Les escaliers monumentaux de la Grande Galerie de l'Évolution
La Grande Galerie de l’Évolution abrite deux escaliers monumentaux historiques. À l'époque de la Galerie de Zoologie, ils permettaient aux visiteurs d’accéder aux différents niveaux de la Galerie depuis l’esplanade du Jardin des Plantes.
Jusqu’ici fermés au public, les escaliers monumentaux de la Grande Galerie de l'Évolution peuvent être aujourd’hui arpentés par petits et grands.
Les bustes et les histoires des aventuriers d’antan, voyageurs naturalistes et scientifiques qui ont fait le Muséum et rassemblé les premières collections d’histoire naturelle, sont à découvrir à chaque marche ! Le visiteur peut ainsi retrouver Guy de la Brosse (1586-1641), fondateur et intendant du Jardin du Roy, mais aussi la statue majestueuse de Buffon (1707-1788) commandée, du vivant de l’intendant du jardin du Roy, au sculpteur Augustin Pajou (1730-1809) par Louis XV.
À cet ensemble de statues s’ajoute une série de 27 bustes de naturalistes importants du Muséum, commande faite par l’État au tout début du XXe siècle. Ces bustes ont eu une curieuse histoire : mis à l’abri, au début de la Grande Guerre, dans une cave de la Galerie de Zoologie, ils y ont été oubliés jusqu’aux travaux de rénovation en 1990 ; restaurés et identifiés – ils étaient anonymes – ils ont été répartis dans les deux escaliers.
20 ans plus tard, Paul Chemetov revient à la Grande Galerie de l’Évolution : il met en effet en lumière ces escaliers. Mais la touche de l’agence AUA ne s’arrête pas là ; elle s’étend jusqu’au hall d’entrée, qui est aujourd'hui épuré dans l’esprit d’origine.
LES STATUES DE LA GRANDE GALERIE DE L'ÉVOLUTION
Découvrez les statues des escaliers monumentaux de la Grande Galerie de l'Évolution et la biographie correspondante.
GEORGES-LOUIS LECLERC, COMTE DE BUFFON (1707-1788) - SCIENTIFIQUE ET ÉCRIVAIN FRANÇAIS
Statue en marbre par Augustin Pajou (1730-1809)
Commande de Louis XV (1776)
Cette statue, commandée du vivant de Buffon avec cette inscription en latin « MAJESTATI NATURAE PAR INGENIUM » (La majesté de la Nature égalée par le génie de l’Homme), constitue un hommage très rare, preuve de l’immense prestige du naturaliste. Buffon est représenté comme un philosophe de l’Antiquité, en drapé, foulant du pied la nature (lion, serpent, chien, cristal et pied de vigne sur le montant du trépied du globe), et s’appuyant sur le globe terrestre pour écrire son œuvre. Pour préserver le cervelet de Buffon donné par un descendant de son collaborateur et ami Faujas de Saint-Fond, un socle est ajouté en 1870 à la statue, installée alors dans l’ancien Cabinet du roi.
Buffon, originaire d’une famille aisée de Montbard, s’installe à Paris pour étudier les mathématiques. Il est chargé par Maurepas, Ministre de la Marine, d’une étude sur le bois qui l’oriente vers l’histoire naturelle. Nommé intendant du Jardin du Roy en 1739, il l’administre et le développe pendant près de cinquante ans. S’entourant de naturalistes de talent, il réorganise et agrandit le Cabinet du Roy, enrichissant ses collections pour en faire un véritable musée ouvert au public. L’Histoire naturelle, générale et particulière, avec la description du cabinet du Roy (1749-1788) reste son œuvre majeure. Il y développe ses théories, basées sur l’expérimentation et l’observation. Malgré son approche très personnelle de la description de la nature, il est considéré comme un des précurseurs des théories de l’évolution (ancienneté de l’âge de la Terre…).
Fils d’un ébéniste et sculpteur sur bois du Faubourg Saint-Antoine, Augustin Pajou est lauréat du Prix de Rome en 1748. Professeur de l’Académie royale de peinture et sculpture (1760), il est nommé recteur de cette académie en 1766 et maintenu dans cette fonction pendant la Révolution. Il a réalisé de nombreuses commandes publiques de sujets académiques (mythologie, personnalités françaises) et des décors (opéra du château de Versailles…).
