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Les êtres vivants sont capables de s’adapter aux changements de leur environnement. Mais face aux pollutions contemporaines, l’Homme ne pourra s’adapter que sur plusieurs générations.
Une adaptation lente pour les humains
L’exemple assez célèbre d’un papillon, la phalène du bouleau, a montré que les êtres vivants sont capables de s’adapter à certaines pollutions de l’environnement. En Angleterre, une population de ce papillon a vu sa couleur changer du blanc au noir dans les régions industrielles. En cause : la pollution qui noircissait les troncs d’arbre et qui rendaient trop visibles aux prédateurs les papillons de couleur blanche. Un exemple de pression de la sélection naturelle résultant d’une pollution de l’environnement.
Mais s’adapter aux pollutions pour l’humain est moins évident. Tout d’abord parce que ces pollutions sont nouvelles, et que notre cycle de vie est long. « Il faut plusieurs générations pour s’adapter aux pollutions, précise Frédéric Austerlitz, généticien des populations au Musée de l’Homme, mais l’humain lutte aujourd’hui avec d’autres moyens pour s’adapter à son environnement ».
Consultation médicale
© lordn - stock.adobe.comSoigner et ralentir la sélection naturelle
La médecine « contrecarre » en quelque sorte les plans de la sélection naturelle. Si un individu, une population, est plus sensible à une pollution, les progrès médicaux font qu’il est parfois possible de se soigner et de vivre avec… et de se reproduire. Dans ce sens, il n’y a plus autant de désavantage d’un point de vue reproductif d’une sensibilité à telle ou telle pollution. La technologie et la médecine vont à l’encontre de la sélection naturelle… Mais nous n’en sommes pourtant pas exempts. Les mécanismes sont simplement ralentis !
Frédéric Austerlitz, généticien des populations au Musée de l’Homme