Les mosasaures, prédateurs marins du Crétacé

Lecture de 12 min

Publié le 30 juin 2025

Les mosasaures sont les derniers grands reptiles marins à avoir régné sur les océans, alors que les dinosaures dominaient la terre ferme. Leur origine remonte à environ 100 millions d'années et ils font partie du groupe des lézards et des serpents.

Qu'est-ce qu'un mosasaure ?

Les mosasaures sont de grands reptiles marins qui ont vécu au Crétacé. Ils sont apparus il y a près de 100 millions d'années, et ont disparu il y a 66 millions d’années, en même temps que les derniers dinosaures non-aviens, tels que les célèbres Tyrannosaurus et Triceratops.

Le mosasaure Khinjaria acuta, découvert au Maroc, faisait partie des grands prédateurs océaniques de la fin du Crétacé.

© A. Atuchin

Certains mosasaures comptent parmi les plus grands prédateurs marins à avoir existé sur Terre. Ils sont comparables, en tant que méga-prédateurs situés au sommet de la chaîne alimentaire, à d’autres géants disparus plus récents tels que le requin Otodus megalodon et le cétacé à dents Livyatan melvillei.

Plus d’une centaine d’espèces de mosasaures ont existé. Ils présentaient des tailles et des modes de vie très variés 1 et étaient présents dans tous les océans du Crétacé supérieur (voir frise en fin d’article).

Un immense reptile marin de plus de 30 mètres sort de l'eau et attrape un grand requin blanc dans sa gueule

Le film Jurassic World a popularisé les mosasaures avec cette scène emblématique où un gigantesque spécimen recréé génétiquement saute hors de l’eau pour dévorer un grand requin blanc.

© Universal Studio

La représentation de mosasaure la plus connue du grand public est celle du premier film Jurassic World, dans lequel le reptile ne fait qu’une bouchée d’un grand requin blanc.

Dans ce film, il s'agit d'une créature créée génétiquement. Sa taille est grandement exagérée, mais dans la réalité certains mosasaures pouvaient tout de même atteindre 15 mètres de long, soit deux fois la taille d’une orque actuelle.

Des lézards à la conquête des mers

Les mosasaures sont des squamates, c’est-à-dire qu’ils sont apparentés entre autres aux lézards (incluant les varans) et aux serpents. S’ils sont aujourd’hui considérés comme étant plus proches des varans que des serpents, cela est très débattu depuis le 19e siècle.

Le mosasaure représenté ici est Sarabosaurus dahli, trouvé aux États-Unis. Ses pattes étaient relativement similaires à celles d’animaux terrestres, et il pratiquait une nage dite « anguilliforme », se mouvant par ondulation de la partie postérieure du corps.

© A. Atuchin

Les ancêtres semi-aquatiques des mosasaures vivaient il y a environ 100 millions d’années. Ceux-ci ressemblent à des lézards : ils ont un corps allongé, des pattes qui leur permettent à la fois de marcher et de nager, et une longue queue fine.

En seulement 10 millions d’années, de nombreuses espèces de mosasaures plus adaptées à la vie exclusivement marine sont apparues. Ils présentent des caractères propres au milieu aquatique, tels que 4 membres modifiés en palettes natatoires, qui font office de nageoires, et une queue élargie leur permettant de se propulser sous l’eau

Il y a 100 millions d'années, le niveau des mers était plus élevé qu'aujourd'hui de près de 150 mètres. Une mer intérieure traversait l'Amérique du Nord, et l'Europe était un archipel. 

© C. Scotese

Il y a entre 100 et 90 millions d’années, les mosasaures peuplaient les mers situées au niveau de la Méditerranée actuelle, puis on les retrouve il y a 90 millions d’années dans une mer située au cœur de l’Amérique du Nord. Ils se sont ensuite répandus dans tous les océans du globe 2, en profitant de l’augmentation des températures, de la montée du niveau des eaux, et ainsi de l’apparition de nouveaux écosystèmes marins.

