Spécimen vivant

Trypanosoma cruzi

Trypanosoma cruzi

Trypanosoma cruzi est un protiste (microorganisme unicellulaire eucaryote, donc pourvu d’un noyau) flagellé. Il est responsable de la maladie de Chagas qui sévit en Amérique du sud et centrale.

Trypanosoma cruzi Chagas, 1909 : invasion et développement dans le cytoplasme de la cellule humaine

© MNHN - P. Grellier

Trypanosoma cruzi est un trypanosome, un protiste flagellé appartenant au groupe des Kinetoplastea, caractérisés par une condensation de l’ADN de la mitochondrie (organite ou structure spécialisée contenue dans la cellule et recouverte d’une membrane) en une structure facilement colorable, le kinétoplaste. Les trypanosomes sont responsables de nombreuses maladies parasitaires.

Trypanosoma cruzi est l’agent de la maladie de Chagas, une parasitose mortelle pour l’homme qui sévit en Amérique latine. Ce parasite peut également infecter plus d’une centaine d’autres vertébrés. Il est transmis par des punaises hématophages (qui se nourrissent de sang), les réduves. L’OMS estime que plus de 100 millions de personnes habitent dans des régions à risque d’infection et que 8 millions d’individus sont infectés avec 50 à 60 000 nouveaux cas par an.

Cette maladie est très ancienne. Elle a été découverte dans des momies datant de plus de 8 000 ans. Elle porte le nom du médecin brésilien qui l’a décrite en 1909, le Dr Carlos Chagas. Chez l’Homme, elle se caractérise par une phase aiguë concomitante à l’infection, qui est souvent peu symptomatique, avec des manifestations de fièvre et d’adénopathie (inflammation chronique des ganglions lymphatiques), et d’œdème au point d’infection. Chez certaines personnes, la phase aiguë peut conduire à une phase chronique qui peut rester asymptomatique plusieurs années, voire des décennies après l’infection. La maladie entraine alors une atteinte du muscle cardiaque, une complication potentiellement mortelle, et une dilatation du tube digestif.

Trypanosoma cruzi possède un cycle de vie complexe. Il est capturé par le réduve lorsqu’il se nourrit du sang d’un hôte infecté, et s’y multiplie pour produire une forme infectante, le trypomastigote, qui est libérée dans les déjections déposées près du point de piqure. Le trypomastigote pénètre alors dans l’hôte par des microlésions de la peau, qui peuvent être provoquée par l’hôte en se grattant, ou par des muqueuses comme la conjonctive. Le trypomastigote est une forme cellulaire mobile mais incapable de se multiplier. Il doit envahir les cellules de l’hôte, où il se transforme en amastigote intracellulaire capable de se diviser. Les amastigotes occupent alors tout le volume de la cellule infectée et se transforment en  trypomastigotes. L’éclatement de la cellule permet la dissémination des parasites dans l’organisme. Trypanosoma cruzi peut être également transmis à l’homme par transfusion sanguine, transplantation d’organe, voire transplacentaire (de la mère au fœtus), le lait matériel et des aliments contaminés par des déjections de réduves.

Les médicaments sont peu nombreux, responsables d’effets secondaires importants et des résistances sont rapportées. La maladie de Chagas demeure un problème de santé important en Amérique latine malgré des mesures efficaces de prévention. Avec l’accroissement des mouvements de population, le risque de transmission par transfusion sanguine est devenu un problème de plus en plus préoccupant.

Trypanosoma cruzi Chagas, 1909 : stade parasitaire infectant mobile, le trypomastigote. L’ADN est coloré en bleu. Le kinétoplaste est visible comme un point fortement coloré en bleu. En vert, localisation de la protéase parasitaire POPTc80 impliquée dans l’invasion des cellules humaines.

© MNHN - P. Grellier

Trypanosoma cruzi Chagas, 1909 : attachement et invasion d’une cellule humaine par un trypomastigote. Observation par microscopie de fluorescence. En rouge, coloration de l’ADN. En vert, coloration à l’aide d’un anticorps de la cellule hôte et du trypomastigote attaché à sa membrane.

© MNHN - P. Grellier

Trypanosoma cruzi Chagas, 1909 : attachement et invasion d’une cellule humaine par un trypomastigote. Observation par microscopie en contraste de phase de l’image précédente.

© MNHN - P. Grellier

Trypanosoma cruzi Chagas, 1909 : invasion et développement dans le cytoplasme de la cellule humaine du parasite qui adopte une forme ovale, le stade amastigote. Observation par microscopie en contraste de phase de l’image précédente.

© MNHN - P. Grellier

Trypanosoma cruzi Chagas, 1909 : multiplication intracellulaire des stades  amastigotes. Les parasites présentent une forme ovale et occupent tout le volume de la cellule infectée. Observation par microscopie en contraste de phase de l’image précédente.

© MNHN - P. Grellier

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