Quelles sont les premières traces de spiritualité ?

Il est délicat de comprendre quelles étaient les croyances des ancêtres de l’Homme vieux de plusieurs centaines de milliers d’années.

Les rites funéraires sont-ils des marques de spiritualité ?

Les rites funéraires et les soins apportés aux morts sont toutefois considérés comme directement liés à ce type de question. On sait qu’Homo sapiens enterre ses morts depuis au moins 100 000 ans, puisque des sépultures ont été découvertes au Proche-Orient. Plus tard, au Paléolithique supérieur (40 000 ans à 12 000 ans avant notre ère), Homo sapiens enterre assez systématiquement ses morts. On retrouve dans certaines sépultures, des outils ou des ossements d’animaux, qui pourraient constituer des offrandes funéraires.

L’Homme de Neandertal enterre lui aussi ses congénères à peu près à la même période, sans que l’on sache s’il le fait de manière indépendante, par mimétisme avec Homo sapiens, ou si ce caractère culturel existait déjà avant, chez leurs ancêtres communs.

Des gestes funéraires

Biface

Biface

© MNHN - M.-H. Moncel

On retrouve quelques indices de gestes mortuaires plus anciens. Par exemple à Atapuerca, dans le nord de l’Espagne, plusieurs dizaines de squelettes d’Homo heidelbergensis vieux de plus de 300 000 ans ont été retrouvés dans un abîme (appelé « Sima de los Huesos »). Ils semblent tous avoir été jetés intentionnellement dans la cavité, et l’on retrouve parmi ces ossements humains, des ossements d’animaux et un unique outil de pierre : un biface dont la réalisation a été particulièrement soignée, et qui aurait donc pu constituer une offrande funéraire.

Article rédigé en 2015. Florent Détroit, Maître de Conférences, Chargé de collection, Chargé d’enseignement au Muséum d’histoire naturelle (UMR 7194, Histoire naturelle de l’Homme préhistorique)

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