Avec une centaine d’espèces réparties en une cinquantaine de genres, les mosasaures sont très diversifiés. Ils présentent une multitude de formes, de tailles, de mâchoires et de dentitions. Ces caractéristiques témoignent de leurs divers modes de vie et d’alimentation, bien que tous étaient des carnivores.

  • 2

    Bardet Nathalie, Houssaye Alexandra, Rage Jean-Claude & Pereda Suberbiola Xabier, 2008. The Cenomanian-Turonian (Late Cretaceous) radiation of marine squamates (Reptilia): The role of the Mediterranean Tethys. Bulletin de la Société Géologique de France, 179, 605-622. DOI : 10.2113/gssgfbull.179.6.605

Mosasaurus hoffmanni, le plus célèbre mosasaure

Représentation d'un grand mosasaure doté de 4 nageoires et d'une queue épaisse avec 2 lobes. Le ventre est clair et le dos sombre.

Mosasaurus hoffmanni était un grand reptile marin, il pouvait atteindre 15 mètres de long.

© P. Pham Ngoc

Au sein de la grande diversité de mosasaures qui ont peuplé les océans de la fin du Crétacé, l’espèce la plus connue est de loin Mosasaurus hoffmanni. Il fait partie des plus grands mosasaures, qui dominèrent les océans jusqu’à leur disparition brutale il y a 66 millions d’années.

Si Mosasaurus hoffmanni est plus connu que d’autres grands mosasaures, tels que Tylosaurus proriger et Thalassotitan atrox, c’est notamment parce qu’il a été le premier mosasaure découvert et décrit. C’est également pour cette raison qu’il a donné son nom au groupe des mosasauroïdés, couramment appelés mosasaures.

Il s’agit par ailleurs de l’un des premiers reptiles géants disparus identifiés comme tels, avant même le premier dinosaure, Megalosaurus bucklandii. Le fossile de Mosasaurus hoffmanni conservé au Muséum national d'Histoire naturelle a donc joué un rôle majeur dans les prémices de la paléontologie, il y a plus de deux siècles. 

En appliquant les méthodes de l’anatomie comparée, Georges Cuvier parvint à établir que le « grand animal fossile des carrières de Maastricht » était un lézard éteint, géant et marin.

© MNHN - G. Cuvier

Le « grand animal de Maastricht »

Les premiers restes fossiles de mosasaures ont été découverts durant la seconde moitié du 18e siècle. Ils correspondent à l'espèce Mosasaurus hoffmanni, mais celle-ci n'était pas connue à l'époque. L'animal fut dans un premier temps désigné comme « Le grand animal de Maastricht » par Georges Cuvier, en référence à la ville néerlandaise près de laquelle il fut découvert.

À cette époque, la paléontologie n'existait pas encore : les ossements fossiles étaient considérés comme des restes d'animaux morts lors du déluge mentionné dans la Bible, ou comme des animaux qui restaient à découvrir quelque part sur Terre.

Le célèbre anatomiste Georges Cuvier, père de la Paléontologie, étudiera le fossile du mosasaure de Maastricht en 1808. Cette étude joua un rôle important dans l'histoire de la paléontologie, car il s'agit d'un des tous premiers grands reptiles disparus à être décrit comme tel.

Il faudra attendre 1822 pour que le nom « mosasaure » et le genre Mosasaurus soient créés, et 1829 pour l'espèce Mosasaurus hoffmanni. Le nom de genre « Mosasaurus » signifie « lézard de la Meuse », en référence au fleuve qui coule à Maastricht, et le nom d'espèce « hoffmanni » fait référence au premier propriétaire du fossile, un médeci militaire local et collectionneur de fossiles, le docteur Hoffmann.

Les mosasaures sont-ils plus proches des lézards ou des serpents ? Un débat vieux de 200 ans.

Dès 1808, Georges Cuvier appliqua les méthodes de l’anatomie comparée au spécimen de mosasaure du Muséum national d’Histoire naturelle. Il compara les caractéristiques du fossile aux espèces vivantes connues à son époque. Sur la base de l'implantation et du remplacement des dents, de la présence de dents sur le palais et de la forme des vertèbres, Georges Cuvier déduisit qu’il s’agissait d’un lézard géant, marin et éteint, et qu’il était proche des varans ou des iguanes. 

