l’on ne trouve nulle part ailleurs et d’analyser leur état de conservation ainsi que les menaces qui planent sur elles. Un travail collectif qui contribuera à l’élaboration de nouveaux chapitres de la Liste rouge nationale des espèces menacées de l’UICN. Et une expertise supplémentaire au service de la biodiversité…

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