Arbres remarquables et historiques

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PIN DE WOLLEMI

Wollemia nobilis

En 1994, une centaine d’arbres inconnus sont découverts au fond d’une vallée isolée du Wollemi Park, à l’ouest de Sydney (Australie). Hauts de près de 40 mètres, leur âge est estimé entre 500 et 1 000 ans. Ce genre nouveau, Wollemia, est rapporté à la famille des Araucariacées (conifères), qui a connu son apogée au Jurassique, voici environ 200 millions d’années. Sa découverte est importante : l’habitat de cette nouvelle espèce, confiné en une sorte de refuge, témoigne de la compétition entre espèces qui a dû s’exercer. Pour protéger ce pin, le gouvernement australien garde secret son habitat naturel et la diffuse dans le monde entier pour qu’elle soit multipliée, afin d’amoindrir les risques de sa disparition complète.

ARBRE AUX QUARANTE ÉCUS

Ginkgo biloba
Cour de la Galerie de Paléontologie et d'Anatomie comparée

Le fossile le plus ancien du genre Ginkgo est daté de la fin de l’ère primaire, il y a près de 250 millions d’années. Les ginkgos, très rares à l’état sauvage, doivent leur survie au respect et aux soins que leur ont toujours portés les moines taoïstes. L’espèce est dioïque : les organes mâles et les organes femelles sont portés par des individus différents, et un décalage dans la chute des feuilles d’environ 15 jours apparaît entre les deux sexes. Cette caractéristique est visible sur ce ginkgo mâle, sur lequel a été greffée dans la partie basse une branche femelle. Son nom ne vient pas de son feuillage doré en automne, mais du prix payé pour son achat en 1780 par un riche botaniste collectionneur.

ARBRE AUX QUARANTE ÉCUS

Ginkgo biloba
À proximité de l'amphithéâtre Verniquet

Le fossile le plus ancien du genre Ginkgo est daté de la fin de l’ère primaire, il y a près de 250 millions d’années. Les ginkgos, très rares à l’état sauvage, doivent leur survie au respect et aux soins que leur ont toujours portés les moines taoïstes. L’espèce est dioïque : les organes mâles et les organes femelles sont portés par des individus différents, et un décalage dans la chute des feuilles d’environ 15 jours apparaît entre les deux sexes. Son nom ne vient pas de son feuillage doré en automne, mais du prix payé pour son achat en 1780 par un riche botaniste collectionneur.

NOYER NOIR D’AMÉRIQUE

Juglans nigra

Introduit en Angleterre en 1686, le noyer noir d'Amérique s’est développé assez largement en Europe. Les noyers noirs du Muséum ont été plantés vers 1862. Originaire du centre et de l’est des États-Unis, le noyer noir adulte est beaucoup plus grand et plus rustique que notre noyer commun, et ses folioles sont plus nombreuses. Il doit son nom à la couleur presque noire de son écorce, qui s’accorde magnifiquement avec les tons or que prend son feuillage en automne. Son bois sombre résistant à l’humidité est très recherché en ébénisterie. Les cerneaux de ses noix, au goût amer, sont difficiles à extraire.

ARBRE DE JUDÉE

Cercis siliquastrum

Planté sous Buffon en 1785, cet arbre appartient à une espèce originaire du Proche-Orient et de la région méditerranéenne. Les fleurs apparaissent à même le tronc, avant les premières feuilles, un phénomène appelé « cauliflorie », très rare chez les plantes poussant dans les régions tempérées. L’arbre de Judée appartient à la famille du haricot et de la fève (Fabacées) que l’on reconnaît grâce aux fleurs de forme caractéristique, dite « papilionacée », et aux fruits de type gousse.

« LE ROBINIER DE ROBIN »

Robinier faux-acacia, Robinia pseudoacacia

Jean Robin, arboriste sous Henri IV, reçut d’Amérique du Nord quelques graines de robinier qu’il sema dans son jardin de l’île de la Cité vers 1600. Son fils, Vespasien, transplanta le robinier de son père à son emplacement actuel vers 1630. Il s’agit d’un des deux premiers robiniers introduits en Europe. Sa partie aérienne a disparu depuis longtemps, mais ses racines ont émis les rejets qui forment le bosquet actuel. C’est pourtant le même individu. Le second robinier planté par Robin est visible au square Viviani, à Paris. Un peu plus âgé que celui du Jardin des Plantes, il est considéré comme le doyen des arbres de la capitale.

« LE SOPHORA D'INCARVILLE »

Sophora du Japon, Styphnolobium japonicum

Comme son nom ne l’indique pas, le sophora du Japon est originaire de Chine.

En 1747, le père d’Incarville, un jésuite naturaliste résidant en Chine, envoie à Bernard de Jussieu des graines « d’arbres chinois inconnus ». Parmi elles se trouvent celles du sophora.

Ce vieil arbre de 19 mètres de haut a un tronc de 112 centimètres de diamètre. Il est dans sa phase de sénescence et, afin de le préserver le plus longtemps possible tout en prenant en compte la sécurité du public, nous avons procédé à un allègement de son houppier, à un décompactage du sol et établit un périmètre de sécurité.