Mais cette parenté fut remise en question en 1869 par le célèbre paléontologue américain Edward Drinker Cope, qui les considérait plus proches des serpents.

Depuis cette époque, le débat concernant leur proximité avec les lézards ou les serpents n’a jamais cessé d’animer la communauté scientifique !

Aujourd’hui, le consensus scientifique penche en faveur de l’origine varanoïde des mosasaures. Plusieurs indices morphologique, phylogénétique ou génétiques, employant des techniques récentes, vont dans le sens de cette hypothèse. 

Adaptations à la vie aquatique

Se déplacer sous l’eau

Les mosasaures ont un corps très allongé et une silhouette hydrodynamique, qui leur permettent d’avancer dans l’eau sans être trop freinés par ce milieu. Ils se propulsent à l’aide de leur queue et se dirigent avec leurs 4 membres, qui ont la forme de nageoires, appelées « palettes natatoires ». 

La spécialisation de ces membres rappelle celle d’autres reptiles marins tels que les ichthyosaures et plésiosaures, ou de cétacés tels que les baleines ou les dauphins. L’apparition de caractères semblables chez des lignées évolutives pourtant distinctes est appelée « convergence évolutive ».

Plusieurs formes de queue existent chez les mosasaures, chacune permettant un type de nage différent.

© Lindgren et al., 2011

Les queues des mosasaures

Il existe une grande diversité de formes de queues et de palettes natatoires chez les mosasaures 3. Ceux qui possèdent une queue puissante, dotée d’un grand aileron, peuvent se propulser de façon très rapide, à la manière de prédateurs actuels tels que les thons ou les requins : on parle alors de nage « thunniforme ». D’autres mosasaures ont une queue plus fine, capable d’ondulations, ce qui permet moins de prise de vitesse mais pourrait être adapté à la chasse sur les fonds marins ou à l’affut.

Ces adaptations à la vie aquatique sont souvent associées également à des adaptations de la structure osseuse : certains mosasaures ont des os plus lourds, leur permettant de rester à moindre effort sur les fonds marins, alors que d’autres ont des os plus légers, leur permettant de nager plus vite et sur de plus longues distances.

  • 3

    Johan Lindgren, Michael J. Polcyn, and Bruce A. Young, 2011. Landlubbers to leviathans: evolution of swimming in mosasaurine mosasaurs. The Paleontological Society, 37(3):445-469. DOI: 10.1666/09023.1

Pondre en milieu aquatique

Depuis 300 millions d’années, la quasi-totalité des reptiles pondent leurs œufs exclusivement hors de l’eau. Certains reptiles marins, tels que les tortues marines actuelles ou disparues, doivent ainsi retourner pondre sur la terre ferme.

Mais les mosasaures ont un mode de vie exclusivement aquatique, ils ne sont capables ni de marcher ni de ramper. Leurs œufs ne sont donc pas pondus : ils se développent à l’intérieur du ventre de la mère, où ils éclosent. Le petit naît donc entièrement formé et capable de nager et se nourrir directement 4.

Ce fonctionnement était déjà présent chez les plus anciens mosasaures, aux modes de vie encore semi-aquatiques, il y a 100 millions d’années. Cela a probablement facilité leur diversification rapide dans les écosystèmes marins.

Convergence de couleurs

Les grands prédateurs marins disparus sont couramment représentés arborant des couleurs similaires à certains cétacés, poissons et requins actuels. Ainsi, les mosasaures sont illustrés avec le dessous du corps clair et le dessus sombre.

Ce motif permet aux espèces marines d’être moins visibles : leur dos se confondant, vu du dessus, avec le fond marin sombre, et leur ventre, vu du dessous, avec la surface plus claire.

En 2014, une étude 5 a permis de démontrer que cette représentation était valide chez plusieurs reptiles marins du Mésozoïque. L’étude des pigments préservés dans des fossiles exceptionnels a entre autres révélé la couleur gris foncé du dos du mosasaures Tylosaurus nepaeolicus, et la couleur gris clair de son ventre.

