Fleurs séchées

Guirlandes de Ramsès II

Nymphaea caerulea Sav.

Vers 1883, le botaniste allemand Georg Schweinfurth étudia des guirlandes de fleurs déposées sur la momie royale de Ramsès II. Il en envoya des fragments, sous forme d’herbiers qu’il avait confectionnés, à quelques institutions dont l’Herbier du Muséum de Paris. Si ces herbiers "ne datent que" de la fin du XVIIIe siècle, les plantes comptent, elles, parmi les plus vieilles du monde.

Fleurs de Nymphaea caerulea Sav. trouvées sur la momie de Ramsès II

© MNHN - F. Bouazzat

En 1224 avant Jésus-Christ, Ramsès II dit le "Grand Soleil d’Égypte" de la XIXe dynastie, s’éteignit à l’âge de 90 ans. Selon l’usage, la dépouille fut momifiée puis couverte d’or, d’objets précieux et de guirlandes végétales avant d’être conduite jusqu’à l’entrée de la Vallée des Rois. Vers 1090 avant Jésus-Christ, les grands prêtres de XXIe dynastie regroupèrent et restaurèrent les momies royales détériorées ou dépouillées par des pillages de sépultures puis les firent transporter dans d’autres nécropoles. Un siècle plus tard, suite à de nouveaux pillages, les grands prêtres déplacèrent les dépouilles dans l’un des nombreux cirques de la falaise de Deir el-Bahari, sur la rive gauche du Nil, en face de Karnak. Elles y restèrent oubliées, parées de leurs guirlandes funéraires pendant près de 2 900 ans.

En 1882, l’égyptologue Gaston Maspéro, directeur du service des Antiquités d’Egypte, confia au botaniste allemand Georg Schweinfurth les guirlandes de fleurs déposées sur la momie royale. Celui-ci, en 1883, fit une description scrupuleuse de la position des guirlandes sur les cercueils et les momies emmaillotées, il réhydrata (avec de l’eau bouillante ou froide, selon les cas) les parties florales ou foliaires avant de les étaler et de les faire sécher pour confectionner des herbiers destinés à l’étude.

Toutes les plantes furent alors analysées et déterminées à l’espèce ; leur rôle dans le montage des guirlandes et leurs usages dans les rituels de l’antiquité furent commentés. Sa tâche terminée, Georg Schweinfurth effectua le partage des objets restaurés entre l’Égypte, la France, la Grande-Bretagne, les Pays-Bas et sa patrie, l’Allemagne. Les six planches d’herbier envoyées en 1884 à Paris y sont toujours précieusement conservées.

D’après Philippe Morat L’Herbier du Monde et Gérard Aymonin L’Herbier du Muséum

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