GUY DE LA BROSSE (1586-1641) - BOTANISTE ET MÉDECIN FRANÇAIS
Buste en marbre sur colonne de granite par Nicolas-Augustin Matte (1781-1837)
Commande de l’Etat (1831)
Issu d’une lignée de médecins de cour, Guy de la Brosse étudie la médecine et les simples* et devient médecin du roi. Malgré la vive opposition de la Faculté qui prône la saignée comme remède universel et néglige l’usage des plantes, il obtient de Louis XIII la création du Jardin du Roy pour y cultiver les végétaux utiles à la médecine (1636). Il consacre ainsi ce nouvel établissement scientifique à la description des plantes, à l’étude de leur composition et de leurs propriétés et à l’enseignement de la botanique et de la chimie.
Mort le 31 août 1641 au Jardin du Roy, il est inhumé dans la chapelle qui jouxtait le Cabinet du Roy puis dans l’ancienne galerie de zoologie, il repose depuis 1893 dans la Grande Galerie.
Nicolas-Augustin Matte reçoit le Prix de Rome en 1807 et réalise de nombreuses commandes de l’Etat (château de Versailles, musée du Louvre…).
* nom donné aux plantes médicinales
CHASSEUR SURPRIS PAR UN SERPENT
Bronze par Gabriel-Jules Thomas (1824-1905)
Thiébaut frères fondeurs
Commande de l’État (1893)
Ce groupe en bronze représente un homme armé d’une simple pierre grossièrement taillée et accompagné de son chien, se défendant contre un gigantesque serpent et symbolisant la nature sauvage et dangereuse que l’homme essaie de vaincre à l’aide de la nature domestiquée.
Gabriel-Jules Thomas obtient le Prix de Rome de sculpture en 1848. Il est membre de l’Académie des Beaux-Arts et professeur à l’Ecole nationale supérieure des beaux-arts. Fidèle à l’inspiration classique, il reçoit tout au long de sa carrière de nombreuses commandes publiques (musée du Louvre, Opéra Garnier, gare du Nord..).
Victor Thiébaut est un des fondeurs les plus réputé du Second Empire. Il est établi à Paris. En 1870, ses deux fils lui succèdent et signent Thiébaut frères.
INDIEN CHASSEUR
Bronze par Pierre-Jules Cavelier (1814-1894)
Thiébaut frères fondeurs
Ce groupe représente un homme, vraisemblablement un indien d’Amérique avec ses parures, aux prises avec un poisson monstrueux, un morceau de canoë ou de nasse émergeant de l’eau et symbolisant l’exotisme des nouveaux mondes, peuplés de civilisations différentes et de faunes inconnues.
Jules Cavelier, élève de David d’Angers, obtient le Prix de Rome de sculpture en 1842 et devient pensionnaire de la Villa Médicis (1843-1847). Professeur à l’Ecole des Beaux-Arts, il exécute de nombreuses commandes publiques (château de Versailles, musée du Louvre, Palais de Longchamp à Marseille…).
Victor Thiébaut est un des fondeurs les plus réputé du Second Empire. Il est établi à Paris. En 1870, ses deux fils lui succèdent et signent Thiébaut frères.
LES BUSTES DE LA GRANDE GALERIE DE L’ÉVOLUTION
Découvrez les 27 bustes des escaliers monumentaux de la Grande Galerie de l'Évolution et la biographie correspondante.
VICTOR AUDOIN (1797-1841), ZOOLOGISTE FRANÇAIS
Buste en marbre par Léon Blanchot (1868-1947)
Série de bustes de savants, commande de l’État (1901-1909)
Poursuivant des études de médecine, Victor Audoin participe à la rédaction du Dictionnaire classique d’histoire naturelle (1822) et fonde la revue Les Annales des Sciences naturelles (1824). Nommé aide-naturaliste au Muséum en 1826, il devient titulaire de la chaire des crustacés et insectes en 1833 et rentre à l’Académie des sciences en 1838. Il a étudié avec Milne-Edwards la faune marine des côtes normandes et bretonnes, publiant une Histoire naturelle du littoral de la France (1832). Il a aussi travaillé sur la Pyrale qui ravage les vignes du mâconnais, publiant à titre posthume une Histoire des insectes nuisibles à la vigne (1842).