  • 5

    Lindgren, J., Sjövall, P., Carney, R. et al. Skin pigmentation provides evidence of convergent melanism in extinct marine reptiles. Nature 506, 484–488 (2014). DOI: doi.org/10.1038/nature12899

Des mâchoires adaptées à des proies de grandes tailles

Ce serpent est capable d’avaler une proie entière en faisant coulisser les os de sa mâchoire, comme le faisaient les mosasaures, il y a déjà 100 millions d’années.

© L. Carter - stock.adobe.com

Les mosasaures partagent avec les lézards et les serpents la capacité à avaler des proies de grande taille grâce à leurs kinétismes crâniens : certains des os de leur mandibule (mâchoire inférieure) et de leur crâne peuvent coulisser entre eux au lieu d’être soudés. Cela augmente fortement les dimensions de leur gorge, et leur permet d’avaler des animaux parfois aussi gros que leur propre tête.

Les plus grands mosasaures ont cependant perdu cette particularité, probablement non essentielle pour leur mode d’alimentation vu leur taille ; la rigidification de leur crâne entraîne par ailleurs une puissance accrue lors de la morsure. Ils étaient en effet capables de mettre à mort, de déchiqueter et d’avaler la plupart de leurs proies.

La quasi-totalité des mosasaures, à l’instar de nombreux autres prédateurs, ont également des dents sur le palais et une orientation des dents vers l’arrière de la bouche. Cela leur permet de maintenir leurs proies après les avoir attrapées ; elles ne peuvent plus s’échapper et sont inévitablement entrainés vers le fond du gosier : un piège sans issue !

Les langues des mosasaures étaient-elles fourchues ?

Par actualisme, c’est-à-dire en s’inspirant des espèces actuelles qui leur sont les plus proches, les mosasaures sont souvent représentés avec une langue semblable à celle des varans et des serpents, une longue langue « bifide », ou « fourchue » : leur extrémité est séparée en deux parties.

Une étude publiée en 2005 6 suggère que les mosasaures avaient bien une langue fourchue, mais dont seule une petite portion serait ainsi divisée. Comme chez les lézards actuels, des cellules à la surface de la langue des mosasaures auraient pu leur permettre de détecter les odeurs d’autres animaux. 

  • 6

    A.S. Schulp, E.W.A. Mulder, & K. Schwenk. (2005). Did mosasaurs have forked tongues?. Netherlands Journal of Geosciences, 84, 359 - 371. DOI : 10.1017/S0016774600021144

À chaque espèce de mosasaure sa dentition

Ces dents de mosasaures sont présentées dans la Galerie de Paléontologie. Elles présentent la grande variété de forme et des régimes alimentaires associés des mosasaures.

© MNHN - J.-C. Domenech

Les dents sont les restes fossiles de vertébrés les plus fréquents, car la dentine et surtout l'émail sont plus minéralisés, et donc plus résistants, que l’os. De ce fait, elles sont plus susceptibles de nous parvenir sous forme de fossiles. De plus, comme chez tous les reptiles, les dents des mosasaures tombent et repoussent tout au long de leur vie, afin de remplacer les dents usées. Ainsi, on trouve beaucoup plus de dents de mosasaures que de fossiles de tout autre élément de leur squelette.

Les différentes espèces de mosasaures possèdent des dents adaptées à la capture de proies spécifiques. Les plus anciens mosasaures connus ont plutôt de petites dents fines, semblables à celles de varans, adaptées à la capture de poissons. 

Xenodens calminechari était un mosasaure de petite taille, d’environ 1 mètre de long, aux dents coupantes comme une scie, capables d’arracher des lambeaux de chair de proies plus grandes. 

© A. Atuchin

Mais les nombreuses espèces de mosasaures plus récentes possèdent chacune des dents aux formes très diverses et très caractéristiques. Il est même possible d’identifier le genre ou l’espèce d’un spécimen à partir d’une seule de ses dents, et d’en déduire des hypothèses sur son régime alimentaire.

