Collaboration scientifique
Biodiversité aquatiques, régions Antilles-Guyane - Écologie des Sargasses
Études de biodiversité, d’éco-toxicologie et de valorisation des Sargasses dans la région Caraïbe.
Les échouements d’algues brunes, correspondant à des assemblages des espèces Sargassum fluitans et Sargassum natans, sont constatés dans l’ensemble du bassin caribéen et sur certaines côtes africaines depuis 2011.
Ils touchent les façades atlantiques de l’archipel de la Guadeloupe, de la Martinique et dans une moindre mesure de la Guyane française. Ces efflorescences des sargasses, qui sont intermittentes, répondent néanmoins à des forçages anthropiques et climatiques. Les conséquences économiques sont importantes pour différents secteurs d’activités dont le tourisme et les professionnels de la mer et du littoral et engendre des réorganisations dans la gestion de cette crise et des modifications des représentations sociales et des désirs d’actions.
Au travers d’une approche interdisciplinaire, ce projet vise d’une part à mieux connaître la biodiversité associée aux radeaux de sargasses. Elles servent pour la croissance, l’alimentation mais aussi la ponte de divers organismes comme les tortues et les oiseaux marins. Ces algues pélagiques constituent de véritables écosystèmes flottants qui servent d’habitats à un grand nombre d’espèces qui vont des producteurs primaires aux top-prédateurs.
Les scientifiques de ce programme étudient en particulier, l’holobionte des sargasses – ensemble composé par un organisme animal ou végétal et les micro-organismes qu'il héberge – au cours du processus d’échouement mais aussi sur les sites terrestres d’épandages. Ces études pourraient apporter des informations importantes sur la dégradation des sargasses, les impacts probables des échouements sur les milieux environnants voire aussi sur la présence d’espèces potentiellement pathogènes.
Par ailleurs, dans un contexte de stockage et de mise sur le marché de co-produits issus des sargasses, ils étudient aussi certains composés organiques, chimiques et/ou métaux lourds ou ayant pu s’accumuler dans les sargasses. Ces contaminants peuvent devenir une nouvelle source de pollution pour les sites d’épandage ou au cours des processus de valorisation. En particulier ils travaillent sur la production d’amendement qui est une des filières actuellement viables aux Antilles françaises. Ils essaient notamment de mieux comprendre l’acceptabilité sociale de cette filière déchets végétaux, en tant qu’enjeu majeur pour l’économie et la société.