ANTOINE CÉSAR BECQUEREL (1788-1878), PHYSICIEN FRANÇAIS
Buste en marbre par Luc Labadie (1878-1962)
Série de bustes de savants, commande de l’État (1901-1909)
Après avoir étudié à l’École polytechnique, Antoine Becquerel participe aux campagnes napoléoniennes. En 1815, il se consacre aux sciences. Il est élu membre de l’Académie des sciences (1829) et devient titulaire de la chaire de physique au Muséum (1837). Quatre générations de Becquerel s’y succéderont jusqu’en 1948 : Antoine, Edmond, Henri et Jean. Antoine Becquerel a publié un Traité de l’électricité et du magnétisme en sept volumes (1834-1840) et un Traité de physique appliquée à la chimie et aux sciences naturelles en deux volumes (1847).
ANTOINE HENRI BECQUEREL (182152-1908), PHYSICIEN FRANÇAIS
Buste en marbre par Jean-Louis Bozzi (1860 –1946)
Série de bustes de savants, commande de l’État (1901-1909)
Issu d’une lignée de physiciens, Henri Becquerel travaille sur les phénomènes électrochimiques et magnétiques, étudiant notamment la phosphorescence. Très intéressé par les rayons X de Roentgen, il découvre en 1896 que l’uranium émet spontanément un rayonnement jusqu’alors inconnu. Marie Curie réalise sa thèse sur ces rayons uraniques et leur donne le nom de radioactivité. Professeur à l’École polytechnique (1895-1908), titulaire de la chaire de physique au Muséum d’histoire naturelle (1892), président de l’Académie des sciences (1908), Henri Becquerel partage en 1903 le prix Nobel de physique avec Pierre et Marie Curie.
GABRIEL BIBRON (1806/1805-1848), NATURALISTE FRANÇAIS
Buste en marbre par Firmin Bate
Série de bustes de savants, commande de l’État (1901-1909)
Gabriel Bibron devient en 1832 aide-naturaliste de la chaire des reptiles et poissons au Muséum d’histoire naturelle : il assiste André Marie Constant Duméril dans ses enseignements et participe à la rédaction de son Erpétologie générale ou Histoire naturelle complète des reptiles (1834-1854). Atteint par la tuberculose, il est remplacé à sa mort par Auguste Duméril.
ÉMILE BLANCHARD (1819-1900), NATURALISTE ET ZOOLOGISTE FRANÇAIS
Buste en marbre par Ernest Charles Molière Jetot (1845–19 ?)
Série de bustes de savants, commande de l’État (1901-1909)
D’abord sous-aide naturaliste au Muséum d’histoire naturelle, Emile Blanchard devient aide-naturaliste en 1841 auprès de Milne-Edwards, alors chargé de la chaire des crustacés et insectes. Il accompagne ce dernier en Sicile pour étudier la faune marine (1844). Auteur d’une Histoire des insectes (1845), d’une Zoologie agricole (1854-1856) et d’un Atlas de l’anatomie des invertébrés (1852-1864), il est nommé en 1862 titulaire de la chaire des crustacés et insectes au Muséum et membre de l’Académie des sciences.
CHARLES FRANÇOIS BRISSEAU DE MIRBEL (1776-1854), BOTANISTE FRANÇAIS
Buste en marbre par Gabriel Zimmermann (1877–19 ?)
Série de bustes de savants, commande de l’État (1901-1909)
Rentré à 22 ans au Muséum comme aide-naturaliste, Charles François Brisseau de Mirbel étudie la circulation des fluides et les cellules vivantes des plantes. La publication en 1802 d’un Traité d’anatomie et physiologie végétale en fait un des fondateurs de la cytologie et de la physiologie végétale. Intendant des jardins de la Malmaison (1803-1805), il devient membre de l’Institut en 1808 et professeur de botanique à la faculté des sciences. Homme politique sous la restauration (1817-1820), il occupe la chaire des cultures du Muséum de 1825 à 1850.
