Recherche scientifique

La science mode d'emploi

Savez-vous comment travaillent nos chercheurs ? Quelles sont leurs méthodes et leurs outils ? Comment ils s’entraident ? Poussez la porte de la recherche…

Les collections, une mine d’or

Nos collections sont parmi les plus riches au monde avec 67 millions de pièces. Anthropologie, botanique, zoologie, minéralogie, paléontologie, préhistoire, organismes vivants, livres et archives… les chercheurs exploitent toutes ces ressources afin de retracer l’évolution conjointe de la Terre et de la vie, d’identifier des liens de parenté entre les espèces et les interactions entre les humains et leurs environnements. Mais attention, leur gestion et leur conservation exigent un travail quotidien et minutieux. Il faut sans relâche préserver, décrire, classer, annoter les spécimens conservés en tiroirs, tubes ou encore bocaux scellés. Pour les collections vivantes de micro-organismes (bactéries, champignons, micro-algues,…), le scientifique doit par exemple effiler une micropipette à la flamme jusqu’à obtenir une ouverture incroyablement fine, puis aspirer les microorganismes un à un sous microscope, les déposer dans des petits puits et renouveler ce travail tous les deux mois pour remplacer le milieu de culture !

Les insectes, que leur petite taille et leur constitution rendent particulièrement fragiles, bénéficient d’une telle préparation, dénommée « étalage ». Réalisation : 2020

© MNHN

Le labo à ciel ouvert

Les missions de terrain sont la pierre angulaire de nombreux travaux. Les explorations scientifiques permettent de trouver des échantillons fossiles et vivants ou encore des vestiges archéologiques destinés à être analysés. Leur collecte nécessite un vrai savoir-faire. In situ s’opère la collecte raisonnée de spécimens actuels ou l’extraction de sédiments qui seront tamisés pour dénicher les restes les plus petits : fragments d’os, crustacés, oursins, insectes, coquilles, dents, graines... Ils sont triés à la pince sous une loupe et renseignent sur les environnements et les activités des habitants du passé.

D’autres chercheurs associés à des bénévoles formés au baguage étudient les populations d’oiseaux. Ils capturent avec beaucoup de précaution des volatiles sauvages puis les relâchent après avoir fixé une bague portant un numéro d’identification.
Au sein de nos deux stations de Dinard et Concarneau, des équipes s’intéressent quant à elles aux espèces aquatiques et aux milieux marins. Observations, expérimentations et analyses sont de mise. Certains n’hésitent pas à enfiler une combinaison de plongée pour l’inventaire et le suivi de la faune et flore marines, ou à installer des bouées en plein océan pour suivre les courants et recueillir des données physico-chimiques, ou encore météorologiques. Tout est bon pour scruter les écosystèmes et leurs évolutions !

Grand programme d’exploration de la nature, La Planète Revisitée a pour objectif d’acquérir de nouvelles connaissances dans les régions du globe les plus riches en biodiversité mais jusqu’ici peu explorées. Apprenez-en plus sur les expéditions menées dans ce cadre en compagnie de Philippe Bouchet, taxonomiste et co-fondateur du programme.

© MNHN

Une technologie de pointe

Le Muséum dispose d’équipements très pointus enviés par de nombreux centres scientifiques. Nos unités de recherche s’appuient en effet sur seize plateaux techniques en imagerie, microscopie, analyse de particules et datations, caractérisation moléculaire, calcul intensif… Des dispositifs précieux, aussi bien pour étudier des objets patrimoniaux comme des tissus ou instruments de musique, que pour décrire des fossiles piégés dans les roches, les colorations d’ailes d’insectes, l’ADN de spécimens insulaires, d’humains, d’espèces proches qui nous ont précédé ou encore de la composition de restes archéologiques.

Il existe bien sûr des méthodes plus classiques, comme la reconstitution d’un squelette en combinant spécificités anatomiques et hypothèses. Le tout pour offrir au public la représentation la plus scientifique, dans sa morphologie et sa posture, d’un animal rare ou disparu depuis des millions d’années !

CT Scan

© MNHN - P. Lafaite

Les sciences participatives

Tout bénévole sur le terrain ou sur internet, qui participe à des programmes de sciences participatives, aide nos équipes. Nous avons multiplié les initiatives au cours des dernières années avec Vigie-nature, Vigie-ciel, Vigie-Terre, Herbonautes, Paléonautes. Renseignez-vous et lancez-vous ! En partageant vos observations au jour le jour sous forme de photos et de descriptions, vous alimentez de nombreuses bases de données sur la nature qui vous entoure. Ces informations sont très utiles aux scientifiques pour le suivi de populations ou encore l’évaluation de politiques de préservation.

Biolit, l'observatoire de sciences participatives du littoral

© Planète Mer

Participant pour l’observatoire de sciences participatives Sauvages de ma rue

© MNHN - M. Evanno

Un travail en commun

Une chose est sûre, nos chercheurs n’œuvrent jamais seuls. Au sein de l’établissement, ils travaillent de façon collective et souvent pluridisciplinaire, nouant de nombreux partenariats avec des spécialistes du monde entier. Par exemple, en lien avec les autres grands muséums, ils construisent une « One World » collection pour mieux conserver la nature et améliorer le système mondial d’information sur la biodiversité (GBIF). Plus récemment, ils ont aussi adhéré à l’initiative internationale « One Health » (Une Seule Santé), qui consiste à appréhender de façon globale la santé humaine, animale et environnementale. Le but : mettre en commun les connaissances sur la nature pour mieux prévenir les maladies émergentes à risque pandémique.

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