Spécimen en alcool

Staurojoenina gracilis

Staurojoenia gracilis

Les termites xylophages possèdent une flore symbiotique complexe constituée de microorganismes indispensables à leur survie qui dégradent le bois, une source de nutriment pour le termite. Chaque espèce de termite possède la plupart du temps une flore spécifique. Staurojoenia gracilis est un des symbiontes du termite Bifiditermes madagascariensis.

Staurojoenina gracilis au microscope

Staurojoenina gracilis Hollande 1986, symbionte du termite Bifiditermes madagascariensis. Des morceaux de bois en dégradation sont visibles dans le cytoplasme.

© MNHN - P. Grellier

La flore intestinale des termites xylophages est complexe, constituée d’une importante diversité d’organismes unicellulaires procaryotes et protistes (essentiellement des flagellés) qui sont indispensables à la survie et au développement du termite. Le termite xylophage est en effet incapable d’utiliser la cellulose du bois comme source de nutriments. Seuls les flagellés symbiotiques possèdent la machinerie enzymatique nécessaire à sa dégradation complète. L’acétate produit est une des principales sources de carbone pour le termite. Mais ils ne suffisent pas à eux seuls à fournir le termite en nutriments. Ce processus ne peut s’effectuer sans la participation d’un troisième partenaire, les bactéries symbiontes intracellulaires (endosymbiontes) ou attachés à la surface des flagellés (ectosymbiontes). Ce ménage à trois permet ainsi de fournir l’acétate nécessaire au métabolisme du termite.

Les protistes symbiontes des termites xylophages appartiennent pour la plupart  à un phylum particulier d’eucaryotes unicellulaires, les Parabasalia auquel appartient le flagellé Staurojoenina gracilis, isolé par André Hollande du tractus intestinal du termite Bifiditermes madagascariensis provenant des régions de Nosy Bé et de Diego Suarez de Madagascar. Les Parabasalia possèdent une diversité de formes avec cependant des caractères morphologiques particuliers, qui leur sont propres pour certains, comme : un appareil de Golgi très développé (l’appareil parabasal) ; une division nucléaire singulière mettant en jeux un fuseau mitotique extranucléaire (pleuromitose) ; une absence de mitochondries, remplacées par des hydrogénosomes ; la présence d’une structure microtubulaire intracellulaire complexe, l’axostyle…

Les Parabasalia présentent un nombre de flagelles très variable d’une espèce à l’autre, de 2-5 flagelles (voir une absence de flagelle pour au moins une espèce) à plusieurs milliers de flagelles, pouvant constituer de véritables touffes au niveau de la « tête » du flagellé. Le genre Staurojoenia appartient au groupe des Trichonymphines, caractérisées par plusieurs aires de flagelles (100-1000 flagelles) positionnées le long d’un rostre. Staurojoenia possède un corps cellulaire de grande taille (environ 200 µm) en forme d’amphore plus ou moins pansue au col (rostre) flanqué de 4 aires flagellaires.

Staurojoenina gracilis au microscope

Staurojoenina gracilis Hollande 1986, symbionte du termite Bifiditermes madagascariensis. Des morceaux de bois en dégradation sont visibles dans le cytoplasme.

© MNHN - P. Grellier
Staurojoenina gracilis au microscope

Staurojoenina gracilis Hollande 1986, symbionte du termite Bifiditermes madagascariensis. Des morceaux de bois en dégradation sont visibles dans le cytoplasme.

© MNHN - P. Grellier
Staurojoenina gracilis au microscope

Staurojoenina gracilis Hollande 1986, symbionte du termite Bifiditermes madagascariensis

© MNHN - P. Grellier
Staurojoenina gracilis au microscope

Staurojoenina gracilis Hollande 1986. Coloration mettant en évidence le rostre autour duquel s’organise les 4 aires flagellaires.

© MNHN - P. Grellier

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