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La découverte de gisements fossiles décisifs permet de décrire les écosystèmes passés de la Nouvelle-Calédonie

La Nouvelle-Calédonie est un haut-lieu de biodiversité : 40 millions d’années d’évolution en font un archipel unique en termes de biodiversité avec de nombreuses espèces emblématiques ou relictes. L’étude de cette biodiversité est non seulement riche en enseignements théoriques sur la biologie des systèmes insulaires, mais elle apporte également des réponses pratiques aux problèmes locaux de conservation.

Autrefois considérée comme un refuge Crétacé terrestre issu du supercontinent Gondwana, la Nouvelle-Calédonie s’est avérée avoir été profondément submergée par l’océan puis recolonisée dans des temps géologiques récents, suite à des évènements tectoniques régionaux. Ce nouveau scénario évolutif était toutefois basé uniquement sur des études d’évolution moléculaire et de géologie. Une équipe de l’Institut de Systématique, Evolution, Biodiversité (Muséum national d’Histoire naturelle, CNRS, SU, EPHE, UA), a mené des études paléontologiques et coordonné les recherches d’un collectif international et calédonien de biologistes et de géologues, auquel a également participé le laboratoire « Histoire naturelle de l’Homme préhistorique » (Muséum national d’Histoire naturelle, CNRS, UPVD) du Muséum national d’Histoire naturelle et du CNRS.

Suite à plusieurs années de travaux de terrain, des gisements fossiles extraordinaires ont été découverts en grand nombre. Leur étude permet de contribuer directement à l’histoire évolutive du territoire au Crétacé et au Miocène, montrant une biodiversité importante propre à chaque époque (respectivement 90-85 et 20-8 Millions d’années) et de nombreux bouleversements végétaux. L’histoire des écosystèmes locaux montre à la fois une recolonisation par certaines lignées anciennes gondwaniennes et la mise en place assez précoce des formations végétales actuelles (forêt humide ou sèche, maquis). La publication de ce travail présente des travaux de biologie de l’évolution, confrontant résultats de biologie moléculaire sur des organismes actuels et études de fossiles anciens et récents, avec une précision rarement égalée dans les archipels tropicaux, refuges de biodiversité.

Gisement et plante fossiles du Crétacé à Moindou (Nouvelle-Calédonie)

© MNHN - R. Garrouste

Références

New fossil discoveries illustrate the diversity of past terrestrial ecosystems in New Caledonia
Romain Garrouste, Jérôme Munzinger, Andrew Leslie, Jessica Fisher, deceased, Nicolas Folcher, Emma Locatelli, Wyndy Foy, Thibault Chaillon, David J. Cantrill, Pierre Maurizot, Dominique Cluzel, Porter P. Lowry, Peter Crane, Jean-Jacques Bahain, Pierre Voinchet, Hervé Jourdan, Philippe Grandcolas & André Nel

Scientific Reports, 2021
www.nature.com/articles/s41598-021-97938-5

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