Harpon en bois du lac de Chigir (Oural)
À l’occasion du dessèchement partiel du lac de Chigir, en Sibérie, en vue de l’extraction de sable aurifère, les tourbières sus-jacentes ont permis la découverte de nombreux ossements d’animaux, armes et outils en matière organique conservés (bois, os, bois de cervidés), tel le harpon en bois ici reproduit, découvert à la fin du XIXe siècle.
La chasse et la pêche constituaient la base économique des populations implantées au bord du lac de Chigir. Les harpons servaient sans doute à chasser les castors. Mais on ne peut exclure la chasse à la loutre et aux poissons.
Au contraire de la lance et du javelot, le harpon se caractérisait par une connexion flexible sous forme d’un lien relié à une hampe. Une extrémité du lien était attachée au harpon, l’autre à la hampe. La base du harpon était insérée dans un creux situé à l’extrémité de la hampe ou associée avec la hampe via une pré-hampe. Lorsque le harpon atteignait la cible, la tête du harpon se détachait de la hampe et, grâce au lien, il était possible de récupérer la proie dans l’eau.
Jacqueline Léopold