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Une recherche respectueuse du bien-être animal
Dans le cadre de ses projets de recherche sur les microcèbes, les équipes scientifiques du Muséum effectuent leurs travaux dans le respect du bien-être animal et s’inscrivent dans un cadre réglementaire et d’éthique très stricts.
Pourquoi une animalerie de microcèbes au Muséum ?
Les microcèbes sont des petits lémuriens dont les caractéristiques de vieillissement de tissus sont proches de l’espèce humaine. Certaines lésions cérébrales observées au sein de cette espèce sont très proches des lésions observées chez les humains ce qui permet de mieux comprendre un certain nombre de mécanismes liés notamment à la maladie d’Alzheimer.
Ils sont donc très précieux pour la recherche en matière de santé publique. Pour réaliser ces études scientifiques, le Muséum dispose d’un élevage d’environ 450 microcèbes.
Mieux les comprendre pour mieux les protéger
Les études sur le vieillissement et le métabolisme de ces lémuriens permettent de mieux comprendre leur physiologie, leurs capacités cognitives et leurs facultés d’adaptations. Les lémuriens sont des espèces menacées d’extinction. Nos connaissances sont donc précieuses pour la communauté scientifique tant sur le plan de l'élevage et du bien-être des lémuriens que pour les programmes de conservation in situ pour protéger la biodiversité.
Améliorer les connaissances scientifiques sur les processus du vieillissement
Les études conduites ont montré qu'un régime nutritionnel avec des restrictions caloriques modérées et chroniques (environ -30 % d’apport calorique) améliorent la longévité des microcèbes en diminuant par exemple l’apparition de diabète ou le développement de cancers.
Indépendamment des expériences spécifiques, des paramètres biologiques (poids, état sexuel, métabolisme de base…) sont relevés systématiquement et régulièrement sur tous les animaux tout au long de leur vie permettant d’améliorer les connaissances scientifiques en matière de processus du vieillissement.
Une démarche respectueuse du bien-être animal
Nos scientifiques et nos équipes du Muséum sont fortement sensibilisées à la cause du bien-être animal. Les animaux sont suivis quotidiennement par du personnel compétent qui rassemble des scientifiques, des animaliers et le vétérinaire référent chargé du bien-être animal. Ce groupe de travail assure la promotion constante des meilleurs soins et conditions de vie pour les animaux.
La qualité de vie des microcèbes est respectée car nous connaissons bien leur biologie et leurs besoins physiologiques et comportementaux. Les microcèbes en captivité ne sont pas exposés à des conditions de vie différentes de celles qu’ils rencontrent dans la nature (température, luminosité, nutrition). Ils sont répartis par petits groupes dans de grandes volières et ont à leur disposition des branches et des lianes pour exprimer leur comportement locomoteur. Ils reçoivent également une alimentation variée avec notamment des fruits frais ainsi que des vers de farine ou des insectes pour stimuler les comportements de chasse de ces animaux nocturnes.
Une cache est prévue pour chaque individu, qui peut choisir de se regrouper avec d’autres dans un même refuge ou bien de s'isoler. A contrario dans la nature, il a été montré qu'il y avait une compétition pour ces refuges.
Une espérance de vie plus élevée en laboratoire
Les conditions de vie offertes à nos microcèbes sont moins drastiques que celles existant dans la nature où le microcèbe traverse des longues périodes de jeûne.
Au final, l’espérance de vie des microcèbes dans la nature est d’environ 4 ans (morts par blessure, maladie, prédation), la durée de vie en captivité est en moyenne de 8 à 10 ans en élevage. Avec la restriction calorique elles peuvent monter jusqu’à 12 ans.
Des sédations profondes comme chez le vétérinaire
Les travaux menés (95 % des animaux) cherchent à observer les processus du vieillissement. L’intérêt scientifique est donc d’observer les animaux jusqu’à leur mort naturelle, pas de les euthanasier. Lorsqu’il y a une nécessité de prélever des organes pour une observation particulière, cela se fait dans des conditions très strictes :
- Dans un cadre règlementaire très rigoureux ;
- Dans des conditions les moins dures pour les animaux qui sont systématiquement soumis à une sédation profonde conduisant au décès de l’animal, comme cela est fait par les vétérinaires pour les animaux domestiques.
Avec l’objectif évidemment que chaque processus d’observation ou d’expérience puisse faire l’objet d’un maximum de mesures limitant le nombre d’euthanasies. Ce sont moins de 10 animaux qui sont euthanasiés chaque année, sur une population permanente d’environ 450 à 500 microcèbes.
Un encadrement strict des démarches scientifiques
L’utilisation d’animaux à des fins scientifiques est fortement encadrée. Toute démarche se fait sous le contrôle d’un comité d’éthique en expérimentation animale et fait l’objet d’une autorisation expresse du ministère qui contrôle les objectifs et les modalités. Tout cela dans un cadre juridique national et européen qui s’impose à nous. De plus, notre animalerie scientifique fait l’objet d’un contrôle régulier des services vétérinaires de l’État et d’une autorisation d’ouverture soumise à des règles strictes.
Le Muséum participe à des programmes d’échanges scientifiques pour constituer des groupes à plus forte diversité génétique. Les financements de recherche sont des financements classiques.
Une recherche éthique et responsable
Aujourd'hui, la recherche répond à des exigences éthiques élevées. Les conditions de recours aux animaux à des fins scientifiques sont très réglementées et respectent la règle des 3R (remplacer, réduire et raffiner).
- Ainsi toute utilisation d'animaux à des fins scientifiques doit être justifiée et réduite à un strict minimum, tout en privilégiant les méthodes alternatives. Cette réglementation européenne exigeante a déjà permis de diminuer de 22 % le nombre d'animaux utilisés à des fins scientifiques.
- Plus de 90 % des espèces utilisées à des fins scientifiques sont des rongeurs ou des poissons. Le recours aux primates ne représente que 0,18 % des animaux utilisés en France ; les lémuriens 0,006 %.
- Cette fraction réduite est néanmoins nécessaire dans certains domaines d'études spécifiques comme les neurosciences, l'immunologie, les maladies métaboliques et infectieuses.
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