Arum titan
Amorphophallus titanum
Originaire des forêts tropicales humides de Sumatra en Indonésie, cette plante extraordinaire croit lentement et met des années avant de pouvoir éclore. Elle est gravement menacée à l'état sauvage en raison de la déforestation et de la dégradation des terres. Les jardins et conservatoires botaniques contribuent à sa préservation et à la sensibilisation du public.
Une inflorescence remarquable
Il porte bien son nom de « titan », cet arum ! En effet, son spadice (la partie en forme d’épi de la plante) peut atteindre jusqu’à 3,5 mètres de haut. Il ne s’agit pas vraiment d’une fleur, mais d’une inflorescence, c’est à dire d’une structure qui rassemble plusieurs fleurs. Ici, le spadice contient des milliers de minuscules fleurs. Une sorte de pétale gigantesque entoure l’inflorescence : c’est la spathe.
Une floraison courte, préparée depuis longtemps
Les arums titans mettent une dizaine d’années pour produire leur première inflorescence… qui durera à peine 72 heures. En effet, sa période de floraison est très courte ! Cela ne l’empêche pas de marquer tous les esprits grâce à l’odeur pestilentielle de cadavre qu’elle dégage, que l’on peut sentir à 800 mètres. Ce fin fumet attire ses insectes pollinisateurs, des coléoptères, des mouches… friands de viande pourrie. En plus, le titan décuple les effets de son parfum malodorant en élevant considérablement sa température au moment de la floraison.
Et après ?
Après avoir fané, l’arum titan laisse place à une feuille gigantesque qui ressemble à un petit arbre. Sa feuille peut mesurer jusqu’à 6 mètres de haut ! Tous les ans, cette feuille est renouvelée après une période de dormance.
Inflorescence dans les Grandes Serres
En avril 2023, les jardiniers des Grandes Serres du Jardin des Plantes ont eu le plaisir de voir la gigantesque inflorescence de leur Arum titan. Elle était cultivée dans les serres depuis déjà 9 ans, et était pesée chaque année. En 2023, le tubercule pesait 15 kg avant sa floraison. Il a ensuite été placé dans un substrat neuf, et déplacé dans la serre pour avoir beaucoup de chaleur et d’humidité.
Article rédigé en octobre 2023. Remerciements à Denis Larpin, Maître de conférence à l'Institut de Systématique, Évolution, Biodiversité, et chargée de la Collection de Mammifères marins au Muséum national d’Histoire naturelle, pour sa relecture et sa contribution.