Œufs de Dicrocoeliidae
Dicrocoeliidae
L’étude des parasites intestinaux dans le temps long et sur de nombreux individus peut contribuer à la conservation de l’espèce en comprenant mieux les risques sanitaires auxquels elle est exposée. Cette photographie issue d’une analyse de fèces de bonobos (Pan paniscus) en milieu naturel montre un œuf de parasite intestinal, un trématode de la famille des Dicrocoeliidae.
Il n’est pas possible de déterminer le genre et l’espèce sur la base de ce cliché, et aucune espèce n’a été déterminée pour ce parasite chez le bonobo. En revanche, tous les parasites de cette famille utilisent des insectes comme hôte intermédiaire, notamment des fourmis. Les bonobos se contaminent en en ingérant directement ou involontairement.
L’espèce la plus connue (Dicrocoelium dendriticum), présente chez le mouton en France, compte trois hôtes différents pour effectuer son cycle biologique complet. Les œufs éliminés dans les fèces passent et se développent chez des mollusques, puis des stades intermédiaires (appelés cercaires) sont expulsés et avalés par des fourmis. Les métacercaires se logent près des ganglions nerveux de la fourmi, provoquant des spasmes des mandibules. La fourmi est prisonnière, accrochée à un brin d’herbe, ce qui augmente les chances qu’elle soit consommée (et donc les métacercaires du parasite aussi) par un mouton, permettant au parasite de finaliser son cycle.
Victor Narat