Collection de l’alcoothèque

La collection de l’alcoothèque comprend des spécimens préservés en liquide (pas seulement alcooliques), essentiellement d’algues et de plantes vasculaires, ainsi que des champignons. Son intérêt scientifique est doublé par un intérêt historiographique.

Présentation

Cette collection comprend différentes espèces. Les lichens et les bryophytes y sont très peu présents, car il est facile de restaurer leur aspect frais à partir des herbiers. Les algues sont fixées sur le terrain par le formol, qui agit aussi comme agent conservateur. Tous les autres groupes sont en général fixés pendant 48 heures dans un mélange d’alcool, de formol et d’acide acétique, puis transférés dans un mélange conservateur (alcool, eau, glycérine). Ces traitements permettent de disposer d’un matériel plus favorable à l’analyse que celui de l’Herbier.

Si le spécimen le plus ancien conservé semble être une Acetabularia (Algues, Dasycladaceae) préparée sur verre bleu en 1845, en vue d’une exposition, l’alcoothèque s’organise autour de deux collections-noyaux réunies pour l’essentiel dans la période 1950-1975  : les champignons de Roger Heim (origines diverses, très riche en types nomenclaturaux, dont les fameux champignons hallucinogènes du Mexique) et la collection des angiospermes forestières de Madagascar de René Capuron (une des bases de la Flore de Madagascar).

Les spécimens sont pour la plupart d’origine tropicale, notamment de Guyane française, des Antilles, et d’Afrique occidentale. Certaines séries de collections sont spécialisées, comme les gymnospermes de Nouvelle-Calédonie, Kalanchoe malgaches, cultivés à St Jean–Cap–Ferrat et fixés au début des années 1950. En revanche, la section « Algues » comporte certaines collections mélangées, résultant de dragages (expédition de la Calypso en 1956, algues des Açores par F. Ardré, etc.). De même, les Orchidées peuvent être réunies par lots.

La diversité des récipients raconte toute une histoire  : aux bocaux cylindriques en verre soufflé du XIXe siècle ont succédé les conserves à lame d’acier puis de type « Parfait » à caoutchouc rouge. Souvent le flaconnage de fortune utilisé sur le terrain (bouteilles, pots pour bébé, pots à cornichons, piluliers, voire étuis de pellicule photos) a été gardé tel quel, ce qui n’est favorable ni au stockage (formats non standards, difficulté d’étiquetage), ni à la conservation (mauvaise étanchéité). Les pièces de grande taille (par exemple, palmiers) sont placées dans des touques (tonnelets en plastique). Certains problèmes techniques doivent être résolus au cas par cas  : type d’étiquetage (dans et sur le flacon, sur des supports solides, avec crayon ou encre indélébile), emplacement des codes-barres et plus récemment remplacement du formol par des substances moins cancérogènes.

Activités

Pour les spécimens de cette collection, les volumes naturels sont moins déformés et les couleurs moins modifiées, l’action éclaircissante des mélanges met bien en évidence la nervation des feuilles et des pièces florales. Enfin une étude anatomique approfondie peut être entreprise, car le contenu vivant des cellules et aussi fixé, en dehors des inclusions comme les grains d’amidon, les cristaux et les résines. Le rôle de l’alcoothèque est donc de fournir des matériaux bruts à la dissection, permettant une illustration précise – proche de l’état vivant – des structures.

Contact

Thierry Deroin
thierry.deroin [@] mnhn.fr

Notes de bas de page