Ces hypothèses sont bien sûr complétées par l’analyse d’autres éléments, tels que le crâne de l’animal, ou grâce à des fossiles plus complets incluant les restes des derniers repas de l’animal 7.

Voici quelques exemples de mosasaures, illustrant une partie de la diversité de leurs régimes alimentaires :

  • Halisaurus a des dents fines et pointues, et un crâne fin. Il se nourrissait de petites proies à corps mous telles que des poissons ou des invertébrés sans coquilles.
  • Les géants Tylosaurus et Mosasaurus ont de grandes dents effilées et crénelées et un crâne robuste, leur permettant de déchiqueter de grandes proies telles que d’autres reptiles marins ou de grands poissons.
  • Globidens possédait un crâne court et massif et de grosses dents basses et bulbeuses. Il pouvait broyer les coquilles d’ammonites ou d’autres invertébrés à carapace.
  • Prognathodon est un genre de mosasaures dont le crâne très robuste s et les grandes dents coniques massives sont capables de broyer les carapaces de tortues.
  • 7

    Bardet, N., Fischer, V., Jalil, N.-E., Khaldoune, F., Yazami, O.K., Pereda-Suberbiola, X. and Longrich, N. - Mosasaurids Bare the Teeth: An Extraordinary Ecological Disparity in the Phosphates of Morocco Just Prior to the K/Pg Crisis, 2025. Diversity, 17, 114. DOI : 10.3390/d17020114

L'extinction des mosasaures

Malgré leur grande diversité, leur présence dans de nombreux écosystèmes et leur répartition mondiale, les mosasaures ont connu une extinction soudaine et totale il y a 66 millions d'années. Cette date correspond à l'impact d'un astéroïde de plus de 10 kilomètres de diamètre, formant le Cratère de Chicxulub dans le Golfe du Mexique, encore visible aujourd’hui. Cet impact aurait déclenché l'une des 5 grandes crises de la biodiversité.

Cette crise majeure est appelée la crise Crétacé-Paléogène, elle a également mis fin au règne des dinosaures non-aviens sur la terre ferme, et a vu la disparition de nombreuses espèces, terrestres comme marines, partout. Aujourd’hui, les seuls reptiles marins connus sont essentiellement des tortues et des serpents.

La disparition subite des mosasaures pourrait en partie être due à cet impact météoritique et à d’autres perturbations environnementales contemporaines (volcanisme et variations du niveau marin) ayant eu des conséquences dévastatrices sur les faunes et les flores de l’époque. 

Mais les mosasaures auraient également été victimes de leur position trophique : situés au sommet de la chaîne alimentaire, ces grands prédateurs étaient très sensibles à la raréfaction de leurs proies, et très fragiles en cas de rupture de cette chaîne alimentaire. Or, lors de la crise Crétacé-Paléogène, c’est tout l’écosystème marin qui fut affecté, avec notamment la disparition de groupes entiers d’invertébrés tels les ammonites, proies potentielles de nombreux mosasaures.

Voir des mosasaures à Paris

Vitrine comportant des squelettes de crânes et des fossiles quasiment complets

Vitrine présentant les restes fossiles de mosasaures découverts en France. Galerie de Paléontologie et d'Anatomie Comparée.

© MNHN - N. Cellier

Plusieurs fossiles de mosasaures sont exposés dans la Galerie de Paléontologie et d'Anatomie comparée, au Jardin des Plantes, à Paris. Le fossile historique du Grand Animal de Maastricht y est présenté au public depuis plus de 125 ans !

Un fossile de tylosaure, ainsi que plusieurs mâchoires et dents de ces grands reptiles marins du Crétacé, peuvent aussi y être admirés.

Relecture scientifique et contribution

Nathalie Bardet

Nathalie Bardet

Paléontologue spécialiste de reptiles marins du Mésozoïque, Directrice de Recherche au Muséum national d'Histoire naturelle (CR2P, Centre de Recherche en Paléontologie de Paris).

