Jupiter et ses tâches
Définition

Qu'est-ce qu'une planète ?

Une planète est un objet céleste qui orbite autour d’une étoile, suffisamment grand et massif pour que sa gravité lui imprime une forme sphérique, et pour dégager les alentours d’objets de taille comparable. Ce n’est ni un satellite, ni un astéroïde.

Conditions pour être une planète

Planètes et lunes du Système solaire

Les planètes du Système solaire et leurs lunes

CC BY-SA 4.0 CactiStaccingCrane

Dès l’Antiquité, on connaît 5 planètes autres que la Terre qui sont observables à l’œil nu : Mercure, Vénus, Mars, Jupiter, et Saturne. Au fil du temps et des découvertes, deux autres se sont ajoutées : Uranus et Neptune. Inversement, la Lune et le Soleil qui anciennement étaient mises au nombre des planètes en ont été distinguées. Mais alors, qu’est-ce qui différencie une planète d’un satellite naturel ou d’un astéroïde ?

Plusieurs conditions ont été définies par l’Union Astronomique Internationale pour qu’un corps céleste (c’est-à-dire un objet existant dans l’univers) soit considéré par les scientifiques comme une planète.

Orbiter autour d’une étoile

C’est la condition première. Une planète doit avoir une orbite, et tourner autour d’une étoile. Si l’objet tourne autour d’une planète ou d’un astéroïde, c’est un satellite naturel. Par exemple, la Lune tourne autour de la Terre, elle est ainsi le satellite de la Terre. Par ailleurs, on connaît aussi des objets de masse substellaire appelés "planètes errantes" qui n’orbitent autour d’aucune étoile, mais qui pourraient avoir été éjectés de systèmes planétaires.

Avoir une forme sphérique

Pour être une planète (et non un astéroïde), il faut que le corps soit suffisamment massif pour que sa propre gravité ait forcé une forme sensiblement sphérique. Il faut donc que leur diamètre soit au minimum de l’ordre d’un millier de kilomètres. Cette condition élimine ainsi les astéroïdes (bien qu'on ait pu les appeler "petites planètes" autrefois), car ils sont plus petits.

Cérès

Cérès, une planète naine

© NASA/JPL-Caltech/UCLA/MPS/DLR/IDA

Avoir "nettoyé le voisinage"

Le titre de planète n’est pas conçu pour être démocratisé : la planète doit vraiment se démarquer de son environnement. S’il existe beaucoup d’autres objets de taille similaire proches de lui, on ne considère pas qu’un objet est une planète. En effet, lors de sa formation, cet objet doit avoir absorbé ou éjecté ses rivaux. Un objet qui aurait satisfait aux précédents critères mais pas à celui-ci sera qualifié de "planète naine", comme Cérès, le plus gros corps de la Ceinture Principale d’astéroïdes, ou Pluton. Tous ces critères exigent d’une planète qu’elle soit massive. Mais elle ne doit pas être trop massive non plus, sinon elle déclencherait des réactions de fusion nucléaire qui en feraient une étoile qui brillerait par elle-même, ou bien une naine brune. Elle ne doit ainsi pas dépasser quelques dizaines de fois la masse de Jupiter.

Un peu d'étymologie

Le mot "planète" vient du grec ancien πλανήτης ("planétès"), et plus précisément de la locution πλανῆτες ἀστερες ("planétès astérès") signifiant "étoiles en mouvement". En effet, les planètes se déplacent dans le ciel par rapport aux étoiles proprement dites (qui sont trop éloignées pour que l’œil nu puisse déceler un quelconque mouvement relatif à l'échelle d'une année). On disait donc d’elles qu’elles étaient vagabondes, errantes.

Les planètes telluriques

Il existe, dans le Système solaire, 4 planètes telluriques : Mercure, Vénus, la Terre et Mars. Ce sont des planètes composées de roches et de métal avec l’architecture suivante : noyau métallique, manteau pierreux et croûte pierreuse. Elles ont une surface solide et une densité plutôt élevée. Plus proches du Soleil, leur température de surface est plus élevée. Elles ont peu ou pas de satellites naturels, et sont bien plus petites que les planètes non-telluriques.