MAXIME CORNU (1843-1901), BOTANISTE ET HORTICULTEUR FRANÇAIS
Buste en marbre par Léopold Savine (1861–1934)
Série de bustes de savants, commande de l’État (1901-1909)
Après un doctorat ès sciences en 1872, Maxime Cornu rentre comme aide-naturaliste au Muséum (1874). Il développe des recherches en Cryptogamie, travaille sur le « mildiou de la vigne » (Plasmopara viticola), et participe à la Commission du Phylloxera-puceron qui ravage alors les vignes françaises. Nommé titulaire de la chaire des cultures du Muséum en 1884, il réorganise les jardins et les serres du Jardin des Plantes et développe des techniques de conservation des graines afin de mieux préserver les espèces végétales.
ADOLPHE D’ARCHIAC (1802-1868), GÉOLOGUE ET PALÉONTOLOGUE FRANÇAIS
Buste en marbre par Frédéric Hexamer (1847–1924)
Série de bustes de savants, commande de l’État (1901-1909)
Après un début de carrière militaire, Adolphe d'Archiac se consacre à la géologie à partir de 1830. Il réalise de nombreuses études stratigraphiques et paléontologiques, étudiant la formation géologique de la France, la Belgique et l’Angleterre. Il analyse aussi les écrits géologiques, publiant une Histoire des progrès de la géologie de 1834 à 1859 (1847-1960). Président de la société géologique de France à trois reprises, élu membre de l’Académie des sciences en 1857, il est nommé titulaire de la chaire de paléontologie au Muséum en 1861.
GABRIEL AUGUSTE DAUBRÉE (1814-1896), GÉOLOGUE ET GÉOCHIMISTE FRANÇAIS
Buste en marbre par Jean Jules Frère (1851–1906)
Série de bustes de savants, commande de l’État (1901-1909)
Ingénieur des mines, Auguste Daubrée dirige dès 1838 les mines du Haut-Rhin avant de devenir professeur de minéralogie et de géologie à la faculté des sciences de Strasbourg, puis titulaire de la chaire de géologie du Muséum d’histoire naturelle en 1861. Ses recherches portent sur la géologie du Bas-Rhin, sur les gisements de minerais d’étain et de fer, et se caractérisent par l’application de méthodes expérimentales, démarche pionnière en France. Enseignant à l’Ecole des mines dès 1862, il en fut le directeur de 1872 à 1884.
ARMAND DAVID DIT LE PÈRE DAVID (1826-1900), ZOOLOGISTE ET BOTANISTE FRANÇAIS
Buste en marbre par Blanche Adèle Moria (1859–1927)
Série de bustes de savants, commande de l’État (1901-1909)
Après des études théologiques et naturalistes, le Père David, devenu missionnaire lazariste, est envoyé à Pékin en 1862 où il commence à rassembler des spécimens de la faune et de la flore chinoise, envoyant les plus importants au Muséum d’histoire naturelle à Paris. Au vu de la qualité de ses envois, il est officiellement chargé de parcourir la Chine afin d’augmenter les collections du Muséum. Le Père David a découvert des espèces animales et végétales jusque-là inconnues en Europe comme le Panda géant, le cerf du Père David ou encore le buddleia (arbre à papillons).
GÉRARD PAUL DESHAYES (1795-1875), GÉOLOGUE ET ZOOLOGISTE FRANÇAIS
Buste en marbre par Jacques Ternois (1861-19 ?)
Série de bustes de savants, commande de l’État (1901-1909)
Après des études de médecine, Gérard Paul Deshayes se consacre à l’histoire naturelle et suit les cours du Muséum. Il se spécialise dans l’étude des coquillages fossiles, en particulier des mollusques du Tertiaire du Bassin parisien. Il compare ses fossiles aux espèces modernes et aide ainsi Charles Lyell (1797-1875) dans la classification des fossiles du tertiaire. Auteur de nombreuses publications dont un Traité élémentaire de conchyliologie (1839-1858) et Mollusque d’Algérie (1848), il est nommé titulaire de la chaire des annélides, mollusques et zoophytes du Muséum en 1869.
ANDRÉ MARIE CONSTANT DUMÉRIL (1774-1860), NATURALISTE ET ZOOLOGISTE FRANÇAIS
Buste en marbre par Fabio Stecchi (1855-1928)
Série de bustes de savants, commande de l’État (1901-1909)
Après des études de médecine, Constant Duméril étudie l’anatomie et la botanique et devient en 1801 Professeur d’anatomie comparée à la faculté. En 1813, il crée la première ménagerie de reptiles au Jardin des plantes. Membre de l’Institut en 1816, il publie Erpétologie générale ou Histoire naturelle complète des reptiles (1834-1854) avec Bibron, son aide-naturaliste. À sa mort, son fils Auguste lui succède au Muséum.
