Y a–t–il encore des chasseurs-cueilleurs dans le monde ?

Cette question appelle deux types de réponses.

Des sociétés très diverses

Il y a encore des sociétés qui ne pratiquent pas l’agriculture ni l’élevage, et donc les activités économiques sont dominées par la chasse, la pêche et la collecte. On en rencontre dans différents types d’écosystèmes du monde :

  • En forêt tropicale (en Afrique centrale, en Asie du Sud-Est particulièrement) ;
  • En zones sèches (en Afrique australe, en Australie) ;
  • En régions côtières tempérées (côtes du Pacifique canadien) ;
  • En zones froides (Arctique).

Ces sociétés sont très diverses en organisation sociale, en techniques, en types d’habitat (mobiles, sédentaires…), évidemment en histoires, langues, cultures. Les plus connus sont les Inuit du Groenland et du Canada, les « Pygmées » d’Afrique centrale, les « San » du Kalahari, les « Aborigènes » d’Australie, mais ces noms exogènes cachent une multiplicité de cultures.

Pygmées Bayaka

Les Pygmées bayaka de la réserve de Dzanga-Sangha en République centrafricaine 

© J.-M. Garcia

Un constat à nuancer

Au demeurant, la quasi-totalité de ces communautés vit d’interactions anciennes et historiques avec des sociétés d’agriculteurs. Il en résulte des régimes alimentaires qui incorporent des aliments qui proviennent de l’agriculture (féculents notamment). De ce point de vue, les produits consommés ne proviennent pas uniquement de la chasse, la pêche et la cueillette. Bien plus, ce sont souvent de tels produits qui entrent dans des chaînes complexes d’échanges, permettant d’utiliser en retour des produits de l’agriculture.

Serge Bahuchet, éthnologue au Muséum national d’Histoire naturelle

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