Spécimen naturalisé

Sinobirma de Malaise

Sinobirma malaisei

Très rare dans les collections et longtemps restée seulement connue des spécimens collectés lors de sa découverte en 1934, cette espèce demeure énigmatique du fait de sa distribution et de ses affinités phylogénétiques (histoire évolutive des espèces). Ce spécimen résulte d’une expédition organisée en 2001 par le Muséum national d’Histoire naturelle en Chine méridionale et qui a permis la redécouverte de l’espèce.

Cette espèce fut découverte en 1934 lors d’une expédition de plusieurs mois en Inde et en Birmanie menée par l’explorateur et scientifique suédois René Edmond Malaise (1892-1978) – célèbre pour le piège à insectes portant son nom. C’est son compatriote anthropologue et entomologiste Felix Bryk (1882-1957) qui décrivit formellement l’espèce une décennie plus tard et la dédia à son découvreur.

Bryk rapprocha alors cette espèce des membres d’un genre indo-australien, et caractérisa sa singularité en la plaçant dans un nouveau sous-genre, Sinobirma, dont le nom fait référence à sa localité typique située à la frontière entre la Chine et la Birmanie.

Longtemps oubliés, ce n’est qu’un demi-siècle plus tard que les spécimens de R. E. Malaise conservés au Naturhistoriska Riksmuseet de Stockholm furent étudiés par deux entomologistes spécialistes de la famille des Saturniidae, Dr. Wolfgang A. Nässig et Dr. Rolf Oberprieler. Le principal résultat de cette étude fut la réfutation des affinités indo-australes de cette espèce et la proposition, sur la base de caractères morphologiques, de son lien phylogénétique avec un autre groupe d’espèces (la tribu des Urotini) dont la distribution est exclusivement issue d’Afrique tropicale.

En 2001, Rodolphe Rougerie – alors doctorant au Muséum – se joint à une expédition entomologique dans la province du Yunnan organisée conjointement par le Muséum et par l’Université d’Agriculture du sud de la Chine (Guangzhou, province du Guangdong). Il capture alors pour la première fois depuis sa découverte plusieurs spécimens de cette espèce énigmatique qui sont conservés (comme le spécimen illustré ici) dans les collections des deux institutions.

L’étude morphologique fine et des analyses moléculaires ont depuis permis de confirmer les relations de Sinobirma avec les genres africains et malgaches de la tribu des Urotini. Très récemment, grâce à l’analyse conjointe de caractères morphologiques et des codes-barres ADN des individus, deux nouvelles espèces de ce genre ont été décrites des régions de moyenne altitude du nord de la Birmanie et de l’Inde. Il est remarquable que, pour s’assurer de l’identité des spécimens étudiés, les auteurs de ce travail soient parvenus à séquencer le code-barres ADN complet de l’holotype de Sinobirma malaisei collecté puis préservé en collection depuis plus de 75 ans.

Comme tous les membres de la famille des Saturniidae, les papillons adultes ne se nourrissent pas et leur activité nocturne est exclusivement vouée à la reproduction. La ou les plantes hôtes sur lesquelles les chenilles de ce papillon se développent restent encore à découvrir.

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