Notre alimentation joue-t-elle un rôle dans le fonctionnement de notre cerveau ?

Notre alimentation joue un rôle dans le fonctionnement de notre cerveau de plusieurs façons, à court terme comme à long terme, pour le meilleur… ou pour le pire !

Un cerveau très gourmand

À court terme d'abord : pour fonctionner, notre cerveau a besoin d'énergie, beaucoup d'énergie : on considère en effet qu'il utilise jusqu'à 20 % des calories que nous consommons. Il faut donc des glucides (céréales, fruits,…). Mais ce n'est pas tout, car au-delà du besoin en carburant, il faut assurer le bon fonctionnement des 100 milliards de cellules nerveuses qui le composent. Pour cela, il faut consommer du gras (principal constituant du tissu cérébral, après l'eau), et notamment des oméga-3 dont l'acide docosahexaénoïque (DHA), l'acide eicosapentaénoïque (EPA) et l'acide alpha-linolénique (ALA), tous trois importants pour les structures membranaires et un bon métabolisme cérébral.

Bref, mangez des poissons gras (sardine, maquereau, thon, saumon, hareng) arrosés d'huiles de noix ou de colza ! Ajoutez à cela quelques vitamines essentielles (comme les vitamines du groupe B et la vitamine C) pour leur rôle sur la formation des neurotransmetteurs ou le transport de l'oxygène, et vous aurez l'assurance d'un cerveau performant… du moins pour un moment.

Prendre soin de son cerveau

Dessin d'un cerveau à la craie, avec des aliments

Dessin d'un cerveau avec des aliments

© somegirl - stock.adobe.com

Car il faut aussi penser à l'entretien au long terme et retarder le plus possible l'inévitable déclin cognitif qui vient avec le vieillissement. Le cerveau, qui consomme près de 40 % de l'oxygène respiré, est en effet sujet à un stress oxydatif intense. D'où l'idée de veiller à un apport alimentaire conséquent en antioxydants  : acide ascorbique (ou vitamine C), tocophérol (ou vitamine  E), resvératrol, hydroxytyrosol,… autant de molécules que l'on trouve dans les fruits, les légumes, les poissons, l'huile d'olive ; bref, tout ce qui a fait la notoriété du fameux « régime méditerranéen » !

Attention cependant : si le sucre et le gras sont des carburants et constituants essentiels pour notre cerveau, tout apport excessif se retourne contre son consommateur en créant un environnement pro-inflammatoire qui exerce une influence délétère sur les structures cérébrales. Sans parler de l'alcool, qui non seulement perturbe le fonctionnement du cerveau à court terme, mais pourrait aussi induire des lésions à long terme.

Bref, comme toujours en matière de nutrition/santé, frugalité et variété forment la stratégie clé !

Christophe Lavelle, chercheur au CNRS et au Muséum national d’Histoire naturelle

Prendre soin de son cerveau avec Pierre Sang et Christophe Lavelle

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