Depuis quand a-t-on des allergies ?

Difficile de savoir si nos ancêtres Homo sapiens étaient allergiques aux acariens ou à certaines substances de l’alimentation. La meilleure hygiène de l’Homme depuis quelques siècles pourrait être un des facteurs qui a provoqué la recrudescence des réactions allergiques dans nos sociétés modernes.

Des réactions récemment décrites

Difficile de se prononcer quant aux réactions immunitaires des premiers Hommes. La réaction allergique est apparentée à une réponse immunitaire, mais inappropriée, en réaction à une substance (l’allergène) habituellement inoffensive.

Cette pathologie est en augmentation chez les humains, bien que le rhume des foins ait été décrit il y a plus de 200 ans. On rencontre aussi des allergies, surtout alimentaires, chez les animaux domestiques. En revanche, chez les animaux sauvages il y a peu d’éléments. En dehors de l’exposition à des molécules de synthèse de plus en plus nombreuses et souvent allergisantes, certaines substances comme les pollens existent depuis bien avant l’humanité et étaient sans doute auparavant mieux tolérées.

Un changement pour le système immunitaire

Pollens de quelques plantes courantes

Pollens de quelques plantes courantes : Tournesol, Volubilis, Rose trémière (Sildalcea malviflora), lys (Lilium auratum), onagre (Oenothera fruticosa) et Ricin commun (Ricinus communis). Image agrandie 500 fois : la particule en forme de grain de café dans le coin inférieur gauche mesure dans les 50 μm - Dartmouth Electron Microscope Facility, Dartmouth College

Domaine public

La théorie dite hygiéniste propose une explication : la réaction immunitaire est destinée à détruire des microbes ou des parasites. Dans un environnement de plus en plus dépourvu de microbes, l’hypothèse est que le système immunitaire se détourne vers des cibles jusqu’alors bien tolérées.

Il a été montré que l’asthme infantile est plus fréquent dans les ménages où tout est récuré à l’eau de Javel. Et des asthmes graves ont été traités en inoculant aux enfants des ascaris, un ver intestinal autrefois très répandu et qu’on a fait disparaître en Occident alors que notre organisme s’y était accoutumé depuis des millions d’années.

Article rédigé en 2015. Alain Froment, Associé au Muséum d’histoire naturelle (UMR 7206, Éco-anthropologie)

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