AUGUSTE DUMÉRIL (1812-1870), ZOOLOGISTE FRANÇAIS
Buste en marbre par Edouard Houssin (1847-1917)
Série de bustes de savants, commande de l’État (1901-1909)
Après des études de médecine et de sciences, Auguste Duméril devient en 1848 aide-naturaliste à la chaire des reptiles et poissons du Muséum, auprès de son père Constant Duméril. A ses côtés, il collabore à l’Erpétologie générale ou Histoire naturelle complète des reptiles (1834-1854) puis lui succède comme titulaire de la chaire en 1857. Il publie une Histoire naturelle des poissons ou Ichtyologie générale en deux volumes (1865, 1870) et en 1869 il est élu membre de l’Académie des sciences.
HENRI-MARIE DUCROTAY DE BLAINVILLE (1777-1850), NATURALISTE ET ZOOLOGISTE FRANÇAIS
Buste en marbre par Charles-Hubert Robert-Champigny (18 ?-19 ?)
Série de bustes de savants, commande de l’État (1901-1909)
Après des études de médecine, Cuvier prend Henri-Marie Ducrotay comme suppléant au Collège de France et au Muséum d’histoire naturelle. Dès 1812 il enseigne l’anatomie et la zoologie à la faculté des sciences, et commence à combattre les idées de Cuvier. Admis à l’Académie des sciences en 1825, il obtient au Muséum la chaire de malacologie (1830), avant de succéder à Cuvier à la chaire d’anatomie comparée (1832). Il est le père du terme « paléontologie » (1834), qui désigne l’étude des êtres ayant peuplé la Terre avant les temps actuels, par l’observation de leurs fossiles.
MARIE JEAN PIERRE FLOURENS (1794-1867), MÉDECIN ET BIOLOGISTE FRANÇAIS
Buste en marbre
Série de bustes de savants, commande de l’État (1901-1909)
Après des études de médecine, Pierre Flourens se consacre à l’histoire naturelle et plus particulièrement la physiologie du système nerveux. Il conteste les fondements scientifiques de la phrénologie et est considéré comme un des fondateurs des neurosciences expérimentales et de l’anesthésie. Elu membre de l’Académie des sciences (1828), il succède à Cuvier au Collège de France (1832) et obtient la chaire de physiologie comparée au Muséum. Il est élu à l’Académie française contre Victor Hugo (1840).
ISIDORE GEOFFROY SAINT-HILAIRE (1805-1861), NATURALISTE ET ANATOMISTE FRANÇAIS
Buste en marbre par Joseph Buat (18 ?-1909)
Série de bustes de savants, commande de l’État (1901-1909)
Né au Muséum, Isidore Geoffroy Saint-Hilaire devient aide-naturaliste auprès de son père, Etienne Geoffroy Saint-Hilaire en 1824. En 1832-1837, il étudie la tératologie et publie une Histoire générale et particulière des anomalies de l’organisation chez l’homme et les animaux, proposant d’analyser l’anormal pour mieux comprendre le normal. En 1841, il remplace son père à la chaire des mammifères et oiseaux. Travaillant sur la variabilité héréditaire des genres et espèces, il étudie leur acclimatation et domestication à la ménagerie du Jardin des Plantes. Il fonde en 1854 la société zoologique d’acclimatation qui créera le jardin d’acclimatation.
HENRI DE LACAZE-DUTHIERS (1821-1901), NATURALISTE ET ZOOLOGISTE FRANÇAIS
Buste en marbre par Joseph Antoine Bernard (1866-1931)
Série de bustes de savants, commande de l’État (1901-1909)
Après des études de médecine, Henri de Lacaze-Duthiers se spécialise dans l’étude des mollusques et obtient en 1865 la chaire des annélides, mollusques et zoophytes du Muséum d’histoire naturelle puis la chaire de zoologie de la Sorbonne en 1868. Elu membre de l’Académie des sciences en 1871, il fonde deux stations de biologie marine, l’une à Roscoff (1872), l’autre à Banyuls-sur-Mer (1882), afin d’étudier les espèces dans leur milieu naturel. Il est l’auteur de nombreux ouvrages dont une Histoire naturelle du corail (1864).