Bibliographie et iconographie

Ouvrages grand public :

Les illustrations de mosasaures suivantes ont été aimablement fournies par :

  • Bandeau de haut de page, Gavialimimus : Nikolay ZVERKOV
  • Mosasaurus hoffmanni : Phuong PHAM NGOC
  • Sarabosaurus dahli, Khinjaria acuta et Xenodens calminechari : Andrey ATUCHIN

Le Crétacé dans l'histoire de la vie

2316
Hadéen

Hadéen

Il y a 4,6 milliards d’années, la Terre achève sa formation. Débute alors la première ère géologique : l'Hadéen. Le noyau de notre planète se forme et la lune apparait, probablement à la suite d'un impact entre la Terre et une proto-planète nommée Théia.

La croûte terrestre commence sa formation, et la température à la surface de la planète baisse progressivement. Il y a 4 milliards d’années, à la fin de l'Hadéen, les conditions nécessaires à l'émergence de la vie sur Terre seront réunies.

Notre dossier sur l'Hadéen
Archéen

Archéen

Il y a 4 à 2,5 milliards d'années, la croûte terrestre continue de se former sous l’action d'un volcanisme intense. Plus tard, dans les océans très chauds, les premières bactéries et algues apparaissent. Leur photosynthèse produit alors du dioxygène, déchet toxique auquel le reste du vivant s'adaptera par la suite.

Certaines colonies de cyanobactéries sont organisées en tapis microbiens qui forment de grandes structure minérales appelées stromatolites. Ces structures sont les plus anciennes traces de vie connues.

Sur la frise : un stromatolite et une colonie d'algues, productrices d'oxygène.

Notre dossier sur l'Archéen
Protérozoïque

Protérozoïque

Au protérozoïque, du grec signifiant « avant l'animal », l'atmosphère se charge de l'oxygène produit dans les océans. A la suite d'un brusque refroidissement, les algues se diversifient sur les fonds marins et les animaux pluricellulaires apparaissent, tels que les méduses et des petits animaux munis de coquilles.

Sur la frise : un Dickinsonia (animal à corps mou) un Cloudinidae (animal à coquille) et une méduse.

Paléozoïque

L'ère Paléozoïque

Au paléozoïque, de nombreuses groupes d'espèces animales et végétales apparaissent et conquièrent tous les milieux. L’apparition d’animaux pourvus de squelettes minéralisés internes ou externes a facilité leur fossilisation et donc la préservation de spécimens jusqu’à nos jours.

Nos dossiers sur l'ère Paléozoïque
Cambrien

Cambrien

Au Cambrien, la formidable diversification de la vie démarrée au Protérozoïque se poursuit et s’accélère avec le développement de structures minéralisées, telles que les squelettes externes des arthropodes. Les fonds marins se peuplent d’animaux aux formes souvent très différentes des faunes actuelles. De nombreux groupes d’arthropodes, de vers, d’éponges ou de mollusques apparaissent.

Sur la frise : un Anomalocaris (arthropode) un trilobite (arthropode) et un Pirania (éponge tubulaire).

Notre dossier sur le Cambrien
Ordovicien
Extinction
Ordovicien-Silurien

Ordovicien

À l'Ordovicien, la vie animale se propage hors des fonds marins et gagne la colonne d'eau. Des vertébrés et des céphalopodes nagent en eaux libres alors que les brachiopodes et trilobites sont très fréquents sur les fonds marins. Les premières plantes terrestres colonisent les milieux humides continentaux. A la fin de l'Ordovicien, un refroidissement du climat entraîne la première des cinq grandes crises de la biodiversité.

Sur la frise : un Sacabambaspis (vertébré), un orthocône (céphalopode) et un brachiopode.

Extinction
Ordovicien-Silurien

La Terre connaît une première grande crise à la fin de l’Ordovicien, alors que la vie est exclusivement marine. Cette crise serait due à un intense épisode de glaciation et aurait provoqué la disparition de 60 à 70% des espèces.

