Couteau prédynastique

Au Chalcolithique, vers 3 700 av. J.C., une hiérarchisation de la société se met en place. Les tombes sont plus grandes et le coffre, parfois en bois, est enterré. Les céramiques sont stockées dans des niches et les palettes à fard sont peu nombreuses. Des parures ornent le corps et un couteau prédynastique est déposé sur ses flancs. Les hommes ensevelis dans ces sépultures ne sont pas parmi les plus aisés car on y trouve rarement du cuivre. Ce type de couteau pourrait donc constituer un substitut à son homologue en cuivre.

La période de Nagada II qui se range dans le Chalcolithique coïncide avec l’apparition des couteaux incurvés dotés d’une partie proximale ronde et d’un dos droit. Le choix de ce type de silex de couleur gris-beige, abondant dans les calcaires bordant le Nil ou dans les marges désertiques aux bonnes aptitudes s’explique par ses aptitudes à la taille. Le façonnage de la préforme, effectuée par percussion directe et indirecte a pour objectif d’atteindre au plus près la forme définitive. Il s’en suit le polissage qui a pour objectif, sur une face, de faciliter le façonnage par pression des retouches en S et, sur l’autre, de polir la face stricto-sensu. Ensuite, vient le débitage par pression, de longs enlèvements très minces, légèrement incurvés en S et parfaitement parallèles, dénommés les ripple-flakes. La chauffe intentionnelle du silex qui facilite le débitage par pression est attestée car de nombreux couteaux sont de couleur rose violette résultant de la chauffe et, présentent des négatifs d’enlèvements brillants.

À l’origine, ce couteau a sans doute appartenu au commandant Robert Mowat (1823-1912), paléographe, numismate et membre de la société des Antiquaires de France qui a enrichi les collections de l’État, notamment le Cabinet des médailles.