BERNARD GERMAIN ÉTIENNE DE LAVILLE-SUR-ILLON, COMTE DE LACÉPÈDE (1756-1825), NATURALISTE ET HOMME POLITIQUE FRANÇAIS
Buste en marbre par Frédéric Etienne Leroux (1836-1906)
Série de bustes de savants, commande de l’État (1901-1909)
Sous-démonstrateur du Cabinet du roi en 1785, Bernard Germain Étienne de Laville-sur-Illon est associé à la rédaction de l’Histoire naturelle de Buffon. En 1794, il occupe la nouvelle chaire des reptiles et poissons au Muséum dont il devient le directeur. Admis à l’Institut l’année suivante, il publie une Histoire naturelle des poissons puis une Histoire naturelle des cétacés (1804). Sénateur en 1799, président du Sénat puis ministre d’État en 1804, il est nommé grand chancelier de l’ordre de la Légion d’honneur. À la fin de sa vie, il se consacre à l’écriture et publie l’Histoire naturelle de l’homme (1821).
ÉDOUARD LARTET (1801-1871), PRÉHISTORIEN ET PALÉONTOLOGUE FRANÇAIS
Buste en marbre par André de Manneville (1867-1928)
Série de bustes de savants, commande de l’État (1901-1909)
Avocat de formation, Édouard Lartet découvre en 1834 le site paléontologique de Sansan et identifie de nombreux fossiles de mammifères et de reptiles dont le premier singe fossile (Pliopithèque). En 1863, avec l’industriel anglais Henry Christy, il explore des sites majeurs du Périgord dont la grotte des Eyzies, Laugerie-Basse et le Moustier. Il propose une des premières classifications du Paléolithique, fondée sur les espèces successives de grands mammifères dominants. Correspondant du Muséum dès 1838, il devient titulaire de la chaire de paléontologie en 1869.
PIERRE-ANDRÉ LATREILLE (1762-1833), ENTOMOLOGISTE FRANÇAIS
Buste en marbre par François Girardet (1852 –19 ?)
Série de bustes de savants, commande de l’État (1901-1909)
Fils illégitime d’un baron, Pierre-André Latreille devient prêtre et se consacre à l’étude des insectes. Pendant la révolution, il est sauvé par un insecte qu’il a découvert dans sa geôle et la clémence d’un révolutionnaire féru d’histoire naturelle. Ayant abandonné la prêtrise, il est engagé pour s’occuper des collections entomologiques du Muséum et devient membre de l’Académie des sciences (1814). En 1830, à la mort de Lamarck, la chaire de zoologie des invertébrés est scindée en deux et Pierre-André Latreille obtient celle des crustacés et insectes. Il est le premier président d’honneur de la Société entomologique de France.
ALFRED LEGRAND DES CLOIZEAUX (1817-1897), MINÉRALOGISTE FRANÇAIS
Buste en marbre par Nicolas Grandmaison (1857–1931)
Série de bustes de savants, commande de l’État (1901-1909)
Après avoir suivi les cours du Collège de France, Alfred des Cloizeaux étudie les cristaux de nombreux minéraux, leurs propriétés optiques et leur polarisation. Il publie ses recherches dans de nombreux ouvrages dont des Leçons de cristallographie (1861) et un Manuel de minéralogie (1862, 1847 et 1893). Professeur à l’Ecole normale supérieure, il accède à la chaire de minéralogie du Muséum d’histoire naturelle en 1876, et devient président de l’Académie des sciences en 1889.
CHARLES ALEXANDRE LESUEUR (1778-1846), NATURALISTE ET ARTISTE FRANÇAIS
Buste en marbre par Jules André Méliodon (1867-19 ?)
Série de bustes de savants, commande de l’État (1901-1909)
Engagé comme aide-canonnier dans l’Expédition des Terres Australes de Baudin (1800-1804), Charles Alexandre Lesueur devient un des dessinateurs officiels du voyage, travaillant auprès du zoologiste Péron. De retour en France, il se consacre au dessin, à l’aquarelle sur vélin et participe à la rédaction du Voyage aux terres australes avant de partir aux États-Unis (1816-1837) d’où il fait de nombreux envois au Muséum d’échantillons de poissons notamment. A son retour, il est nommé en 1845 directeur du Muséum d’histoire naturelle du Havre qui contient conserve une grande partie de ses collections.
