L'alimentation du futur sera-t-elle génétiquement modifiée ?

Les OGM (organismes génétiquement modifiés) sont des organismes dont on a artificiellement modifié un ou plusieurs gènes. Certains d’entre eux, des bactéries en particulier, sont utilisés en routine, comme pour produire de l’insuline humaine pour l’industrie pharmaceutique ou de la présure pour l’industrie fromagère, par exemple.

En réalité, les débats de société portent principalement sur les plantes génétiquement modifiées (PGM) qui ont comme caractéristique d’être introduites dans des milieux agricoles ouverts sur les milieux naturels.

Les PGM commercialisées aujourd’hui contiennent deux types de gènes qui leur confèrent des caractères nouveaux : soit la production d’insecticide (environ 20 % du marché), soit la résistance à un herbicide (environ 80 %), principalement le glyphosate. Seules quelques plantes représentent des surfaces de culture significatives de PGM : le soja (78 % des cultures mondiales sont génétiquement modifiées), le coton (64 %), le maïs (33 %), le colza (24 %), 85 % de ces cultures étant produites dans quatre pays : États-Unis, Brésil, Argentine et Canada. Le rendement agricole (quantité produite par surface et par an) de ces principales variétés GM n’est pas significativement meilleur que leur équivalent non GM.

Aux origines des plantes génétiquement modifiées

Dans les années 1990, lorsque les premières commercialisations de PGM ont débuté, ils étaient présentés comme une solution d’avenir à de nombreuses questions agricoles, écologiques et sanitaires. On évoquait par exemple que les fruits pourraient contenir des vaccins ou des nutriments pour améliorer la santé des enfants ou les céréales qui seraient capables de fixer l’azote de l’air comme des légumineuses pour réduire les engrais. Force est de constater que les promesses ne sont pas au rendez-vous. Souvent parce que les caractéristiques imaginées n’étaient pas réalisables techniquement, économiquement ou finalement peu utiles commercialement. L’opposition des sociétés civiles dans de nombreux pays a en outre contribué à créer une défiance vis-à-vis de ces technologies, ralentissant ou bloquant la recherche.

Samuel Rebulard, ingénieur agronome, agrégé de sciences de la vie et de la terre, enseignant à l’université Paris-Saclay

Alimentation 2.0 : Science-fiction ou réalité ?

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