Les cinq grandes crises du vivant
Silurien

Silurien

Au Silurien, les arthropodes et les vertébrés poursuivent leur diversification dans les océans. Dans les milieux humides continentaux, les plantes terrestres continuent de se diversifier avec l'apparition des plantes vasculaires (qui possèdent des tiges et de la sève). Elles sont accompagnées de certains arthropodes tels que les myriapodes et les arachnides.

Sur la frise : un euryptéride (ou scorpion de mer), un mille-pattes et l'une des premières plantes vasculaires, Cooksonia.

Dévonien
Extinction
du Dévonien

Dévonien

Au Dévonien, les vertébrés marins sont très diversifiés, en particulier par la présence de nombreux « poissons » cuirassés appelés placodermes. Les tétrapodes apparaissent, ce sont les premiers vertébrés munis de pattes et de doigts mais ils sont encore inféodés aux milieux aquatiques. La végétation du début du Dévonien ne mesure que quelques dizaines de centimètres de haut : elle fait peu à peu place à des forêts d'Archeopteris mesurant jusque 30 mètres.

Sur la frise : un placoderme (prédateur marin), un Calamophyton (arbre) et un Ichtyostega (tétrapode).

Extinction
du Dévonien

D’importantes variations climatiques et la chute de l’oxygénation des mers entraînent, à la fin du Dévonien, une crise qui provoque l'extinction du Dévonien et la disparition de 75% des espèces.

Les cinq grandes crises du vivant
Carbonifère

Carbonifère

Au Carbonifère, de riches écosystèmes forestiers se développent dans les zones humides. Les arbres et insectes volants se diversifient et se spécialisent, alors que débute l'essor des tétrapodes sur le milieu terrestre. C'est à cette période que, de la collision entre deux grands continents, nait le supercontinent de la Pangée.

Sur la frise : un paléodictyoptère (insecte volant), une fougère arborescente et un Hylonomus (reptile).

Notre dossier sur le Carbonifère
Permien
Extinction
Permien-Trias

Permien

À partir du Permien, à la suite suite d'une aridification du climat, la flore change considérablement. Les plantes à graines deviennent dominantes. Les nouvelles chaînes de montagnes subissent une forte érosion. Les amniotes (vertébrés à quatre pattes pondant des œufs) se diversifient sur la terre ferme. Dans les océans, le sommet de la chaîne alimentaire est dominé par des groupes proches des requins actuels.

Sur la frise : un dimétrodon (amniote), un rameau du conifère Walchia et un hélicoprion (proche des requins)

Extinction
Permien-Trias

A la fin du Permien a lieu la crise du Permien-Trias. C'est la plus grande qu’ait jamais connue la Terre. Elle provoque la disparition de plus de 90% des espèces, terrestres comme marines. Cette crise sans précédent aurait été essentiellement causée par deux épisodes volcaniques majeurs.

Les cinq grandes crises du vivant

Mésozoïque

L'ère Mésozoïque

Cette période de grande diversification de la biodiversité, comprise entre deux extinctions massives, dure près de 186 millions d’années. Elle se caractérise par l’émergence et la domination des dinosaures, des reptiles volants et des reptiles marins, ainsi que par l'apparition des mammifères et des plantes à fleurs.

Nos dossiers sur l'ère Mésozoïque
Trias
Extinction
Trias-Jurassique

Trias

Au Trias a lieu une forte diversification des reptiles : crocodiles, tortues ou encore dinosaures apparaissent sur le supercontinent de la Pangée, accompagnés des premiers mammifères. Des reptiles retournent à la vie marine. Les ptérosaures sont les nouveaux grands prédateurs volants. Les groupes dominants d’insectes sont les coléoptères, les diptères et les hyménoptères. Les conifères deviennent les arbres les plus abondants.

Sur la frise : un Morganucodon (mammifère), un ichthyosaure (reptile marin) et un ptérosaure (reptile volant).

Notre dossier sur le Trias
Extinction
Trias-Jurassique

La crise du Trias-Jurassique s'étend sur près de 17 millions d'années, un record en comparaison aux autres crises qui s’étendent sur des périodes durant de 1 à 2 millions d’années. 

