Recherche scientifique

Découverte de cinq nouvelles sous-espèces d’iguanes marins, dont un « Godzilla »

Charles Darwin, vraisemblablement herpétophobe, ne semblait guère apprécier les iguanes marins (Amblyrhynchus cristatus) les affublant du surnom peu flatteur de « lutins des ténèbres » (Imps of Darkness). Pourtant, ces animaux endémiques des îles Galapagos sont herbivores et le plus souvent inoffensifs. 

Uniques au sein des squamates modernes, ces lézards amphibies paissent dans l'eau froide de l'océan Pacifique et passent la plupart du temps à se réchauffer au soleil, régulant ainsi leur température.

Une équipe de recherche internationale, impliquant un chercheur de l’Institut de Systématique, Evolution Biodiversité (Muséum national d’Histoire naturelle, CNRS, UPMC, EPHE)  publie dans le Zoological Journal of the Linnean Society, les données morphologiques et génétiques collectées depuis quelques années sur les iguanes marins. Ces résultats montrent l’existence de plusieurs populations divergentes, jamais suspectées jusqu’à présent. Leur description implique la reconnaissance de cinq sous-espèces d’iguanes marins nouvelles pour la science ; la classification en compte doncaujourd’hui 11 au total.

Les iguanes marins représentent une espèce vulnérable selon les critères de l'UICN en raison de plusieurs menaces locales, notamment liées au tourisme. Cette nouvelle classification devrait à terme permettre la mise en œuvre de mesures de conservation spécifiques, prenant davantage en compte la diversité génétique de cette espèce si remarquablement adaptée au monde marin.

Référence

Miralles Aurélien, MacLeod Amy, Rodríguez Ariel, Ibáñez Alejandro, Jiménez-Uzcategui Gustavo , Quezada Galo, Vences Miguel, Steinfartz Sebastian. Shedding light on the Imps of Darkness: An integrative taxonomic revision of the Galapagos marine Iguanas (genus Amblyrhynchus). Zoological Journal of the Linnean Society

Note

Le Muséum national d’Histoire naturelle, le CNRS, l’UPMC sont membres de Sorbonne Universités.