Collection de géologie générale

Constituée dans le cadre des activités de la chaire de Géologie du Muséum depuis 1793 et largement enrichie à travers les expéditions scientifiques, la collection de géologie générale renferme plus de 500 000 spécimens de roches, minéraux, fossiles, sondages de stratotypes français (Turonien, Lutétien) et de collections stratigraphiques ou paléoécologiques (roches évaporitiques). Ils sont conservés dans 12 réserves réparties dans 3 bâtiments, sur 2 sites en région parisienne, dont la fameuse Galerie de Géologie et de Minéralogie située dans le Jardin des Plantes, qui fût le premier bâtiment de France construit spécifiquement pour conserver, exposer et valoriser des collections et ouvert au public en 1841.

Présentation / Historique

Initiée par B. Faujas de Saint Fond, fondateur de la Géologie au Muséum et premier professeur de la chaire de Géologie en 1793, la collection s’enrichit considérablement avec P.L.A. Cordier, son successeur. La collection passe alors de 1 500 à plus de 200 000 spécimens de minéraux, fossiles et roches sédimentaires, métamorphiques et magmatiques. Cette diversité reflète les orientations de la géologie de l’époque, axées sur un inventaire exhaustif de la diversité du sol et du sous-sol et des premiers essais de classification de ce type de matériaux. Les successeurs (G. A. Daubrée et S. Meunier) poursuivent dans la même voie, en intégrant à la collection les premiers spécimens de météorites, embryons de l’actuelle collection de météorites du Muséum.

Les grandes expéditions à vocation scientifique se sont multipliées à la fin du XVIII^e siècle et au cours du XIX^e siècle, grâce notamment aux avancées technologiques de l’époque (outils de mesure du temps et de l’espace utilisés en navigation) et à l’effervescence dans le milieu des sciences naturalistes. Ces voyages de plusieurs mois voire plusieurs années au bout du monde ont permis un enrichissement remarquable de la collection. Le classement géographique de la collection était alors privilégié. Ainsi, de nombreux échantillons de géologie du Muséum ont été récoltés lors de grandes expéditions scientifiques célèbres ou moins connues, telles que celles de l’Astrolabe (Jules Dumont d’Urville), la Recherche (Joseph Paul Gaimard), L’Uranie (Louis de Freycinet), La Coquille (Louis Isidore Duperrey), La Favorite (Charles René Augustin Léclancher), Le Français et le Pourquoi pas ? (Jean-Baptiste Charcot), Expédition Quest – expedition Shakleton-Rowett (Sir Ernest Shakleton) ou encore les voyages du père Teilhard de Chardin en Chine.

À partir de 1920, P. Lemoine restructure les collections, dès son accession à la chaire de géologie, et oriente définitivement le laboratoire sur l’étude des roches sédimentaires, initiant une immense collection stratigraphique. La collection de météorites ainsi que de nombreux spécimens de roches magmatiques et métamorphiques, à l’origine de l’actuelle collection dite de roches endogènes du Muséum, sont en partie confiés au laboratoire de minéralogie du Muséum durant cette grande phase de restructuration de la collection de géologie. Les acquisitions et l’enrichissement de la collection à partir de cette époque ont été guidés par cette nouvelle orientation et le virage scientifique pris alors par le laboratoire de recherche, jusqu’à nos jours.

Activités

Représentative de l’histoire de la Géologie au Muséum national d’Histoire naturelle et de l’histoire des Sciences, cette collection fait l’objet de nombreuses consultations ou prêts chaque année. Son intérêt scientifique, patrimonial et historique est prisé, en vue d’expositions, d’articles ou films documentaires, de médiation scientifique, d’événements pédagogiques, de sujets de recherche.

Forte de sa dynamique scientifique moderne, la collection fait l’objet d’un accroissement permanent, axé sur les témoins des temps les plus reculés de l’histoire de notre planète, des premières traces de vie et des conditions physico-chimiques de la surface de la Terre primitive.