Depuis quand pratique-t-on l'élevage ?

Qu’il vise à produire des aliments ou d’autres biens, qu’il concerne les abeilles ou les vers à soie, les poissons, les crocodiles ou les vaches, l’élevage repose sur la maîtrise de la reproduction biologique et du cycle de vie des animaux, c’est-à-dire sur leur domestication.

L'origine de la domestication des animaux

La domestication des animaux d’intérêt alimentaire est apparue très tard dans l’histoire de l’humanité : il y a 10 000 ans au Proche-Orient (porc, bœuf, mouton et chèvre), 9 000 ans en Chine (porc) et dans l’Indus (zébu), 7 000 à 6 500 ans dans les Andes (lama, alpaca) et l’Asie du Sud-Est (poule), 5 500 ans en Asie centrale (cheval, chameau). Ce tournant majeur dans l’histoire de l’humanité, nommé « transition néolithique », se caractérise par d’importants changements alimentaires, mais aussi et surtout par l’émergence d’un attachement aux territoires, le développement de nouvelles techniques pour produire et transformer les aliments, l’accumulation de réserves voire de richesses, de profondes modifications de l’organisation sociale et l’émergence de nouvelles croyances.

Les conséquences de la domestication

Élevage de caprinés dans le Brandberg

La transition alimentaire résultant de la domestication puis de l’élevage se caractérise en premier lieu par la plus grande disponibilité de viande et de graisse animale tout au long de l’année, alors que le gibier peut être rare ou pauvre en graisse à certaines saisons. Elle permet aussi l’accès à des produits jusque-là difficiles à se procurer en masse, tels les œufs ou le miel; ou même hors de portée, comme le lait et ses dérivés fermentés.

Aujourd’hui, 1,3 milliard de personnes vivent de l’élevage des animaux, qui représente 40 % de la production agricole totale dans les pays développés et 20 % dans les pays en développement.

Jean-Denis Vigne, archéozoologue au CNRS et Muséum national d’Histoire naturelle. 

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