Probablement induite par un intense épisode volcanique en plein cœur d'une Pangée fractionnée, cette crise conduit à la disparition de 70 à 80 % des espèces, alors que commence l'ouverture de l'océan Atlantique.

Les cinq grandes crises du vivant
Jurassique

Jurassique

Au Jurassique, la Pangée n'existe plus, morcelée par les océans Atlantique et Téthys où règnent les reptiles marins. Les dinosaures se diversifient, avec le développement du gigantisme mais aussi l'apparition des premiers oiseaux. Les insectes connaissent également une forte diversification. Côté forêts, les plantes à graines prospèrent mais les fougères restent très présentes dans certains milieux.

Sur la frise : un archéoptéryx (proche des futurs oiseaux), un crabe et un sauropode.

Notre dossier sur le Jurassique

Crétacé

Extinction
Crétacé-Paléogène

Crétacé

C'est au Crétacé qu'ont vécu de célèbres dinosaures comme le tyrannosaure ou le tricératops. Les ammonites et reptiles marins sont fréquents dans les océans tandis que les espèces d'oiseaux se diversifient. Les plantes à fleurs connaissent un très fort succès évolutif, événement majeur de la formation des écosystèmes à venir. Elles sont accompagnées de nombreux pollinisateurs.

Sur la frise : une ammonite, une abeille sur une fleur, un tyrannosaure.

Notre dossier sur le Crétacé
Extinction
Crétacé-Paléogène

La dernière grande crise du Crétacé-Paléogène est sans doute la plus connue, car elle correspond à l’extinction d’un des groupes d’animaux fossiles les plus célèbres, les dinosaures (à l'exception des oiseaux). Elle concorde avec un épisode volcanique majeur au Dekkan (Inde), auquel s’ajoute la chute d’un astéroïde dans la péninsule du Yucatan (Mexique). Ces deux événements ont impacté toute la planète.

Les cinq grandes crises du vivant
Cénozoïque

L'ère Cénozoïque

Débutant il y a 66 millions d’années, le Cénozoïque se poursuit aujourd'hui. Connu comme « l'ère des mammifères » du fait de la rapide évolution de ces derniers vers de grandes tailles, c'est aussi une période de grandes diversifications parmi les oiseaux, les plantes à fleurs ou encore les « poissons à arêtes ».

Paléogène

Paléogène

Le Paléogène se situe après la disparition des dinosaures non-aviens, des ammonites et de nombreux autres groupes d’espèces. Dans les milieux qu’ils laissent vacants, les mammifères et les oiseaux connaissent une forte diversification, alors que les actinoptérygiens (ou « poissons à nageoires rayonnées ») deviennent abondants dans les océans et en eaux douces. Les plantes à fleurs, notamment les arbres feuillus, poursuivent leur développement et deviennent la flore la plus diversifiée.

Sur la frise : un palmier, un baluchitère (grand mammifère) et un actinoptérygien.

Néogène

Néogène

Au Néogène, le courant de Drake se met en place autour de l’Antarctique et la planète se refroidit progressivement pour s’approcher du climat actuel. Durant le Néogène, l’isthme de Panama se referme et relie les Amériques du Nord et du Sud, formant une séparation entre Atlantique et Pacifique. Sur la terre ferme, les prairies de graminées deviennent fréquentes et la faune s’adapte à de nouveaux écosystèmes proches de ceux que l’on connait aujourd’hui.

Sur la frise : une graminée, une antilope (ruminant) et un Livyathan (odontocène ou « cétacé à dents »).

Quaternaire

Quaternaire

Le Quaternaire est la période géologique actuelle, commençant il y a 2,58 millions d'années. Plusieurs épisodes de glaciation et/ou l’émergence du genre humain amènent à l’extinction de la majorité des espèces de grands mammifères, tels que les paresseux géants ou les mammouths. Plus récemment, en un temps bien plus court que lors des autres périodes géologiques, les activités humaines impactent tous les écosystèmes et provoquent une augmentation globale de la température.

Sur la frise : un fuchsia, un humain et une méduse.