Rhyton-tête
Ce rhyton d’inspiration iranienne est caractéristique des objets d’apparat avec lesquels les souverains perses aimaient s’entourer. Ceux-ci concernaient surtout la table.
En 539 avant J.-C., les Perses créaient, en moins de cinquante ans, l’empire le plus vaste que l’Orient eût jamais connu. L’Empire achéménide s’étendait de l’Indus à l’Égypte. La ville de Gordion constituait à l’époque un véritable centre urbain et, dans ses environs, une centaine de tumuli – amas de terre élevés au-dessus d’une sépulture, parfois surmontés d’un monument ou d’un trophée –, ont été mis au jour. C’est sans doute à l’occasion de la fouille de l’un de ces tumuli, au début du XXe siècle, que ce rhyton fut découvert.
Le vase est en forme de tête animale, qui se termine par un trou au niveau de la gueule. L’emplacement de l’orifice, petit, est placé de manière que le liquide ne puisse pas s’écouler trop rapidement. Le vase est recouvert de peinture aux couleurs vives. Le col du vase est orné d’une guirlande de lierre aux feuilles rouges. Le décor végétal suggère le travail d’un artisan grec ou formé dans les ateliers occidentaux, mais l’orifice pratiqué dans la gueule du taureau destiné à l’écoulement du liquide renvoie à une tradition iranienne.
Jacqueline Léopold