Météorite de l’Aigle

À la fin du 18^_e siècle, les savants ont du mal à croire les témoignages des paysans qui observent de loin en loin des pierres tomber du ciel.

Cependant, à la suite de la publication en 1794 d’un petit ouvrage par le savant allemand Chladni, un débat s’ouvre sur la réalité des chutes de météorites. Pendant une décennie, les météorites font l’objet de dizaines de publications scientifiques. On en parle régulièrement dans la presse quotidienne.

Mais la majorité des savants demeure sceptique et la thèse de Chladni (les chutes de pierres sont réelles et lesdites pierres proviennent de l’espace extra-atmosphérique) peine à s’imposer.

C’est alors que survient la chute de l’Aigle. Dans cette petite commune de l’Orne, le 26 avril 1803 des milliers de pierres tombent du ciel en plein jour. Rapidement avertie de cet événement singulier, la classe de Physique de l’Institut (qui a remplacé l’Académie royale des sciences) dépêche sur place un jeune savant, Jean-Baptiste Biot.

C’est la première fois qu’un savant se rend sur les lieux d’une chute de météorite. Après une semaine d’enquête dans l’Orne durant laquelle il constate que tous les témoins oculaires font un récit identique et qu’il n’existe dans la région de l’Orne aucune pierre semblable à celles du 26 avril, il conclut qu’il est bien tombé des pierres à l’Aigle et que ces pierres sont d’origine extraterrestre.

Après la publication des conclusions de Biot, les météorites deviennent des objets scientifiques de plein droit.

Le Muséum conserve dans ses collections près de dix kilogrammes de cette météorite historique.

Matthieu Gounelle