Les planètes géantes

Dans le Système solaire, nous comptons 4 planètes géantes : Jupiter, Saturne, Uranus et Neptune. Leur gigantisme tient au fait qu’elles ont pu capter du gaz (hydrogène et hélium surtout) du Système solaire primitif, gaz qui était alors cent fois plus abondant que les solides. C’est surtout le cas de Jupiter (la plus grosse planète du Système solaire) et Saturne, qui sont des planètes géantes gazeuses. Uranus et Neptune, formées plus loin, n’ont pas eu le temps de croître autant, et sont restées au stade de planètes géantes de glace, la glace mêlée à la roche les ayant aidées à atteindre la masse critique pour capter efficacement le gaz. Toutes ces planètes sont enveloppées d’une atmosphère épaisse, souvent fractionnées en bandes nuageuses consécutives à leur rotation rapide, ce qui leur confère une faible densité globale. Elles ont de nombreux satellites, et des anneaux formés de petits débris, les plus spectaculaires appartenant à Saturne.

La planète la plus proche du Soleil

C’est Mercure qui est la planète la plus proche du Soleil, ne mettant que 88 jours terrestres à en faire le tour. Elle est aussi la planète la moins massive du Système solaire (environ 0,055 fois la masse de la Terre).

Pourquoi Pluton n’est-elle plus une planète ?

Pluton

Pluton, pris en photo par New Horizons, le 13 juillet 2015

© NASA/Johns Hopkins University Applied Physics Laboratory/Southwest Research Institute

C’est en 2006 que l’Union Astronomique Internationale (UAI) se réunit à Prague et décide que Pluton ne serait plus considérée comme une planète du Système solaire. Pluton avait depuis longtemps fait froncer des sourcils. Elle avait certes été découverte en 1930 au milieu d’une quête d’une "planète X" supposée expliquer des anomalies dans l’orbite d’Uranus et Neptune. Cependant, elle s’était avérée bien trop petite, avec un diamètre aujourd’hui évalué à 2 370 km (et les anomalies orbitales en question furent depuis réfutées). Jusqu’aux années 1990, aucun autre corps n’avait été détecté au-delà de Neptune, du fait des limitations techniques. Mais les corps qu’on y soupçonnait depuis le milieu du siècle commencèrent alors à y être découverts, et non des moindres.

Eris fut ainsi découverte. Elle sembla d’abord plus grosse que Pluton, (mais se révéla en fait légèrement plus petite, avec un diamètre de 2 330 km). Si Pluton avait gardé son titre de planète, il semblait qu’il dût être étendu à de nombreux autres corps découverts ou à découvrir. Voulant éviter cela, l’UAI révisa la définition de planète, notamment avec le critère du nettoyage du voisinage qui excluait Pluton, ravalé au rang de "planète naine". Ce n’est, bien sûr, qu’une question de convention ; Pluton ne continuera pas moins de tourner autour du Soleil, avec sa période de 248 ans qui transcende les vies humaines !

D’autres planètes naines

Pluton n’est pas la seule de sa catégorie dans le Système solaire. Cérès, Eris, Makémaké et Hauméa sont aussi des planètes naines.

Le Soleil est-il une planète ?

Non ! Le Soleil n’est pas une planète. C’est une étoile, celle au centre du Système solaire.

Les planètes du Système solaire

Mercure

La planète Mercure, 

© NASA/Johns Hopkins University Applied Physics Laboratory/Carnegie Institution of Washington
Vénus

Vénus, planète du Système solaire prise en photo depuis l'ISS

© NASA Goddard

Vue de la Terre depuis l'espace

© Nasa - unsplash
Planète Mars

Mars vue par la caméra OSIRIS de la sonde spatiale Rosetta

CC BY-SA 3.0 IGO ESA & MPS for OSIRIS Team MPS/UPD/LAM/IAA/RSSD/INTA/UPM/DASP/IDA
Planète Jupiter

Jupiter et sa tâche rouge, prise par Juno en 2019

CC-BY Kevin M. Gill/NASA/JPL-Caltech/SwRI/MSSS
Saturne

Saturne, planète prise en photo par Voyager 2

© NASA/JPL
Uranus

Uranus, prise en photo par Voyager 2

© NASA/JPL-Caltech

Neptune, planète du Système solaire, prise en photo par Voyager 2

© NASA

Article rédigé en décembre 2023. Remerciements à Emmanuel Jacquet, cosmochimiste au Muséum national d'Histoire naturelle (UMR 7590, Institut de minéralogie, de physique des matériaux et de cosmochimie), auteur de l'ouvrage Les météorites et leurs secrets, pour sa relecture et sa contribution.

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