Micro-algues
Rhabdolithus splendens (en bas) ; Rhabdolithus pinguis (en haut)
La micropaléontologie est un volet méconnu de la paléontologie. La diversité et l’exceptionnelle délicatesse des organismes auxquels elle s’intéresse ont pourtant inspiré nombre d’artistes : dessinateurs, bijoutiers, architectes, etc.
Cette photographie a été prise en 1968 par l’un des plus importants micropaléontologues français, pionnier de la microscopie moderne, Georges Deflandre. Tous les éléments visibles sont des micro-algues unicellulaires, les coccolithophoridés, composées de plaques calcaires. Chacune des structures allongées, appelées hampes, représente ici une espèce différente et le nom de Rhabdolithus splendens illustre à quel point Deflandre a été frappé par la beauté de cette hampe spiralée.
Méconnues, ces micro-algues ne sont pas moins dotées d’une importance majeure pour reconstituer le climat de notre planète depuis 200 millions d’années. Planctoniques, elles vivent en suspension dans l’eau de mer. Depuis leur apparition à la fin du Trias, elles ont joué un rôle essentiel sur le climat de la Terre, notamment par la capture de CO2 et l’émission d’O2 au cours de la photosynthèse.
Dans le contexte de changement climatique, ces micro-algues, apparemment si insignifiantes, sont des alliées de poids : en capturant le CO2 dans leurs plaques calcaires, elles l’entraînent vers le fond des océans, permettant la régulation de cet important responsable du réchauffement.
Marie-Béatrice Forel