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Quelle différence entre l'hivernation et l'hibernation ?
Alors que l’hiver arrive et que les températures sont de plus en plus basses, les animaux s’adaptent à ces changements en adoptant diverses stratégies : l’hivernation ou l’hibernation. Quelles sont leurs différences ? Quels impacts sur le rythme de vie de certaines espèces ?
Un même enjeu : se reposer à la mauvaise saison
Que les animaux hivernent ou hibernent, il s’agit avant tout pour eux de ne pas dépenser trop d’énergie à lutter contre les difficultés de l’hiver : manque d’eau, baisse de la température, rareté des aliments, etc. Quelle différence alors entre les deux options ? La vraie distinction se fera dans la profondeur du sommeil, et notamment dans le délai de retour à l’état de plein éveil, beaucoup plus court en cas d’hivernation.
Hibernation
L’hibernation consiste à être dans un état léthargique pendant plusieurs mois, période durant laquelle l’animal n’est pas du tout vigilant. Une partie du cerveau se met alors au repos, ne maintenant que les fonctions vitales. Le cœur bat au ralenti (pouvant passer de 300 à 3 battements par minute chez des petits rongeurs), la température du corps baisse drastiquement (jusqu’à 0° C), le transit intestinal est en pause, bref, tout le métabolisme est presque à l’arrêt. Pour bien vivre l’hibernation, l’animal doit avoir accumulé des réserves de graisse durant l’été notamment, afin de pourvoir puiser dedans durant l’hiver.
Hivernation
L’hivernation consiste, elle, à être plongé dans une somnolence durant l’hiver, mais à rester actif. Le cerveau reste dynamique et l’animal peut continuer à s’alimenter, à sortir de sa tanière, et il peut même mettre bas. Dans ce cas, les animaux restent éveillés (bien qu’en baisse d’activité) et peuvent réagir à des attaques.
Où hiberner ?
Tous les animaux n’hibernent pas dans une tanière. Certains amphibiens restent sous l’eau, tandis que quelques petits mammifères préfèreront des nids laissés à l’abandon, des combles d’habitations ou des trous dans des arbres.
Quels animaux hibernent ?
Les hibernants
Certains animaux hibernent dès qu’il fait moins de 6° C pendant deux jours d’affilé à l’extérieur, comme le lérot, mais il arrive que plusieurs conditions régulent la plongée dans ce sommeil. La majorité des hibernants s’endorment entre novembre et février, pour passer les périodes de grand froid.
Il existe des hibernants dans de nombreux groupes d’animaux. Certains reptiles, poissons, amphibiens mais aussi mammifères ou oiseaux hibernent. N’étant pas capables de survivre au gel autrement, cette pause leur permet de se préserver en hiver. C’est le cas de la souris, du hamster, du hérisson, de la marmotte, de plusieurs espèces de grenouilles ou encore certaines chauve-souris.
Sortir de l'hibernation
Dans tous les cas, sortir de ce sommeil lourd demande du temps. Il faut parfois compter plusieurs jours jusqu’à ce que l’animal soit pleinement réveillé. Certains animaux sont eux des "semi-hibernants" (comme l’ours, le blaireau ou l’opossum) et peuvent se réveiller en un instant. C’est une technique de défense qui leur permet de répondre en cas d’attaque.
Quels animaux hivernent ?
Les hivernants
Les animaux qui hivernent sont des animaux à sang chaud qui modifient leur comportement mais qui restent actifs. Comme pour les hibernants, il s’agit de prendre des forces l’été pour pouvoir puiser dans les ressources l’hiver. On trouve parmi les hivernants le castor par exemple !
Stratégies d’hivernation
Pour minimiser leurs efforts durant l’hiver, certains animaux mettent en place une sorte de "garde-manger" non loin de leur tanière pour éviter d’avoir à chasser ou cueillir. Il arrive que leur plumage ou leur fourrure change également : celle-ci devient plus épaisse, plus chaude et plus dense. Les adaptations à la période de fraîcheur (et de disette) chez les animaux hivernants sont ainsi à la fois physiques et comportementales.
À l'origine
Le terme "hiverner" n’a pas toujours été utilisé pour les animaux. Au début, on parlait essentiellement d’hivernation pour les bateaux qui devaient être mis à l’abri durant la période rigoureuse de l’hiver. C’était l’occasion de les contrôler et les nettoyer, tout en s’assurant qu’ils ne subissent pas de dégâts lors de tempêtes à la mauvaise saison.
Article rédigé en novembre 2023. Remerciements à Alexis Lécu, Directeur scientifique et vétérinaire du Parc zoologique de Paris au Muséum national d’Histoire naturelle, pour sa relecture et sa contribution.
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