ÉRABLE DE MONTPELLIER

Acer monspessulanum

Cette essence méditerranéenne de petite taille pousse sur tout type de sol, tant qu’elle reçoit assez de lumière. Ses feuilles tombent tardivement, en hiver. Son nom lui fut donné au XVlle siècle par les frères Bauhin, étudiants de l’École de médecine de Montpellier. À cette époque, les médecins étaient des botanistes qui élaboraient l’essentiel des médicaments à partir de végétaux. Le premier jardin botanique créé en France fut celui de l’École de médecine de Montpellier, en 1593. Le Jardin des Plantes de Paris, autrefois nommé Jardin royal des plantes médicinales, est créé en 1635 sur décision de Louis XIII.

« LE CÈDRE DE JUSSIEU »

Cèdre du Liban, Cedrus libani

Planté en 1734 à la demande de Bernard de Jussieu, alors conservateur du Jardin des Plantes, cet arbre est le plus ancien de son espèce en France.

Rapportant deux petits cèdres d’Angleterre, Jussieu aurait laissé tomber le pot qui les contenait près du Jardin des Plantes. Les cèdres finirent le voyage dans le chapeau de Jussieu. L’un des deux fut planté ici même. Le second fut donné à Trudaine, l’intendant des finances de Louis XV, qui le planta dans sa propriété ; en 1935, il fut abattu par un orage.

Emblème du Liban, menacé par le réchauffement climatique, cet arbre est classé « vulnérable » par l'UICN (Union internationale pour la conservation de la nature).

« L'ÉRABLE DE TOURNEFORT »

Érable de Crète, Acer sempervirens

En 1700, Joseph Pitton de Tournefort, botaniste au Jardin du Roy, fut envoyé par Louis XIV aux pays du Levant. Il rapporta au Muséum de nombreuses nouvelles plantes, dont cet érable, originaire de la région orientale de la Méditerranée et de l’Asie mineure, qui fut planté en 1702. Son nom d’alors était « érable oriental à feuilles de lierre ». Ce petit arbre (moins de 10 mètres) est l’un des rares érables à garder ses feuilles en hiver. Dans son milieu naturel, brouté régulièrement par les chèvres et les moutons, il a souvent la forme et la taille d’un buisson.

THUYA D’ORIENT

Platycladus orientalis

Comme le sophora, le thuya d’Orient, ou arbre de vie, aujourd’hui fréquent dans les parcs et les jardins, provient de graines envoyées de Chine par le père d’Incarville en 1753. Ce conifère aux rameaux érigés et aplatis est un arbuste ou petit arbre qui ne dépasse pas 12 mètres de hauteur. En Europe, il a un usage ornemental : on rencontre le plus souvent ses variétés horticoles naines ou aux feuillages colorés. En Chine et en Corée, d’où il est originaire, son bois est employé pour la construction de temples bouddhistes. Graines et feuilles sont utilisées en médecine traditionnelle chinoise.

CHÊNE À GROS GLANDS

Quercus macrocarpa

Nommé botaniste royal par Louis XVl, André Michaux (1746-1802), accompagné de son fils François-André (1770-1855), explorèrent l’Amérique du Nord et créèrent une pépinière dans le New Jersey afin de fournir la France en essences forestières de cette contrée. Ce chêne majestueux provient d’un lot de graines envoyées par F.-A. Michaux et semées au Jardin des Plantes en 1811. C’est le premier de son espèce introduit en Europe. De tous les chênes nord-américains, c’est le plus septentrional et, de ce fait, le plus rustique. Les Amérindiens faisaient de la farine avec les glands et différents remèdes avec l’écorce.

PIN PLEUREUR DE L’HIMALAYA

Pinus wallichiana

Planté en 1844, cet arbre serait l’un des premiers introduits en France. Son nom latin rend hommage à Nathaniel Wallich (1786-1854), un botaniste danois. Élégant, avec ses longues aiguilles vertes bleutées pendantes et son port pyramidal, le pin pleureur de l’Himalaya trouve sa place dans les grands jardins et les parcs. Rustique et résistant aux maladies et à la pollution, la chenille processionnaire est son seul ennemi. Dans sa région d’origine, qui s’étend de l’Afghanistan à la Birmanie, entre 1 800 et 4 000 mètres d’altitude, il peut atteindre 40 mètres de haut. En Europe, il ne dépassera pas 15 mètres.

PLATANE COMMUN

Platanus x hispanica

Cet arbre a été planté sous Buffon en 1785. Le platane commun est un hybride entre le platane d’Orient et le platane d’Amérique. L’érosion des pentes du « labyrinthe » a mis à nu ses racines. La plupart du temps invisible, le système racinaire des arbres n’en est pas moins de grande taille… et on estime souvent son volume égal à celui du houppier (ensemble des branches de l’arbre). Les racines permettent l’ancrage au sol et l’absorption de l’eau et des minéraux nécessaires au développement des végétaux.

