Les Néandertaliens étaient-ils violents ?
Rien ne prouve que Néandertal ait eu un comportement plus ou moins violent qu’Homo sapiens. Tous deux semblaient avoir en effet une réflexion sur la notion d’humanité.
Néandertal n'est pas violent
Les études d’ossements d’Homo neandertalensis ont mis en évidence des traces anatomiques de blessures, et notamment de fractures. Mais aucune ne peut être caractérisée comme une blessure volontaire, synonyme de combats, plutôt que d’un accident de chasse ou lors d’une expédition.
« S’il a pu exister des conflits au sein des populations néandertaliennes ou entre des populations, on ne trouve pas à ce jour de traces de violence. Mais Néandertal avait une connaissance de l’anatomie et du soin des blessures très poussée », précise Antoine Balzeau, paléoanthropologue au Musée de l’Homme. Des fractures consolidées retrouvées sur des ossements des Néandertaliens démontrent en effet des soins élaborés et une immobilisation prolongée.
Sommes-nous violents ?
Les Néandertaliens et leur symbolique

Le squelette de l'individu de la Ferrassie 1. Le Grand abri de la ferrassie est célèbre pour les 8 sépultures, considérées à l'époque de leur découverte comme preuves absolues que les néandertaliens enterraient leurs morts.
© MNHN - J.-C. DomenechQuant au comportement de Néandertal envers ses congénères, difficile de trancher… Les Néandertaliens avaient des comportements symboliques, en offrant par exemple des sépultures aux défunts. Ce qui laisse penser qu’ils avaient une réflexion sur la notion d’humanité, de vie et de mort. Il a été prouvé que des rapprochements sexuels ont eu lieu entre Néandertal et Homo sapiens. Mais si l’on se fie au nombre de gènes transmis à la population européenne, le nombre de relations entre les deux espèces a du être assez limité.
Article revu en 2023.
Sommes-nous les seuls à enterrer nos morts ?
Relecture et contribution

Antoine Balzeau
Paléoanthropologue au Muséum national d’Histoire naturelle (Histoire naturelle de l’Homme préhistorique - UMR 7194)

