Tissus et cellules cryoconservés de vertébrés

Kha-Nyou

Laonastes aenigmamus

Laonastes aenigmamus est un petit rongeur de la taille d’un rat qui a été découvert par hasard sur un marché laotien. Il est le seul représentant de sa famille, et sa population est en diminution ; ce qui rend son étude et sa protection importante. Il n’avait jamais été étudié en cytogénétique (étude des chromosomes).

Hybridation in situ avec une sonde ribosomique sur une métaphase sur fond noir © MNHN/CNRS - Michèle Gerbault-Seureau

Hybridation in situ avec une sonde ribosomique sur une métaphase

© MNHN/CNRS - M. Gerbault-Seureau

Laonastes aenigmamus est un petit rongeur de la taille d’un rat. C’est une espèce en voie d’extinction et dont la répartition est limitée à des zones rocheuses du Nord du Laos (Kammouane). Sa population est en décroissance, rendant son étude et sa protection intéressante. Seul représentant de sa famille, ce petit rongeur endémique du Laos, au pelage gris et à la queue touffue, a été peu étudié : ses chromosomes restaient inconnus et sa position phylogénétique (étude des relations de parenté entre êtres vivants) encore incertaine.

En 2011, une mission au Laos a été organisée et subventionnée par le Muséum national d’Histoire naturelle. Les scientifiques devaient rapporter des prélèvements stériles de Kha-Nyou provenant de différentes régions, afin d’étudier la diversité chromosomique de cette espèce.

Lanonastes vit dans des endroits escarpés que seuls quelques chasseurs locaux connaissent. Grâce à leur aide et la visite des marchés, les scientifiques ont pu réaliser des biopsies musculaires de différents animaux. À leur retour, les prélèvements ont été découpés en petits morceaux puis mis en culture dans un flacon contenant 1 mL de milieu de culture. Une dizaine de jours plus tard, les fibroblastes (cellules de soutien des tissus) commencent à pousser autour de l’explant. Après multiplication des cellules, celles-ci sont congelées avec un cryoprotecteur (DMSO) à raison de 10 millions de cellules par cryotube, puis conservées dans un container d’azote liquide à -196°C.

Une fois décongelées, ces cellules recommencent à pousser en ayant gardé toutes leurs fonctions biochimiques et leur patrimoine génétique. Bien que la conservation de cet animal soit un enjeu majeur, il est malheureusement encore chassé par la population pour être mangé. La photo montre l’hybridation in situ du gène « 28S » par une sonde ; ce gène est impliqué dans la synthèse des ribosomes, des composants essentiels des cellules. La préparation chromosomique et la sonde ont été dénaturées. La sonde a été hybridée pendant 72 heures, puis révélée en vert par immunologie. Les chromosomes sont colorés en orange. Les observations sont effectuées avec un microscope à fluorescence et les images sont capturées à l’aide d’une caméra refroidie et d’un logiciel de capture d’images. Les chromosomes sont identifiés grâce à un marquage en bandes, et le caryotype reconstitué en utilisant un logiciel informatique.

Laonastes aeningmamus en train de manger

Laonastes aeningmamus

© MNHN/CNRS - M. Gerbault-Seureau
Hybridation in situ avec une sonde ribosomique sur une métaphase sur fond noir © MNHN/CNRS - Michèle Gerbault-Seureau

Hybridation in situ avec une sonde ribosomique sur une métaphase

© MNHN/CNRS - M. Gerbault-Seureau

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