Allons-nous consommer de plus en plus d'insectes ?

Rôtis, frits ou bien mélangés à d’autres aliments, on estime que les insectes sont consommés régulièrement ou occasionnellement par plus de 2 milliards de personnes dans le monde.

Des insectes en cuisine

La littérature scientifique recense la consommation de plus de 2 000 espèces, chiffre qui augmente au fur et à fur que des usages traditionnels sont répertoriés et ajoutés. Toutes les espèces ne peuvent bien sûr pas être consommées, certaines ont simplement mauvais goût et d’autres peuvent être toxiques. Les insectes les plus communément consommés sont les coléoptères, puis viennent les chenilles de lépidoptères, les hyménoptères (abeilles, guêpes et fourmis) et les orthoptères (sauterelles, criquets et grillons).

Ces insectes ne sont pas uniquement consommés en cas de disette, ou lorsque la récolte (ou l’achat) d’une nourriture plus conventionnelle devient difficile : la majorité des groupes sociaux les consomment par choix, principalement du fait de leur goût et de la place bien établie qu’ils occupent dans les cultures gastronomiques locales.

Une révolution alimentaire

Élevage de poissons en Croatie

Élevage de poissons en Croatie

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Plus récemment, ce sont les sociétés occidentales qui ont orientées leurs réflexions vers les insectes. Face à la croissance de la population mondiale, mais surtout avec l’augmentation de la demande en nourriture et plus spécialement en protéines animales, nos sociétés cherchent de nouveaux modèles de développement. Parmi les nouvelles sources de protéines, les insectes ont attiré l’attention non seulement par leurs qualités nutritionnelles, mais aussi par leur capacité à être élevés en masse avec des coûts écologiques moindres (émission de CO2, consommation d’eau, recyclage des coproduits de l’agriculture) que les animaux d’élevage habituels.

Plus que de représenter une alternative plus ou moins évidente aux habitudes de consommation de viande actuelles, ils sont une alternative plausible aux farines animales (de poisson) ou protéinées très fortement sollicitées dans l’aquaculture et l’aviculture.

Nicolas Césard, anthropologue et ethnobiologiste, chercheur au Muséum national d’Histoire naturelle
Philippe Le Gall, entomologiste à l'Institut de recherche pour le développement (IRD)

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