« LE PLATANE DE BUFFON »

Platane d’Orient, Platanus orientalis

ll s’agit ici d’un des trois platanes plantés sous Buffon en 1785. Le platane d’Orient, qui peut atteindre des dimensions impressionnantes, suscitait déjà l’admiration dans l’Antiquité, et les Romains l’introduisirent en Sicile en 390 avant J.-C. Sa propagation vers le nord est lente, il atteint l'Angleterre en 1561. ll va s'hybrider avec le platane d'Amérique (Platanus occidentalis), introduit en Europe au XVlle siècle, pour donner le platane commun (Platanus x hispanica), couramment planté comme arbre d'ornement et d’alignement.

PARROTIE DE PERSE

Parrotia persica

Originaire d’lran et du Caucase, ce parrotie de Perse fut transplanté du jardin de la Faculté de médecine au Muséum en 1900. C’est l’un des plus beaux spécimens en Europe occidentale. L’espèce est ornementale car ses feuilles prennent à l’automne des teintes magnifiques, du jaune au pourpre. On peut aussi admirer en janvier les bourgeons floraux aux écailles brun foncé, qui s’ouvrent en laissant apparaître les étamines écarlates. Il est parfois appelé « arbre de fer » car son bois est très dur et très dense, ou « arbre perroquet » en raison de son feuillage automnal multicolore.

CERISIER DU JAPON 'SHIROTAE'

Prunus Groupe Sato-zakura 'Shirotae'

lssues d’un processus millénaire de sélection et d’hybridation à partir de quelques espèces sauvages de Chine et du Japon, il existe plusieurs centaines de variétés de cerisiers japonais (Prunus Groupe Sato-zakura). Ces arbres caducs ont des floraisons et des ports variés. Ainsi appelée en référence à la couleur de ses fleurs, la variété 'Shirotae' (blanche neige) se distingue par son port très étalé, aux branches horizontales. En avril, sa floraison est abondante, mais de courte durée.

MÉTASÉQUOIA

Metasequoia glyptostroboides

Au début du XXe siècle, des paléobotanistes découvrirent le métaséquoia sous forme de fragments fossilisés datant du Pliocène. C’est en 1941 que des gardes forestiers chinois rencontrèrent dans la région du Sichuan, en Chine occidentale, un petit groupe d’arbres que les botanistes, à leur grande surprise, déterminèrent comme appartenant au genre Metasequoia. Cette lignée fossile n’avait donc pas disparu !

En 1948, des équipes scientifiques sino-américaines rapportèrent des graines au jardin botanique de Boston, puis en distribuèrent à tous les grands jardins botaniques du monde. L’arbre planté au Jardin des Plantes fait partie de cette première génération.

KIWI

Actinidia chinensis

La première introduction au Jardin de deux pieds de kiwi, mâle et femelle, eut lieu en 1899 au carré des couches (emplacement actuel du Jardin alpin), mais ils ne résistèrent que quelques années. Une seconde plantation donna une liane vigoureuse qui se développait considérablement chaque année. Les jardiniers la taillaient sévèrement au printemps mais, à leur grand désespoir, aucune fleur n’apparaissait.

Camille Guinet, chef jardinier, désireux de mieux connaître le cycle végétatif de cette plante, décida de ne plus la tailler. Au printemps suivant, il vit apparaître les premières fleurs, puis les fruits, quelque temps après, sur le pied femelle.

FAU DE VERZY

Fagus sylvatica Groupe Tortuosa

Ce fau (« Hêtre » en ancien français) est un hêtre aux formes tortueuses, avec un tronc boursouflé qui se ramifie horizontalement, surmonté d’un dôme de branches formant une trame dense et épaisse. À l’état naturel, ces arbres ne se rencontrent qu’en petit nombre, dispersés dans la forêt de hêtres de Verzy, en Champagne. Ils se multiplient surtout par marcottage : les branches traînant sur le sol s’enracinent en terre et redonnent un nouvel arbre tortueux. Parmi les semis naturels de ces arbres, seuls quelques-uns présentent ce port particulier. La mutation génétique est actuellement l’hypothèse la plus probable concernant le phénomène « tortillard ».

« LE PISTACHIER DE VAILLANT »

Pistachier cultivé, Pistacia vera

Ce pistachier fut planté vers 1700 au carré des couches (actuel Jardin alpin) par Sébastien Vaillant, botaniste au Jardin royal des plantes médicinales (nom du Jardin des Plantes avant la Révolution). Vaillant démontra scientifiquement la sexualité des végétaux en utilisant ce pied mâle de pistachier et le pied femelle situé dans le Jardin des Apothicaires (à l’emplacement actuel de l’lnstitut national d’agronomie) : en 1715, il préleva du pollen des fleurs mâles, le transporta jusqu’au Jardin des Apothicaires pour polliniser les fleurs femelles. Quelques semaines plus tard, les premières pistaches apparurent sur le pied femelle.

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