JEAN-ANDRÉ DE PEYSSONNEL (1694-1759), MÉDECIN ET NATURALISTE FRANÇAIS
Buste en marbre par Daniel Bacqué (1874-1947)
Série de bustes de savants, commande de l’État (1901-1909)
Naturaliste et correspondant de l’Académie royale des sciences, Jean-André de Peyssonnel voyage en Amérique du Nord, aux Antilles et en Afrique septentrionale, avant d’être nommé Médecin du Roi en Guadeloupe en 1726. Sa principale contribution naturaliste concerne la question de la nature du corail. Il découvre sa nature animale en explorant les côtes des Régences de Tunis et d’Alger (1724-1725). Présentées à l’Académie royale des sciences en 1726, ses observations laisseront sceptiques Réaumur et Bernard de Jussieu, avant d’être reconnues vingt ans plus tard.
HENRI MILNE-EDWARDS (1800-1885), NATURALISTE ET ZOOLOGISTE FRANÇAIS
Buste en marbre par Alexis André (1858–1935)
Série de bustes de savants, commande de l’État (1901-1909)
Après des études de médecine, Henri Milne-Edwards s’intéresse à l’histoire naturelle qu’il enseigne à l’Ecole centrale. Il travaille sur la faune marine du littoral autour de Granville et dirige, à partir de 1834, la partie consacrée à la zoologie des Annales des sciences naturelles. En 1838, il est élu à l’Académie des sciences, puis nommé à la chaire des crustacés et insectes au Muséum (1841) qu’il abandonnera en 1862 pour celle des mammifères et oiseaux. Auteur prolifique, il a notamment rédigé une Histoire naturelle des crustacés (1837-1841), et des Leçons sur la physiologie et l’anatomie comparée de l’homme et des animaux (1857-1881).
FRANÇOIS PÉRON (1775-1810), MÉDECIN, NATURALISTE ET ZOOLOGISTE FRANÇAIS
Buste en marbre par Marius Léon Cladel (1883-1948)
Série de bustes de savants, commande de l’État (1901-1909)
Après des études de médecine, François Péron participe, comme zoologiste, à l’expédition vers les Terres Australes commandée par Baudin (1800-1804). Travaillant avec le dessinateur Lesueur, il collecte plus de 100 000 spécimens dont 2 500 espèces nouvelles. Sa démarche de collecte d’invertébrés marins, de méduses notamment, apparaît très innovante. A son retour, il se consacre à la rédaction du récit du voyage et il est élu en 1806 membre de l’Institut.
RENÉ PRIMEVÈRE LESSON (1794-1849), PHARMACIEN ET ORNITHOLOGUE FRANÇAIS
Buste en marbre par Jean-Baptiste Malacan (1875-1958)
Série de bustes de savants, commande de l’État (1901-1909)
Officier pharmacien, en charge du jardin botanique de Rochefort, René-Primevère Lesson s’engage en 1822 à bord de La Coquille, dans l’expédition autour du monde de Duperrey. Chirurgien, pharmacien de bord et botaniste, il se charge de la collecte d’invertébrés et est le premier à observer les oiseaux de paradis aux Moluques et en Nouvelle-Guinée. A son retour, il est élu correspondant de l’Académie des sciences (1825). En 1830, il est nommé professeur de botanique à l’école navale de Rochefort et rédige nombre d’ouvrage d’histoire naturelle.
ACHILLE VALENCIENNES (1794-1865), NATURALISTE ET ZOOLOGISTE FRANÇAIS
Buste en marbre par Léon Roussel (1868-1943)
Série de bustes de savants, commande de l’État (1901-1909)
Élève de Cuvier, Achille Valenciennes publie une description sommaire des poissons sud-américains dans Voyage dans l’Amérique méridionale (1835-1847) d’Alcide d’Orbigny. C’est toutefois avec Cuvier qu’il rédige l’Histoire naturelle des poissons (1828-1848), véritable encyclopédie décrivant plus de 5 000 espèces dont plus de 2 000 nouvelles. Professeur au Muséum d’histoire naturelle, il est nommé titulaire de la chaire des annélides, mollusques et zoophytes en 1832. Il entre à l’académie des sciences en 1844.
Dossier rédigé en 2014