Musée de l’Homme
Communiqué de presse

Anne de Vandière - Tribu/s du Monde

Depuis 2009, la photographe et artiste Anne de Vandière s’intéresse à ;ces nombreuses ethnies et parcourt les cinq continents à leur rencontre. La curiosité, le respect et la volonté d’échange avec ces peuples méprisés et malmenés dans leurs droits, sont au cœur de sa démarche artistique. Son approche est intime et singulière. Elle consiste à recueillir les mots et la parole de ces femmes, hommes et enfants du bout du monde, à travers les gestes de leurs mains, outil premier et premier outil de communication et de transmission.

Partant du constat que les gens exprimaient beaucoup de choses à travers leurs mains et que cette gestuelle était souvent bien plus parlante que les mots, Anne de Vandière a rapidement placé celle-ci au coeur de son travail. Après avoir réalisé des portraits de personnalités comme Daniel Buren, Jean Nouvel ou Yves Coppens, puis ceux des « petites mains » de l’industrie du luxe, elle a souhaité partir à la rencontre des habitants, des petits peuples ;« au bord du monde ».

Pour chaque voyage, Anne de Vandière effectue un long travail de recherche préparatoire et s’entoure de scientifiques ou de spécialistes — géologues, ethnologues, sociologues, biologistes, critiques d’art, etc. — qui lui donnent le sésame pour entrer en contact avec les tribus. Son premier outil de communication est le langage universel des voyageurs, un ballet facétieux de gestes des mains qui s’envolent, qui touchent et caressent, avant d’être répertoriées par ses soins sous forme d’empreintes ou de dessins dans ses « carnets nomades ». Ceux-ci constituent un véritable lien avec les populations qui viennent enrichir les pages de témoignages à travers des dessins, des bijoux ou des plantes.

Immergée dans la vie des villages, Anne de Vandière recueille ainsi la parole de leurs habitants sur leurs croyances et leur philosophie de vie avant de réaliser des portraits en noir et blanc de leurs mains. Les mains sont bavardes, elles ne trichent pas et reflètent l’identité, les souffrances, le courage et l’espoir de populations menacées par le déracinement qui, aussi différentes soient-elles d’un bout à l’autre du globe, parlent d’une même voix de leur respect de l’environnement et de leur attachement à la Terre Mère. Anne de Vandière est arrivée à la photographie un peu par accident. Elle a choisi l’argentique et le noir et blanc tout en veillant à ne pas placer son travail sur le terrain de l’esthétisation. Ancienne journaliste et rédactrice de mode, son travail in situ vise « l’ici et maintenant », l’immédiateté des rencontres et des situations.

Femme Hamar pendant la cérémonie du zeley. Vallée de l’Omo, dans le sud de l’Éthiopie, 2013

© MNHN - A. de Vandière

Au carrefour de la photographie artistique et du reportage, son travail apporte ainsi un témoignage unique et intime sur des peuples ignorés, minorés, fragilisés par les gouvernements et la mondialisation. Il est présenté pour la première fois au Musée de l’Homme au sein d’une installation sous forme de diptyque sculptural constitué de deux containers : à l’intérieur, l’un noir abritant 65 triptyques, l’autre blanc réunissant des photographies rétro-éclairées. Ces deux « caissons à sensations », comme aime à les nommer Anne de Vandière, sont tous deux reliés par un couloir, « cordon ombilical » où sont diffusées des vidéos de témoignages des « Sentinelles de la Terre ».

Sanctuaire nomade dont Paris constitue la première étape d’accueil, l’installation immerge le spectateur invité à y pénétrer, dans un environnement poétique et serein soutenu par un design sonore réalisé par Inès Mélia et Jonathan Saguez, constitué d’ambiances de villages, de chants initiatiques et d’échos de la nature. L’oeuvre témoigne de l’incroyable vitalité de ces tribus détentrices de savoir-faire extraordinaires et porteuses d’une diversité culturelle essentielle au maintien de l’équilibre et de la richesse de l’humanité.

Métaphore de la maltraitance, de l’enfermement, l’installation lance une alerte contre les effets dévastateurs d’un basculement souvent inadapté dans la modernité, imposé à ces populations. Elle dénonce leur déplacement forcé à contre-sens de leur nomadisme et de leurs coutumes, et le pillage systématique de leur patrimoine et de leurs ressources naturelles qui peuvent conduire progressivement à leur extinction.

Second volet du projet, la parution du livre « TRIBU/S DU MONDE » aux Éditions Intervalles accompagne l’exposition. Il retrace le parcours d’Anne de Vandière à la rencontre de 46 tribus réparties sur 20 pays des 5 continents qui constitue un fond remarquable de photographies et de témoignages.

Susy Gilbert est aborigène. Elle aime que son pinceau glisse dans ces couleurs de terre et d’eau

© MNHN - A. de Vandière

Informations pratiques

Du 12 octobre 2016 au 2 janvier 2017 au Musée de l’Homme
17, Place du Trocadéro
75116 Paris
Métro : Trocadéro (lignes 6 et 9)
Ouvert tous les jours, sauf le mardi, de 10 h à 18 h
Entrée libre pour l’exposition

Cette programmation est présentée dans le cadre de la saison thématique « Empreintes : l’humanité a rendez-vous au Musée de l’Homme ». L’exposition est intégrée à la programmation de Paris Photo 2016 du 10 au 13 novembre 2016.

Anne de Vandière est représentée par la Galerie Maubert à Paris.
www.galeriemaubert.com

Contacts presse

Tribu/s du Monde
Agence La Mercerie
Frédérique Berni
06 25 42 53 86
f.berni [@] lamercerie-agence.com

Musée de l'Homme
> Pierre Laporte Communication
Pierre Laporte, Marie Roy, Laurent Jourdren, Frédéric Pilier
01 45 23 14 14
info [@] pierre-laporte.com

> Musée de l’Homme
Christel Bortoli
01 44 05 73 23
christel.bortoli [@] mnhn.fr

Isabelle Gourlet
01 44 05 72 31
igourlet [@] mnhn.fr

Éditions Intervalles
Agence Gaëlle Cueff
Gaëlle Cueff
01 42 41 64 98
contact [@] gaëlle-cueff.com

Notes de bas de page