Recherche scientifique

L’anatomie d’un petit requin très rare révélée grâce à l’exploration non destructive du synchrotron

Un petit requin d’environ 12 centimètres et vivant en eau profonde a récemment été scanné au synchrotron de Grenoble (ESRF) afin d’observer une structure anatomique interne inédite. Grâce à son expertise du scan synchrotron, Alan Pradel, maître de conférences au Muséum national d’Histoire naturelle (Centre de recherche sur la paléobiodiversité et les paléoenvironnements, UMR 7207), a participé à ce projet dirigé par l’American Museum of Natural History de New York.

Seuls deux spécimens de cette espèce, Mollisquama parini, ont été trouvés à ce jour, le premier, au large du Chili il y a plusieurs dizaines d’années, et le second, récemment dans le golfe du Mexique.

La rareté de cette espèce a conduit à une exploration non destructive de son anatomie par microtomographie aux rayons X. Ceci a permis la découverte d’une structure inédite chez les requins, une glande se situant au-dessus de chaque nageoire pectorale dont la fonction demeure énigmatique.

Les analyses moléculaires montrent que Mollisquama est apparenté au squalelet féroce (Isistius brasiliensis), de la famille des Dalatiidae, qui vit dans les océans tropicaux et tempérés du monde entier. Ce dernier peut descendre jusqu’à 3 700 mètres de profondeur et possède sur sa face ventrale des organes bioluminescents produisant de la lumière verte, les photophores.

La structure inédite trouvée chez Mollisquama représente-t-elle un nouvel organe de bioluminescence ? De futures recherches seront entreprises afin de percer ce mystère.

Pour en savoir plus : amnh.org/explore/science-bulletins/(watch)/bio/news/opening-up-the-pocket-shark