Parcs zoologiques : un endroit pour montrer et conserver

Initialement conçus comme des lieux de distraction où assouvir curiosité et soif d’exotisme, les parcs zoologiques sont devenus au fil du XXe siècle des acteurs de la conservation des espèces animales. Tout en demeurant des lieux de loisirs, ils remplissent aujourd’hui d’autres missions.

Le Muséum national d’Histoire naturelle est en charge de trois parcs zoologiques : la Réserve zoologique de la Haute-Touche dans l’Indre, le Parc zoologique de Paris et la Ménagerie, le zoo du Jardin des Plantes, dont les animaux, constitués de mammifères, d’oiseaux, de reptiles, d’amphibiens et d’arthropodes, jouent un rôle essentiel dans la conservation et la gestion de la biodiversité.

L’implication du Muséum national d’Histoire naturelle dans les programmes d’élevage et de conservation, la diversité de ses champs de recherche, la complémentarité de ses trois zoos et ses missions, en tant qu’établissement public, confèrent à ce projet une identité particulière.

Tout en demeurant un lieu de loisirs, nos zoos remplissent plusieurs missions :

  • Ils participent à la conservation des espèces menacées d’extinction en s’impliquant dans les programmes d’élevage en captivité et en soutenant les actions de protection in situ.
  • Ils offrent la possibilité à tous de mieux comprendre les grands enjeux environnementaux et le rôle que tout citoyen peut jouer.
  • Ils sensibilisent les visiteurs à la notion d’espace partagé - entre espèces, entre animaux et êtres humains - et au fragile équilibre des milieux naturels.
  • Ils contribuent à l’amélioration des connaissances sur la biodiversité et fait de l’éducation à l’environnement.

La conservation des espèces menacées

Au début des années 1980, devant l’évidence de l’érosion de la biodiversité et la destruction des milieux naturels, les responsables de parcs zoologiques ont pris conscience du rôle que pouvaient jouer leurs établissements dans la conservation des espèces animales.

Les premiers programmes d’élevage coordonnés par les parcs zoologiques ont vu le jour en 1980 en Amérique du Nord et en 1985 en Europe, avec pour objectif l’établissement de populations captives viables à long terme (100 ans), possédant un maximum de diversité génétique (90 %) afin de garantir leur potentiel adaptatif dans le cas où des réintroductions dans la nature sont possibles.

En 2018, 410 institutions zoologiques de 47 pays d'Europe et du Moyen-orient ont participé à 404 programmes d’élevage. Grâce à ces programmes, les parcs zoologiques entretiennent des populations viables sur le long terme, constituant des réservoirs de gènes permettant d’éviter l’extinction de plusieurs espèces. Certaines participeront à des renforcements de populations sauvages, voire à des réintroductions.

Jeune panda roux

© MNHN - F.-G. Grandin
Photo d'un jeune gaur

Jeune gaur

© MNHN - F.-G. Grandin

Jeunes panthères longibandes

© MNHN - F.-G. Grandin
Photo d'un bébé sanglier des Visayas

Sanglier des Visayas (Sus cebifrons)

© MNHN - F.-G. Grandin

Programmes de conservation

La Ménagerie, le zoo du Jardin des Plantes, participe à de nombreux programmes d’élevage d’espèces menacées, notamment le cheval de Przewalski, la panthère longibande, l’orang-outan, le panda roux, l’ara de Buffon, le Martin de Rothschild… Ces programmes sont encadrés par l’Association Européenne des Parcs zoologiques (EAZA).

La Ménagerie participe à 33 Programmes Européens d’Élevage (EEP) et à 20 « studbooks » (livres généalogiques recensant les populations en captivité d’une espèce donnée) dans le cadre de l’Association européenne des zoos et des aquariums (EAZA). Fondée en 1985, cette structure d’échange d’informations et d’animaux, regroupe aujourd’hui plus de 410 membres de 41 pays.

Le principe des élevages conservatoires est de maintenir en captivité des populations viables d’animaux sauvages, qui seront susceptibles d’être réintroduits dans la nature, si leur milieu est stabilisé ou restauré. Les espèces candidates à la réintroduction sont relativement rares car les conditions requises sont complexes : il faut s’assurer que l’habitat soit favorable, respecter des règles strictes concernant l’origine, la qualité génétique et sanitaire des animaux à relâcher, les capacités du milieu et les possibilités de suivi scientifique avant et après le lâcher.

Parmi les espèces qui ont fait l’objet d’un programme de réintroduction on peut citer : en France l’outarde canepetière, sur la péninsule arabique l’Oryx d’Arabie éteint à l’état sauvage, au Brésil le Tamarin lion doré, en Mongolie le cheval de Przewalski. Quatre espèces présentes à la Ménagerie.

Photo d'oryx d’Arabie

Oryx d’Arabie (Oryx leucoryx)

© MNHN - J. Munier
Photo d'un cheval de Przewalski (poulain)

Cheval de Przewalski : poulain

© MNHN - F.-G. Grandin
Tamarin lion doré © MNHN - FG Grandin

Tamarin lion doré (Leontopithecus rosalia)

© MNHN - J. Munier

Dossier rédigé en octobre 2018

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